Le Canada, comme les États-Unis, veut se protéger de la concurrence des voitures électriques chinoises sur son marché national. Le pays pourrait donc copier la mesure prise par son voisin en imposant dès le 1er octobre 2024 une surtaxe de 100 % sur les véhicules produits en Chine, comme le rapporte Reuters ce 27 août.
Tesla vient à peine de réussir à faire baisser le taux de la surtaxe pour sa Model 3 (à 9 % au lieu de 21,3 %) en Europe, que la marque doit de nouveau s’attaquer au même problème, cette fois au Canada avec une possible surtaxe à 100 %.
Une mesure qui pourrait manquer sa cible
Le marché canadien de la voiture électrique n’est pas envahi par les marques chinoises. En dehors du groupe Geely, qui y commercialise quelques Polestar 2, Volvo EX30 et Lotus Eletre, produites en Chine, le pays est assez épargné par les ambitions des marques chinoises.
Il n’y a pas de MG, de BYD, de Nio ou de Xpeng actuellement au Canada. Pour autant, le gouvernement commence à craindre que BYD ne louche un peu trop sur ce marché, et que d’autres en profitent pour lui emboîter le pas. Rappelons que c’est parce que BYD a choisi d’installer une usine au Mexique que les États-Unis ont commencé à réagir avec une possible surtaxe à 100 %.
En attendant de savoir si les marques chinoises se décideront à se lancer sur le marché canadien, on peut déjà dire que plusieurs modèles risquent d’être frappés de plein fouet par ces nouveaux droits de douane. À savoir, les véhicules fabriqués en Chine pour des constructeurs non chinois.
La première victime sera sans nul doute Tesla. Pour le moment, les Model 3 et Model Y livrés au Canada le sont en provenance de la Gigafactory de Shanghai. Cela ferait passer la Tesla Model 3 et le Model Y à 100 000 dollars canadiens et plus (soit plus de 66 000 euros) pour les modèles Propulsion. Ces modèles ont été les deux voitures électriques les plus vendues au Canada en 2023 :
- Tesla Model Y : 29 582 exemplaires
- Tesla Model 3 : 29 122 exemplaires
Tesla pourrait toujours envisager d’adapter ses lignes de production américaines pour répondre à la demande canadienne. Si la marque ne l’a jamais fait jusqu’à présent, c’est probablement pour une bonne raison. Mais une surtaxe de 100 % pourrait quand même inciter la marque à changer ses plans, sous peine de voir les ventes s’effondrer d’un coup.
Encore une fois, parmi les victimes de cette politique protectionniste, il y a la Mini Cooper E/SE et le futur Aceman. Décidément, ces deux modèles sont maudits pour leur lancement commercial.
Beijing, encore une fois, est excédé
Nul besoin de préciser que le gouvernement chinois n’apprécie pas du tout la décision du Canada. La Chine a déjà déposé des plaintes officielles à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) au sujet de la surtaxe américaine. Puis, en juillet, elle a de nouveau entamé une procédure contre l’Europe. Voilà probablement la Chine bien partie pour en déclencher une troisième concernant la mesure canadienne.
Il faut dire que la position du Canada a de quoi surprendre. Si les États-Unis et l’Europe veulent protéger les constructeurs nationaux, le Canada, quant à lui, ne fait qu’héberger des usines pour des marques américaines ou internationales. Il n’y a pas réellement d’enjeu de sauvegarde d’un fleuron national. Il s’agit sans doute simplement de se ranger du côté du voisin américain pour éviter un conflit inutile, quitte à se fâcher avec la Chine. Cela pourrait s’avérer assez dangereux, surtout que la voiture n’est pas le seul produit concerné par une possible surtaxe : l’acier et l’aluminium chinois sont aussi en ligne de mire, ainsi que les semi-conducteurs et les cellules solaires qui pourraient rejoindre la liste.
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