Si l’intelligence artificielle préoccupe parfois Elon Musk, la perspective de rapprocher l’humain de la machine l’alarme beaucoup moins. D’ailleurs, c’est même un domaine dans lequel l’entrepreneur américain entend se faire une place puisque le Wall Street Journal rapporte que le milliardaire a eu le temps de donner naissance à une nouvelle entreprise malgré des journées déjà bien remplies.
Baptisée Neuralink, la société aura pour tâche, comme son nom le laisse deviner, de créer un lien neuronal entre le cerveau humain et l’ordinateur. Un tel projet pourrait alimenter un certain nombre d’objectifs, comme l’amélioration du développement de l’IA, la possibilité d’accéder à des performances intellectuelles plus importantes, la faculté de contrôler des objets par la pensée ou bien la sauvegarde de sa mémoire.
Tout ceci sonne pour le moment très « science-fiction » et il faudra bien sûr démêler le fantasme de la réalité. Car comme le note The Verge, on ne sait pas grand-chose sur Neuralink, ni sur ses axes de recherche ni sur ses buts précis. Mais après tout, imaginait-on voir il y a dix ou quinze ans des voitures capables de se déplacer toutes seules ou des fusées capables de revenir sans encombre de l’espace ?
Le nouveau cheval de bataille d’Elon Musk s’inscrit en tout cas dans la tendance du transhumanisme qui règne dans la Silicon Valley, avec l’ambition d’améliorer l’humain en le modifiant. Et si la science ne devrait pas nous permettre d’accéder à l’immortalité, malgré les espoirs de Google avec Calico pour repousser la mort, elle et la technologie pourraient prolonger notre existence et la transformer radicalement.
Nous sommes déjà des cyborgs
Ce que l’on sait pour le moment, c’est que la société Neuralink a été enregistrée en juillet 2016 en Californie en tant que compagnie de recherche médicale. Sur les réseaux sociaux, Elon Musk a déjà eu l’occasion d’évoquer un « lacet neuronal » sans entrer plus avant dans les détails. Fin janvier, Elon Musk disait envisager d’en dire plus en février. Or, nous sommes fin mars et les informations demeurent confidentielles.
« La limitation fondamentale c’est l’entrée-sortie. Nous sommes déjà des cyborgs, c’est-à-dire que nous avons une version partiale ou numérique de nous-mêmes dans nos mails, nos réseaux sociaux et les autres activités que l’on fait, et nous avons à la base des super-pouvoirs avec nos ordinateurs, nos smartphones et leurs applications », déclarait-il en début d’année lors d’une conférence.
Il ajoutait : « nous sommes limités par notre système d’entrée-sortie, notamment du côté sortie […]. Par conséquent, il y a plusieurs degrés de différence entre nos systèmes d’entrée et de sortie. Nous fusionner efficacement d’une manière symbiotique avec l’intelligence artificielle nous amènera à dépasser ces limites, en utilisant une sorte d’interface directe, […] un lacet neuronal ».
L’interfaçage entre l’humain et la machine demeure un gros point d’interrogation : de quelle façon cela se fera-t-il ? Par le biais d’un casque bourré d’électrodes qu’il faudra revêtir pour se brancher à son PC ? Faudra-t-il passer par l’étape de la chirurgie et les placer directement dans le cerveau ? Sans doute s’agira-t-il de la phase ultime du développement de Neuralink.
Mais pour cela, il faudra que le fonctionnement du cerveau soit mieux connu alors qu’il continue d’intriguer les scientifiques, qui n’ont pas fini d’en percer tous les mystères.
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