Est-ce le déclic qu’il manquait à Lexus (groupe Toyota) pour vraiment s’approprier la voiture électrique ? Il faut le souhaiter pour la marque japonaise qui a complètement manqué son entrée sur le segment du véhicule électrique.
Le média Automotive News a pu visiter le tout nouveau centre de recherche et développement dédié à Lexus, qui doit accueillir 3 000 employés au Japon. Ces nouveaux locaux doivent façonner les futures voitures de Lexus, en révolutionnant la manière dont elles sont construites, et accompagner la transition vers les véhicules électriques.
Le groupe Toyota est bien conscient du retard pris par rapport aux leaders de la voiture électrique. Le groupe a déjà revu sa stratégie pour avancer plus fort sur le sujet.
Lexus en locomotive du groupe sur le VE
Pour le moment, la marque de luxe Lexus ne s’est pas réellement illustrée dans la voiture électrique. Le premier modèle, nommé Lexus UX300e, est un échec. Le modèle RZ, dérivé de la Toyota bZ4X, peine aussi à trouver un public. En France, le Lexus RZ n’a enregistré que 96 immatriculations en France depuis son lancement et plus de 70 % d’entre elles ont été faites par le constructeur et les concessions de la marque. Les acquéreurs de ce véhicule électrique se comptent presque sur les doigts de la main. Dans le reste de l’Europe, ce n’est pas beaucoup mieux, même si le modèle dépasse les 2 000 immatriculations sur le premier semestre 2024.
La stratégie a depuis évolué au sein du groupe japonais, qui a décidé de ne plus se laisser distancer sur la voiture électrique, même s’il préfère toujours croire en l’avenir de l’hybride. Lexus sera le fer de lance de la transition vers la voiture électrique. Ce nouveau site de développement japonais doit permettre d’avancer plus vite et de manière plus agile sur les nombreux projets en cours.
Lexus inaugurera d’ailleurs en 2026 une nouvelle plateforme électrique, qui devrait relancer la marque dans la course en regagnant de la compétitivité.
Pousser aux limites les nouveaux modèles
« La chose la plus importante dans la construction automobile est de conduire, de casser et de réparer les voitures », a déclaré Akio Toyoda, le président du groupe Toyota, lors de l’inauguration du centre de Shimoyama, rapporte Automotive news le 2 août. C’est avec cette nouvelle philosophie que les employés de ce centre de R&D sont invités à imaginer les futurs modèles de la marque.
Il veut que les véhicules soient testés de manière si agressive qu’ils finissent par casser, et que les connaissances acquises grâce à ces échecs aident à améliorer encore les produits : « Shimoyama est un endroit où l’on peut conduire, casser et réparer des voitures tous les jours. » Toutes les infrastructures ont été pensées pour pouvoir travailler ainsi. Le site dispose même d’une piste d’essai inspirée du circuit allemand du Nurburgring pour pouvoir pousser les voitures à leurs limites.
Le centre comporte aussi de nombreux ateliers qui seront dédiés à Lexus. Jusqu’à maintenant, la marque de luxe devait partager ces infrastructures avec Toyota, ce qui pouvait créer quelques bouchons. Désormais, Lexus va avoir tout loisir de tester des innovations à fond, mais aussi démonter les voitures des concurrents pour faire des études comparatives, comme Toyota l’avait déjà fait avec le Model Y — que le patron de Toyota avait qualifié d’œuvre d’art.
Pour bien faire passer le message, le président du groupe Toyota a fait ces déclarations devant une voiture de rallye GR Yaris au toit défoncé et au pare-brise brisé. Une voiture que le patron a lui-même accidentée en voulant repousser les limites du véhicule ou de son conducteur. Espérons quand même que les employés ne poussent pas les essais non plus jusqu’à des accidents graves.
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