La décision a été officialisée ce mercredi 24 octobre en Conseil des ministres : Henri Verdier va devenir le nouvel ambassadeur pour le numérique. Il prendra ses fonctions le 15 novembre et succédera donc à David Martinon, qui occupait ce poste depuis le 22 novembre 2017. Ce dernier connaît en effet depuis cet été une nouvelle affectation, en Afghanistan, en tant qu’ambassadeur.
En tant qu’ambassadeur du numérique, Henri Verdier participera aux négociations multilatérales impliquant Internet, qu’il s’agisse de sa gouvernance, de la liberté d’expression, de la propagande terroriste, de la cybersécurité ou encore de la propriété intellectuelle. Ces discussions se feront avec les autres États, mais aussi et surtout avec les grandes entreprises du numérique et de la technologie.
Il sera aussi amené, explique le ministère des Affaires étrangères, à apporter un « soutien à l’export des entreprises du numérique ». Un dispositif comme la French Tech, qui s’est fait remarquer au CES 2018 par sa forte présence, pourra servir à cette fin. Il sera par ses fonctions en liaison avec le Quai d’Orsay, mais aussi avec le secrétariat d’État en charge du numérique.
En poste à la DINSIC
Depuis trois ans, Henri Verdier officiait à la tête de la Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État (DINSIC). Il avait été nommé à ce poste par un décret le 24 septembre 2015. Il sera remplacé à compter du 10 décembre par Nadi Bou Hanna, qui a travaillé par le passé comme directeur adjoint des systèmes d’information pour le Quai d’Orsay.
Ce service, placé sous l’autorité du Premier ministre, a en charge la performance du système d’information de l’État et de la transformation numérique de l’action publique. Elle promeut l’ouverture des données publiques, la diffusion des approches agiles et s’efforce à ce que les infrastructures « concourent de manière cohérente à simplifier les relations entre les usagers et les administrations ».
Avant la DINSIC, Henri Verdier a été pendant près d’un an administrateur général des données, par un décret du 16 septembre 2014. Déjà placé sous l’autorité du Premier ministre, il lui a été demandé de superviser et d’améliorer l’utilisation et la circulation des données par l’administration, et de coordonner l’action administrative pour recenser, gouverner, produire, échanger et exploiter les données.
Open Data
C’est également Henri Verdier qui a piloté la mission Etalab, de 2013 à 2015. Lancée en 2011, elle a notamment pour rôle de gérer le portail Data.gouv.fr, sur lequel sont proposées les données publiques de l’État. Elle coordonne par ailleurs la politique d’ouverture et de partage des données publiques. Etalab dépend de la DINSIC depuis 2015.
Diplômé de l’École normale supérieure, Henri Verdier a commencé sa carrière dans le privé. Dans un portrait signé par Le Monde, il est décrit comme un homme «élevé au logiciel libre » voulant « apporter l’agilité du monde numérique » à l’État. Il voit notamment la donnée ouverte comme « un bien commun, une infrastructure à partir de laquelle on peut innover, créer des services et développer l’économie »
Henri Verdier présente ses idées dans deux ouvrages qu’il a cosignés, L’Âge de la multitude : entreprendre et gouverner après la révolution numérique, avec Nicolas Colin, et Des startups d’État à l’État plateforme, avec Pierre Pezziardi, mais aussi sur son blog personnel.
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