Après un financement participatif de tous les records (plus de 6 millions d’euros récoltés !), la plupart des quelque 15 000 contributeurs ont reçu leurs cartes. Nous en avons nous-mêmes récupéré quelques-unes et avons fait quelques parties de plus, qui confirment notre très bonne première impression.
Alors que la sortie en boutique se profile à l’horizon (le 13 septembre, très exactement), voici une liste de 4 raisons qui font que, selon nous, vous devriez vraiment vous intéresser à Altered, pour peu que vous ayez l’âme d’un joueur de cartes à collectionner.
Mais avant de s’enflammer, attardons-nous tout de même sur 4 autres points qui nous plaisent un peu moins :
- 500 cartes dans cette première édition, c’est trop, beaucoup trop. Certes, cela permet de varier les decks et les stratégies. Mais cela risque aussi d’amener de la frustration, aussi bien chez les joueurs que chez les collectionneurs. Sans même compter les fameuses cartes uniques au monde, propres à Altered. On se serait largement contenté de la moitié pour cette première édition.
- Quelques couacs techniques dégradent l’expérience des premiers utilisateurs. Notamment un site très lent en journée, quand l’affluence est forte, et une application présentant quelques bugs plus ou moins gênants (en plus d’utiliser une vue web, rendant l’utilisation moins smooth, moins native).
- Dans la même veine, des services numériques très attendus par la communauté ont malheureusement été retardés. Il faudra ainsi patienter jusqu’à fin 2024 ou début 2025 pour utiliser la boutique intégrée (pour acheter et vendre la propriété numérique des cartes) ou l’impression à la demande (pour commander des cartes physiques). Il manque également, selon nous, un point essentiel : l’authentification à deux facteurs pour protéger notre collection des pirates.
- Malgré tout le travail abattu autour de l’histoire et de la mythologie du monde d’Altered, il faut bien avouer qu’on a un peu de mal à se passionner pour son lore. On est, pour l’instant, loin des meilleurs arcs narratifs de Magic par exemple. Espérons que les prochaines extensions améliorent ce point.
Malgré tous ces « problèmes », Altered peut-il réussir son ambition de révolutionner le monde du jeu de cartes à collectionner ? Il est bien parti pour y parvenir, voyons donc pourquoi…
La désacralisation de la carte physique
Il ne faut pas se leurrer : les jeux de cartes à collectionner sont bien des jeux, mais surtout des business pour les plus populaires. Que ce soit Pokémon, Magic, Yu-Gi-Oh, ou d’autres, on trouve facilement des cartes valant plusieurs dizaines, centaines, milliers voire millions d’euros. Pas étonnant que les gens hésitent à jouer avec un deck, lorsqu’il vaut plus que son compte en banque, de peur de les perdre, de les abîmer, ou de se les faire voler.
Fi de tout ça avec Altered, puisque les cartes pourront être réimprimées à l’envi, moyennant le prix du carton et de l’expédition. Les collectionneurs ne sont pas oubliés pour autant, puisqu’ils pourront se rabattre sur les illustrations alternatives et les fameuses cartes uniques au monde… Bonne chance pour toutes les collectionner.
L’ambivalence physique/numérique
En 2024, avec un second âge d’or des jeux de cartes à collectionner, où de nouveaux arrivants surfent sur le succès des plus anciens, on espérait un rapprochement numérique poussé. On veut pouvoir jouer à nos jeux en ligne, pour s’entraîner, tester des stratégies, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, pour ensuite participer à des tournois physiques.
Mais il n’en est rien. Quelques jeux s’y essaient, avec plus ou moins de succès, quand d’autres interdisent des initiatives communautaires pour des raisons de propriété intellectuelle. Arena, par exemple, a beau être une excellente adaptation numérique de Magic, à moins d’être un très bon joueur, il faut passer une seconde fois à la caisse pour acheter les cartes numériques en plus de celles en carton.
Altered est le seul jeu qui permet de jouer officiellement en ligne avec ses propres cartes, les mêmes que l’on possède physiquement. On espère un soutien massif par l’éditeur, tout le monde n’ayant pas la possibilité de se déplacer aux événements physiques, que ce soit pour des raisons familiales, professionnelles, ou tout simplement de proximité avec la boutique la plus proche.
L’inclusivité
Du moins, on espère. Car, à l’exception de Pokémon et de Yu-Gi-Oh, qui disposent d’un circuit compétitif dédié aux plus jeunes, il faut bien avouer que le public des différents jeux de cartes à collectionner est quasi exclusivement composé d’hommes adultes.
Heureusement, Lorcana est venu chambouler tout ça, la force de la licence Disney aidant à attirer de nombreuses femmes et des enfants. Et ça fait un bien fou ! Altered dispose de tous les éléments pour diversifier son public : un jeu sans violence, des illustrations colorées, bienveillantes… on croise fort les doigts !
L’accessibilité
Même si on est un très bon joueur, si on n’a pas les moyens d’acheter les meilleures cartes, les plus chères, on aura du mal à remporter des événements. Ça sera encore pire avec Altered, puisque les cartes uniques au monde vaudront sans doute beaucoup d’argent. C’est vrai… sauf que l’éditeur a eu l’excellente idée d’imposer des contraintes de construction de son deck. Impossible ici de jouer avec uniquement des cartes uniques ou rares : au maximum, chaque deck ne peut contenir que 3 cartes uniques et 15 cartes rares. Le reste est composé de cartes communes, valant moins que le carton sur lequel elles sont imprimées. C’est le niveau de jeu qui fera la différence en tournoi, pas le compte bancaire.
De la même manière, alors que certains jeux inondent le marché d’extensions quasiment mensuellement (on vous voit Magic, Pokémon, et consorts, et on vous juge fort !), Altered a pris le même parti que l’excellent Star Wars Unlimited : il ne sortira « que » trois extensions par an. Plus clémentes pour le porte-monnaie, des sorties plus espacées permettent aussi d’apprécier plus longtemps ses cartes.
On se lance ?
Bref, lorsqu’on aime un jeu de cartes à collectionner, on est irrémédiablement attiré par les autres titres. Et si on disposait du temps et du budget nécessaires, on jouerait à plusieurs d’entre eux. Et pour cause, à part l’une ou l’autre singularité mécanique ou licence plus ou moins populaire, tous les jeux se ressemblent. Altered ne déroge pas plus que ça à cette règle, mais c’est celui qui essaie le plus de faire bouger les lignes, de changer les habitudes de consommation. Rien que pour ça, on vous encourage à y jeter un œil, en espérant que l’éditeur corrige les quelques défauts évoqués en début d’article.
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