Gatien Le Rousseau, notre ambassadeur devenu champion du monde revient sur son quotidien !
Gatien Le Rousseau lors des Championnats du Monde de paracyclisme à Rio en mars - crédit photo Fédération Française Handisport Jean-Baptiste Benavent

Gatien Le Rousseau, notre ambassadeur devenu champion du monde revient sur son quotidien !

Après une très belle performance aux Championnats de France et deux médailles en poche, Gatien Le Rousseau a de nouveau brillé aux Championnats du Monde de Rio en mars en remportant 3 médailles, dont l’or sur l’épreuve de l’Omnium. Notre ambassadeur revient ci-dessous sur son quotidien de champion et sa préparation aux Jeux de Paris.

👏 Un grand bravo pour tes médailles ! Comment s’est déroulée la compétition ?

La compétition s’est très bien passée malgré le décalage horaire et la chaleur (ressenti 62 degrés dehors !). Je suis content de mes performances au global, malgré une petite déception sur la poursuite individuelle, car c’était mon objectif principal et j’ai terminé troisième. J’ai identifié cependant les points clés à travailler sur cette épreuve et cela me pousse à me surpasser pour les prochaines compétitions. J’ai pu me rattraper par la suite sur le scratch avec une médaille d’argent, puis sur l’omnium où j’ai réussi à décrocher l’or et mon premier titre de champion du monde ! L’omnium ne faisait pas du tout partie de mes objectifs, mais je suis très content car c’est une belle épreuve qui récompense la régularité.

🏅 Être champion du monde, ça fait quoi ?

Je n’ai réalisé qu’une fois sur le podium ! J’ai fêté ma victoire avec ma famille à Rio, puis avec mes amis de l’école de kiné en rentrant, et ai reçu énormément de messages de mon entourage, ça fait chaud au cœur.

🏆 Tu reviens également de la Coupe du monde en Belgique où tu as décroché le bronze sur le contre la montre et l’argent sur la course en ligne, bravo ! En quoi les coupes du monde sont-elles différentes des championnats ?

Les enjeux sont différents pour les coupes : ici il s’agit surtout d’être bon sur les différentes manches afin de ramener des points pour l’équipe de France. Plus l’équipe de France a de points, plus elle pourra qualifier de cyclistes pour les Jeux Paralympiques. Les coupes récompensent en général la régularité, car il faut être au niveau sur chaque manche, à l’inverse des Championnats où il n’y a qu’un essai : il faut être fort le jour J !

🚴 Comment se déroulent tes stages de cyclisme tout au long de l’année ?

Il y a beaucoup de stages cette année en équipe de France et avec mon sponsor, en préparation aux Jeux de Paris. Généralement sur une semaine entière, je m’entraîne avec les autres cyclistes de l’équipe de France. Nous avons deux entraînements par jour : un sur piste et un sur route. Nous travaillons notre régularité sur les tours, notre positionnement, notre trajectoire. Des séances de kinésithérapie sont également prévues chaque jour pour maximiser notre récupération à l’effort. Ces derniers temps, on ressent un esprit de compétition plus fort que d’habitude entre cyclistes avec l’arrivée des Jeux de Paris, mais cela permet de nous tirer vers le haut !

💪 Et tes entrainements au quotidien ?

Une semaine typique ? 2 sessions de musculation avec un coach, et une quinzaine d’heures de vélo sur les routes bretonnes. Depuis janvier nouvelle particularité : le renforcement des contrôles anti-dopage. Je dois pouvoir me rendre disponible une heure par jour tous les jours de la semaine où que je sois pour un éventuel contrôle surprise.


Gatien en quelques chiffres :

o   Nombre d’heures d’entraînements par semaine : 20h

o   Nombre de kilomètres parcourus à vélo par semaine : 400 km

o   Nombre d’année cyclisme haut niveau : 2 ans et demi

o   Nombre de médailles en Championnats : 14 ! (France : 7 or et 3 argent / Europe : 2 or et 1 bronze / Monde : 1 or, 2 argent et 1 bronze)


👨🎓 Tu arrives à conjuguer ta vie de champion avec tes études de kiné ?

J’essaie ! Je loupe beaucoup de cours avec toutes les compétitions et les stages, mais l’école est très compréhensive et j’arrive à récupérer les cours manqués grâce à mes camarades. Je vais souvent à la Bibliothèque Universitaire le soir jusqu’à 22h pour étudier. C’est un rythme soutenu mais on s’y habitue et cela me permet de conjuguer les deux.

🙋♂️ Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ce que notre don a pu t’apporter ?

Une liberté financière qui est très importante. J’ai pu par exemple acheter une valise pour transporter mon vélo jusqu’à Rio et le protéger, me procurer un nouveau pédalier qui augmente considérablement mes performances, acheter tout ce qu’il me faut d’un point de vue nutritionnel, payer mes déplacements, et même une partie de l’école de Kiné. C’est une énorme charge mentale en moins, alors merci à tous ! 

⭐ Comment tu envisages les Jeux de Paris ? Quelles seront les épreuves sur lesquelles tu vas concourir ?

Mes deux grands objectifs pour les Jeux sont les épreuves de la poursuite individuelle et du contre la montre individuel. Les épreuves plus stratégiques comme le peloton ne sont pas celles que je préfère, j’aime les épreuves où il faut tout donner et où c’est le cycliste le plus en contrôle, le plus rapide, et le meilleur qui gagne !

(Crédit photos : Fédération Française Handisport / Jean-Baptiste Benavent)

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