Le drama coréen Hierarchy, sur Netflix, se situe au sein d’un lycée privé luxueux créé par un conglomérat pour leurs propres enfants. Le lieu ressemble à une dystopie. Existe-t-il dans la vraie vie ?

Un nouveau k-drama à succès sur Netflix : Hierarchy est disponible depuis le 7 juin 2024. Au programme, sept épisodes qui explorent la vie des ados scolarisés dans la Jooshin High School, un lycée prestigieux fondé par un conglomérat. Dans cet établissement dédié à la haute société entrepreneuriale, on trouve les enfants des plus riches familles. Mais aussi des étudiants boursiers. Ce lieu, où la hiérarchie sociale semble exacerbée presque jusqu’à l’absurde, existe-t-il réellement en Corée du Sud ?

La hiérarchie sociale dans Hierarchy

Les lycées « pour riches » sont souvent représentés dans les séries ados. Mais celui de Hierarchy est sans commune mesure, même avec le bling bling d’une série comme Gossip Girl. Ce lycée ressemble, en réalité, à ce que l’on trouverait plutôt dans une dystopie. La division sociale est exacerbée au summum :

  • Les étudiants boursiers étudient dans des salles de classe séparées et n’ont pas le droit d’entrer dans celles dédiées aux plus riches — si vous enfreignez cette règle, tout le monde sera apparemment choqué, y compris les profs ;
  • Il est interdit de se lever dans la grande salle tant que Ri-an, de la famille des fondateurs du lycée, ne s’est pas levé lui-même ;
  • Un harcèlement scolaire est institutionnalisé ;
  • Les étudiants les plus riches font appliquer une loi extrêmement stricte, brutale, leur permettant de régner en maîtres sur l’établissement.
Ri-an règne en grand seigneur sur ce lycée. // Source : Netflix
Ri-an règne en grand seigneur sur ce lycée. // Source : Netflix

Soyons clairs : le lycée Jooshin High School n’existe pas en Corée. Le conglomérat Jooshin non plus. Les lieux et les personnages sont pleinement fictifs. Il a été conçu, justement, pour extrapoler le pire de la hiérarchie sociale et de la disparité entre les classes sociales. Il est relativement symbolique, métaphorique.

Mais toute extrapolation provient d’une base. En Corée du Sud, la hiérarchie sociale est extrêmement marquée, et le principe de réussite socioéconomique pèse sur les épaules de la population. Cela provoque une hyper-compétitivité, qui n’est pas sans lien avec le haut taux de suicide dans le pays. Et c’est l’une des causes du harcèlement scolaire très, très présent en Corée. De nombreux k-dramas abordent régulièrement ce sujet — la plupart, même, ont tendance à représenter et/ou à étriller ce principe de compétition ainsi que les privilèges de certaines classes sociales.

Il existe d’ailleurs, effectivement, en Corée, des écoles privées dites d’élite, elles sont appelées « jasago ». Hierarchy s’en inspire en grande partie, mais, là encore, en extrapolant énormément. En fait, les écoles privées jasago se distinguent surtout par leurs frais de scolarité exorbitants et leur autonomie : l’État ne s’y implique en aucun cas, elles proposent leur propre programme et leur propre système d’admission. Il y a d’ailleurs eu une bataille politique à leur sujet : les écoles jasago devaient se calquer sur les écoles publiques en 2025, jusqu’à ce que le dernier gouvernement en date décide de revenir sur cette mesure au nom, selon eux, de la diversité des offres éducatives.

Source : Montage Numerama

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