La French Biere

Sans alcool, la fête est plus molle ? Que nenni ! La fête est dans ton cœur, pas dans ton verre ! (j'offre ce slogan à la Sécurité Routière s'ils le veulent !) L'occasion de faire un point sur la bière sans alcool. Sachez tout d'abord que la législation française autorise à appeler "boisson sans alcool" toute breuvage contenant moins de 1,2% d'alcool. Vous serez d'accord avec moi : 1,2 ce n'est pas rien... Les industriels de la bière, dans leur immense majorité, affichent des bières sans alcool à 0,0%. Mais comment y arrivent-ils ? En "désalcoolisant" la bière, tout simplement. Par un procédé de hautes températures assez similaire à la pasteurisation, ils viennent "détruire" l'alcool. Seul petit problème : ils détruisent quelques saveurs au passage. Souvent, ceci est compensé par de l'ajout de sucre et d'aromes divers. Pas de généralité, certains font différemment. Il en résulte toutefois des bières sans alcool souvent honorables, et totalement sans alcool ! Ce marché a longtemps été un marché exclusivement industriel et de niche. La niche en question s'est longtemps adressée notamment aux femmes enceintes...autant dire que ça n'intéressait pas grand monde faire des bières savoureuses. Et puis, cette niche s'est élargie. On peut avoir envie d'une bière et vouloir limiter, réguler, supprimer sa consommation d'alcool. C'est plutôt une bonne idée ! Depuis quelques années, les brasseries artisanales rentrent dans la danse. Mais....leurs équipements ne permettent pas de faire de la "désalcoolisation". C'est là qu'intervient la micro-fermentation. En résumé, l'alcool dans la bière vient de la transformation des sucres simples et complexes issus de l'amidon du malt en alcool grâce aux levures. La micro-fermentation consiste à utiliser une levure spécifique qui ne va transformer en alcool que les sucres simples. En adaptant le brassin pour que ces sucres soient présents en faible quantité, on obtient une vraie fermentation, qui arrivée à son terme n'aura développée que moins de 0,5% d'alcool. On obtient donc une bière savoureuse, et ce quel que soit le style de bière. Evidemment, l'alcool joue le rôle d'exhausteur de gout. Aussi, ne vous attendez pas à ne pas sentir la différence. Mais profitez pleinement d'une vrai bière, aux vraies saveurs et ne titrant que 0,4% (ou moins !) d'alcool. Attention toutefois à cette petite part d'alcool qui dans certains cas peut être tout à fait proscrite pour certaines personnes pour différentes raisons. Alors plutôt que d'aller vers un soda, ouvrez vous une bonne IPA sans alcool ! NB : si vous relevez des erreurs techniques dans ce post, n'hésitez pas à les corriger !

Les bières "simples" sont-elles simples à réaliser ? Les lager les doigts dans le nez ? Tout d'abord, entendons-nous sur ce "simple". Ici, on entend par "simple" toute bière dont la recette va se concentrer sur le minimum. Je m'explique : une eau neutre (pas salée comme dans une Gose par exemple), une levure neutre (pas de kviek, de saison...), un malt clair (du pilsner, du pale ale...pas de malt fumé ou très coloré), un houblon légèrement amérisant avec une saveur peu marquée (genre du Saaz, pas des houblons hyper aromatiques comme l'Amarillo, le Mozaic, le Citra...), bref...juste l'essentiel. Vous me voyez venir : ici, rien ne pourra masquer une erreur (enfin...il n'y a pas d'erreur ! Que des expérimentations ! ) ou un faux gout. Donc, voici une première raison pour laquelle une bière "simple" est difficile à faire puisqu'elle ne supporte pas la médiocrité. Loin de moi l'idée de dire que les houblons hyper expressifs ou les fruits servent de cache misère ! Je dis juste que c'est tout de suite plus rapidement flatteur au palais. Ensuite, si on considère une bière emblématique de la bière "simple" comme la Lager, il faut avoir en tête qu'il s'agit d'une bière dite de fermentation basse. Le brasseur va devoir maintenir son brassin aux alentour de 15° pendant toute la fermentation...un potentiel défi technique pour les brasseries artisanales qui n'ont pas nécessairement l'équipement de régulation de température adapté. Cette fermentation "basse" va également durer plus longtemps....et donc augmenter le risque que quelque chose de fâcheux se passe pendant cette phase délicate. Enfin, lorsque l'on se concentre sur le malt....il a intérêt à être bien sourcé, bien dosé pour exprimer toutes ses notes céréalières et ne pas ressembler à....de la...vous m'avez compris. Donc, en buvant cette bière "facile", sachez qu'elle a demandé beaucoup de savoir faire et de maitrise.

Manifeste pro-canettes ! Tout d'abord, corrigeons un petit abus de langage : ce contenant en aluminium s'appelle une "boîte"...une "canette" c'est une bouteille en verre, historiquement de 25cl, large d'épaules et avec un petit cou. Quelques anglicismes sont passés par là, et le mot "canette" est entré dans le langage courant pour désigner ce contenant mal aimé. Pourquoi est-il mal aimé justement ? Mythe numéro 1 : "ca donne un goût métallique à la bière" Alors oui ! Si vous buvez directement la bouche contre la canette puisque vous êtes alors en contact direct avec l'aluminium. Ne faites jamais cela, déjà parce que ça ne rend pas service à la bière, et ensuite parce que vous ne savez pas où cette canette a trainé ! Depuis presque 50 ans, un vernis alimentaire tapisse l'intérieur de la canette pour éviter toute interaction avec le liquide. Et puis vous sentez un goût quand votre bière pression vient d'un fût métallique ? Mythe numéro 2 : "la bière est mieux conservée dans du verre". Faux ! L'aluminium ne laisse pas passer la lumière, il est un meilleur isolant thermique et une encaneuse remplit la canette jusqu'en haut du sertissage laissant ainsi très peu d'air (contrairement à la bouteille) souvent responsable de l'oxydation de la bière. Mythe numéro 3 : "la bouteille en verre est meilleure pour l'environnement". Vrai...mais faux ! Vrai si vous pratiquez la consigne, c'est à dire rapporter un contenant vide qui sera lavé et réutilisé. Faux si vous pratiquez le recylcage, c'est à dire : créer de la matière à partir de la matière. Sachez que la température de fusion de l'aluminium est 2,5 fois inférieure à celle du verre, donc beaucoup mois consommatrice d'énergie. Attention : faire fondre du verre ou de l'aluminium est loin d'être neutre pour l'environnement. Autre point environnemental : le bilan carbone du transport. Faites le test : empilez 2 canettes de 33cl à côté d'une bouteille de 33cl. Vous constaterez que cela occupe la même place, sauf que les deux canettes contiennent 66cl, et votre bouteille 33cl, d'où un bilan carbone de transport rapporté au volume divisé par deux. Mythe numéro 4 : "la canette est associée à la mauvaise bière". Déjà, c'est quoi une mauvaise bière ? Nous en reparlerons. Et ça....c'est dans la tête ! Goutez et cette idée reçue s'envolera... Reste celles et ceux qui aiment boire leur bière au goulot de la bouteille....Vraiment pas optimal pour libérer tous les arômes...mais ça peut avoir son charme ! Pour conclure, sachez que la législation européenne se dirige à grand pas vers un "soit tu fais de la consigne, soit de la canette !". Le changement est en route... Alors....on se boit une boîte ?

L'univers de la bière : sexiste ? Tout d'abord, saviez-vous que depuis les premières traces de "sikaru" (pain liquide) en Mésopotamie 6000 ans avant J.C. jusqu'au moyen âge, la fabrication de la bière était exclusivement effectuée par les femmes ? Pas nécessairement pour de bonnes raison : en effet, la bière était à l'origine une boisson nourrissante et non festive, et donc, elle se préparait en cuisine, et donc "logiquement" par les femmes. Et un beau jour, des hommes (des religieux) se sont dit qu'ils pourraient en tirer profit. Donc, afin d'en monopoliser le bénéfice, ils ont interdit aux femmes de fabriquer de la bière....au motif de sorcellerie ! Eh oui...des femmes...des plantes...des chaudrons...il fallait que ça arrive ! Aujourd'hui, les femmes ne représentent que 7% des travailleurs de l'univers brassicole. Et celles qui y sont présentes nous ont souvent parlé de leur apprentissage, jalonné au mieux de "laisse, je vais porter ton sac de malt...ça fait 25kg quand même"...(c'est approximativement le poids d'un enfant de 8 ans...elles vont gérer je pense....) au pire de remarques sur leur physique et j'en passe. D'autres clichés sexistes restent encore bien ancrés dans l'inconscient collectif. Les "bières de filles" par exemple... On ne vous explique pas ce que c'est...vous avez souri et donc, vous savez. Ecoutez les remarques faites à une femme qui préfèrera un Imperial Stout à une Berliner Weisse fruits rouges... Voyez certain serveurs qui, interrogés sur l'offre de bières, vont d'abord proposer les bières blanches aux femmes... Encore une inégalité flagrante : l'ébriété. Un homme en état d'ébriété, c'est festif. Une femme en état d'ébriété, c'est vulgaire. On dit "un bon vivant" et "une pochetronne"... Un homme qui a abusé de l'alcool risque de se retrouver dans son vomi, une femme qui a abusé de l'alcool risque de se retrouver victime de viol. Rappelons que l'alcool est à consommer avec modération. Terminons ce post sur des notes positives : Soulignons que près de la moitié des clients de La French Bière sont des clientes, érudites et curieuses. Saluons les initiatives telles que celles de l'association Buveuses de Bières (dont nous sommes d'ailleurs partenaire) et de l'association Pink Boots Society au niveau professionnel international. Réjouissons nous de voir autant de femmes dans les allées des festival de bières (surtout devant les stands...beaucoup moins derrière...allez...encore un effort...) Pour conclure, pourquoi ce post un 9 mars ? C'était hier la "fête des femmes" ! Alors...quelques mots importants en majuscule : journée INTERNATIONALE de LUTTE pour le DROIT des FEMMES... Et donc le 9 mars...oui, parce que la lutte pour les droits des femmes c'est tous les jours...ça continue le 9 mars et les jours d'après. Conseils de lecture : "Maltriarcat" de Anaïs Lecoq - Editions NOURITURFU "Craft" de Alexandra Berry - Editions Baudelaire

Un atelier "Bières et Pâtisseries" à La French Bière, c'est un voyage à la découverte de 5 accords qui vous raviront et vous surprendront ! C'est aussi l'occasion d'en apprendre un peu plus sur la bière, sur ce qu'est une meringue suisse ou pourquoi le houblon a fait sont entrée tardive dans la composition de la bière ! Nous organisons ce type d'évènement aussi dans votre entreprise ! Contactez nous !