C’est une autre conséquence de la guerre en Ukraine, qui sévit maintenant depuis près de trois mois. La présence des entreprises occidentales en Russie est devenue intenable symboliquement et sur le plan opérationnel. Renault, par exemple, a dû revendre ses actifs dans le pays à l’État russe. Et Google est en train d’organiser la banqueroute de sa filiale sur place, signe de son départ.
La branche locale de l’entreprise américaine a été obligée de déposer le bilan, à la suite de la saisie de son compte bancaire par les autorités russes, selon un porte-parole à Mashable le 19 mai. Le groupe avait déjà fortement réduit la voilure depuis plusieurs semaines, rapporte le Wall Street Journal, avec de nombreux départs vers l’étranger, notamment Dubaï.
Ces contraintes, apparues fin mars quand un tribunal a ordonné la prise du compte bancaire du groupe, rendent « impossible le fonctionnement de notre bureau en Russie, notamment l’embauche et le paiement des employés basés en Russie, le paiement des fournisseurs et des vendeurs, et le respect d’autres obligations financières », a déclaré un représentant.
Google demeure présent sur le web russe
Les difficultés du groupe sur place n’auront en revanche pas d’incidence sur sa présence en ligne dans le pays. Si l’empreinte locale de Google est amenée à s’estomper au regard des obstacles judiciaires et administratifs, la firme de Mountain View maintient toujours l’accès à ses services et produits en Russie.
Les internautes russes ont ainsi toujours la possibilité d’utiliser le moteur de recherche, mais aussi de se rendre sur l’outil cartographique Maps, visualiser leur courrier électronique sur Gmail et voir des vidéos sur YouTube. Il n’est aujourd’hui pas question de priver la population de ces produits, une mesure dont l’efficacité et l’intérêt ne sont pas certains.
Il n’est pas dit que cela dure : on sait que la plateforme YouTube est vue d’un très mauvais œil par les autorités. En avril, elle a reçu une amende pour son inaction contre la « propagande », qui ne colle pas avec le narratif imposé par le Kremlin au sujet des opérations en cours en Ukraine. Pour autant, le régulateur n’a pas encore osé ordonner le blocage du site.
Quelques jours après le début des hostilités en Ukraine, deux grandes sociétés américaines, Cogent et Lucent, ont décidé de ne plus interconnecter la Russie avec le reste du web. Le pays n’a pas été déconnecté du réseau, mais il est désormais moins bien raccordé, ce qui peut entraîner des phénomènes de congestion, à cause d’une bande passante globalement plus réduite.
La décision à l’époque avait fait l’objet d’un vaste débat : faut-il aussi sanctionner la Russie sur les réseaux, pour tordre un peu plus le bras à Moscou, au risque de nuire à la population ? En allant dans cette voie, n’est-ce pas aider indirectement la censure de Moscou, en empêchant les internautes dans le pays d’avoir accès à des sources d’information occidentales ?
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !