Critique des trois premiers épisodes de What If, la nouvelle série Marvel sur Disney+. N’y cherchez pas la qualité narrative d’un WandaVision ou d’un Loki, mais cela reste jouissif comme concept.

Lors de l’annonce de Doctor Strange in the Multiverse of Madness, et même de Spider-Man Far From Home qui mettra probablement en scène des personnages d’anciens films, on savait déjà que Marvel était en train d’introduire son multivers. Mais c’est la série Loki qui l’a fait en grandes pompes. Dorénavant, le principe même du multivers semble être au cœur de la nouvelle ère du MCU (Marvel Cinematic Universe). C’est très exactement sur cela que repose la nouvelle série What If, disponible ce mercredi 11 août 2021 sur Disney+.

Nous avons pu voir les trois premiers épisodes. On fait le bilan de ce que l’on peut en retirer.

Grâce au Gardien, What If est un livre de contes dans le multivers

La plus grande réussite de What If est son concept même, qui s’avère très bien géré. Dès le premier épisode, c’est une sorte de conteur qui nous introduit aux univers alternatifs : Uatu, ou « Le Gardien ». Dans les comics Marvel, il incarne un entité céleste dont le rôle est… d’observer la Terre et le système solaire. Oui, observer. Voilà tout. Ce rôle extérieur, pacifique, le transforme dans What If en celui qui nous raconte, épisode après épisode, les univers alternatifs et leur principe.

La série se présente donc comme une sorte de livre de contes, dont Le Gardien est le narrateur. Plutôt que d’enchaîner des épisodes avec une histoire se déroulant seulement dans les univers alternatifs, What If dispose d’un fil rouge avec cette voix off qui nous parle de comment fonctionne le multivers, de l’élément déclencheur de tel ou tel divergence, de l’état d’âme d’un personnage, et qui nous « tease » même parfois des éléments.

Série What If // Source : Marvel/Disney+

Série What If

Source : Marvel/Disney+

L’idée de What If est alors de se laisser porter, de se prendre au jeu uchronique du « et si ce petit élément était différent, que se serait-il passé ? ». Il faut bien l’avouer : découvrir des mondes alternatifs, des personnages similaires mais pourtant différents, est complètement jouissif. D’autant que Le Gardien prend souvent le temps de dénouer les fils qui expliquent comment la variation est née et ses conséquences. Si vous vous posez sans cesse la question de quels choix peuvent tout changer à un destin, What If sera une partie de plaisir.

C’est fun, mais on oublie vite

L’expérimentation proposée par What If se révèle particulièrement fun, et Marvel remplit ses critères habituels d’humour, d’histoires d’amour et de scènes d’action. Au-delà de la narration globale sous forme de contes, et du plaisir à découvrir des mondes alternatifs, les histoires individuelles des épisodes souffrent néanmoins de certaines faiblesses scénaristiques : il ne faut pas s’attendre à des rebondissements incroyables, à des mystères trépidants façon WandaVision et Loki, ni à être sans cesse captivé.

Les dix premières minutes s’avèrent tout de même assez hypnotisantes : et pour cause, c’est le moment où l’on découvre la « divergence », il y a donc un certain suspense, une joie de la découverte. Mais ensuite, le milieu de l’épisode est relativement quelconque — vous pouvez vous faire un café sans mettre sur pause, vous ne louperez rien de crucial. Dans cette structure en dents de scie, les fins d’épisode se révèlent à nouveau très accrocheuses, et inscrivent la résolution de l’histoire dans l’ensemble du MCU. Le résultat s’en trouve globalement inégal.

La série perd aussi parfois de sa vigueur lorsqu’elle cherche trop à nous faire plaisir. Le premier épisode en est l’exemple-type. Tout en se voulant féministe dans sa représentation de Peggy Carter en Captain, l’omniprésence de Steve Rogers — très mis en avant pour l’effet waouh puisqu’il est adoré des fans — fait perdre un peu de sa saveur à l’aventure solo de cette Captain alternative. Dans d’autres épisodes, le problème est que ce sont les personnages qui ont tendance à nous livrer des informations sur leur monde alternatif, ce qui génère des dialogues peu naturels qui brisent la règle scénaristique du show don’t tell (les personnages ne doivent pas nous expliquer leur monde, cela doit se comprendre, se voir, se percevoir). Ainsi, Thanos qui nous explique pourquoi il a renoncé à un génocide, s’avère… un peu ridicule ?

Résultat,  l’expérience est aussi jouissante qu’évanescente. Le contenu des épisodes est plutôt oubliable. On est loin d’un WandaVision, d’un Loki, ou même de la promesse des futures séries Hawkeye et Ms Marvel. Mais cela reste un voyage génial dans le multivers Marvel, qui a pour principal mérite de nous ouvrir les portes de cette nouvelle ère narrative du MCU.

Source : Montage Numerama

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