Le changement climatique affecte le monde entier, mais certaines zones sont plus exposées que d’autres. C’est notamment le cas de l’Arctique, territoire surveillé de très près par les scientifiques, car « il se réchauffe bien plus vite que la planète dans son ensemble », explique l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (en anglais NOAA). Dans un bilan rendu public le 14 décembre, l’institution détaille la manière dont l’Arctique est affectée par la hausse des températures, et la liste des bouleversements engendrés n’est guère rassurante.
« Les disruptions en cascades, les phénomènes extrêmes et la difficulté croissante à faire des prédictions exactes ont un impact sur la sécurité et le bien-être des populations de l’Arctiques mais aussi celles de zones très éloignées », avertit la NOAA.
Des fontes extrêmes au Groenland
Pour la 8e année consécutive, les températures en surfaces en Arctique ont été supérieures d’au moins un degré à la moyenne. La NOAA précise que la zone se réchauffe plus de deux fois plus vite que le reste du monde.
Une des conséquences les plus visibles de ce réchauffement est la fonte des glaces. Pendant l’été 2021, le volume de glace ancienne a atteint son 2e plus bas niveau depuis 1985. Des travaux récents montrent également que l’Océan Arctique s’acidifie plus vite que la moyenne des océans, ce qui pourrait avoir un impact sur l’écosystème de la région notamment le plancton, les poissons et les algues.
La couverture neigeuse de la zone eurasienne de l’Artcique a atteint son 3e plus bas niveau depuis 1967, précise l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique. Dans la zone nord-américaine, ce n’est guère mieux : la couverture neigeuse est « sous la moyenne depuis 15 années consécutives ».
Le célèbre inlandsis du Groenlad, cet immense glacier de plus de 1,7 million de km2 a subi « trois épisodes de fonte extrême en juillet et août 2021 ». Un bouleversement si profond que le 14 août, il a même plu au niveau d’une station de recherche située à 3 200 m d’altitude, « un phénomène qui n’avait encore jamais été observé », alerte la NOAA.
Les castors colonisent la toundra
Ce ne sont pas les seuls transformations qui s’opèrent dans les terres de la région Arctique. « Des satellites ont fourni des preuves sans équivoques du verdissement croissant de la toundra », indique l’agence américaine. Celle-ci note que les castors sont en train de coloniser la toundra arctique de l’ouest de l’Alaska, ce qui « bouleverse les écosystèmes présents, et dégrade le permafrost »
Les transformations de la région posent évidement de grands défis aux populations qui y habitent. Mais elles ont également un impact important sur le reste du monde. Comme l’a rappelé le 14 décembre, Rick Spinrad, l’administrateur de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, « l’Arctique est le climatiseur de la Terre ». Le « casser » nous exposerait donc à un réchauffement encore plus marqué.
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