Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es. Pour notre tout nouveau format intitulé sobrement « Dans le frigo de… », des lectrices et des lecteurs de tous âges, et avec des revenus différents, nous ouvrent la porte de leur cuisine, et de leur réfrigérateur.
- Prénom : Lina*
- Âge : 24 ans
- Lieu de résidence : Alsace, périphérie de Strasbourg
- Personnes vivant sous le même toit et leur âge : compagnon de 27 ans et mes deux parents faisant leurs propres courses avec leurs propres revenus.
- Revenus du foyer : 3 800€ par mois
- Budget courses mensuel : 450€ par mois environ mais variable selon les mois
- Spécificités alimentaires : aucune
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Les achats alimentaires principaux de Lina
J’achète du lait fermier et du beurre toutes les semaines car il s’agit de produits qui ne se conservent pas forcément au congélateur, selon les saisons, j’achète également des légumes lorsque ma production du jardin n’est pas suffisante.
Les enseignes dans lesquelles Lina fait ses courses
Je vais au supermarché Leclerc environ une fois par mois, mais aussi en ligne sur le site La Fourche tous les 5-6 mois et en magasin de producteur à proximité toutes les semaines. Mais concernant l’approvisionnement en légumes et en œufs, je m’en charge moi-même.
Consommer local et de saison
Je choisis en général la gamme moyenne, en essayant d’avoir le meilleur rapport qualité prix.
Je cherche à privilégier les produits locaux de saison. Les produits hors saison, même locaux, ont un impact environnemental trop important et le goût et la qualité ne sont pas égaux à mes yeux. Je privilégie le local au bio, pour encourager les agriculteurs du secteur. En vente directe, je privilégie l’agriculture raisonnée et le bio.
Un peu de viande, de poisson, dans la limite du raisonnable et du raisonné
Je consomme du poisson une à deux fois par semaine. Je consomme de la viande blanche environ 5 fois par semaine et de la viande rouge 3 à 4 fois par semaine. Je consomme de cette manière pour avoir une alimentation variée et répondre aux recommandations de l’OMS, même si je dépasse parfois les recommandations de l’OMS sur la viande rouge. Concernant la viande rouge (et le lait), je consomme des animaux élevés en pâturage dans de bonnes conditions.
De plus, contrairement à d’autres types d’élevage, les bêtes élevées en plein air sur des pâturages sont plus un atout qu’une contrainte pour l’environnement, car les prairies sont un important stock de carbone et de biodiversité et permettent selon certaines approches une meilleure gestion de la ressource en eau (ce qui n’est malheureusement pas le cas de toutes les conditions d’élevages du bétail, notamment celles se basant sur des monocultures).
Cuisiner oui, se faire livrer des plats aussi
À la maison, c’est majoritairement moi qui cuisine, mais mon conjoint aussi parfois. Nous nous répartissons les tâches ménagères de manière globalement égale, mais je cuisine plus, car j’apprécie ça. Pizza, sushis, burger… Cela ne nous empêche pas de nous faire livrer selon les envies… Cela nous arrive, pour un budget d’environ 100€ par mois.
Alimentation intuitive
J’estime que les « craquages » alimentaires apparaissent dans des contextes de troubles du comportement alimentaire.
J’essaye au maximum de pratiquer une alimentation intuitive.
Je mange ce que je veux dans les quantités que je veux. Parfois, je mange beaucoup, parfois moins, parfois je mange plus sucré car j’ai des envies de chocolat, parfois j’ai des envies de légumes… Mon corps s’auto-régule.
En tant que femme, mon alimentation varie aussi selon mon cycle, juste après mes règles, j’ai souvent envie de viande rouge. Nos corps et nos envies peuvent nous permettre de manger équilibré selon nos besoins si nous ne sommes pas constamment dans une logique de contrainte et de restriction. C’est une manière d’appréhender les choses qui se travaille et qui s’apprend.
Au début, j’avais peur de ne manger que du chocolat, eh bien au final, pas du tout. J’ai des envies de tout un tas de choses. Mais je dois avouer que mon aliment plaisir depuis l’enfance et gain de temps, c’est le lait. Rien de plus pratique le matin qu’un grand bol de lait chocolaté.
Bon j’avoue que pour le lait, je dépasse aussi les recommandations de l’OMS, même si je consomme très peu de produits laitiers autrement.
Inflation et choix alimentaires
J’ai commencé à entrer dans la vie active en 2023, avant, je faisais rarement les courses donc l’inflation était déjà présente quand j’ai commencé.
Mais j’ai l’impression que le fait d’avoir mes poules et mon jardin me permet de faire des économies, qui pourraient être encore plus conséquentes avec plus d’expérience.
Manger de saison, une priorité pour Lina qui produit ses légumes et élève des poules
Je fais attention à consommer des produits locaux de saison et des produits animaux issus de l’agriculture raisonnée. J’avoue que les mois de mai et de juin sont les plus difficiles pour manger des légumes locaux de saison, car les légumes d’hiver ne sont plus disponibles et les légumes d’été pas encore… Difficile de ne pas craquer sur des légumes hors saison.
Afin d’avoir un approvisionnement plus durable, je possède un petit jardin et trois poules. Je remplis une partie de mon frigo et de mon congélateur de cette manière, sans un grand investissement au niveau du temps.
Je peux consommer local et de qualité grâce à ma propre production de légumes et d’œufs (qui ne représentent pas la majorité de mon alimentation malheureusement), et j’ai plus de budget pour acheter des produits locaux chez le producteur ou en grande surface.
Mes 3 poules viennent d’une ferme de poules pondeuses et allaient être envoyées à l’abattoir, je les ai récupérées pour 5€. Elles ont un poulailler d’environ 1m2 et une « cour » grillagée de 5m2. Elles mangent mes épluchures et déchets de cuisine (ainsi que ceux du voisin) et des graines adaptées pour compléter leur alimentation. Elles pondent suffisamment pour nourrir deux personnes sans souci, même si elles pondent moins souvent en hiver.
Avec mon jardin de 20 mètres carrés qui me prend maximum 40 minutes par semaine pour l’arrosage et la récolte, hors moment de plantation qui me prend maximum une demi-journée, je produis assez de tomates, de concombre et de courgettes pour en consommer avec ma famille de 4 personnes de début juillet à octobre. Je produis d’autres légumes en plus petite quantité dont je ne maîtrise pas encore la culture pour prétendre donner des conseils, mais les 3 cultures citées plus haut sont simples et accessibles à tous.
Pour faire encore plus d’économies, j’achète mes graines et produis mes plants moi-même.
Il suffit de visionner un tuto YouTube et de tester. Sinon il est possible d’acheter ses plants en jardinerie, mais le prix est plus élevé. De plus, il est tout à fait possible de cultiver ces plantes dans un grand seau sur une terrasse ou un balcon.
Je pense que si toutes les personnes avec un peu de terrain avaient au minimum 2 poules et un petit jardin, ça serait génial pour le climat et les portefeuilles.
Et aussi pour la santé, le fait de jardiner et d’avoir les mains dans la terre permet de réduire le stress et de réaliser une activité physique. De plus, le goût des tomates du jardin n’a pas de prix.
Je sais que mon point de vue est en décalage avec la norme des personnes dans la vie active, mais je crois réellement que c’est une meilleure approche qui force à s’interroger sur les conditions de production du reste de l’alimentation qui rapproche des fondamentaux et facilite une ébauche de compréhension de la nature.
Mes grands-parents ont vu l’essor des supermarchés dans les années 1950, avant ça, ils consommaient majoritairement leur propre production de légumes, d’œufs et de viande à la campagne et ne dépendaient pas autant que nous de leur pouvoir d’achat pour se nourrir.
J’ai commencé mon jardin en 2020 et je ne regrette rien, hormis de ne pas l’avoir commencé plus tôt !
*Prénom modifié
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