Lorsque l’on passe d’un deux-roues thermique à un électrique, la conduite semble automatiquement plus simple : le fonctionnement du moteur étant simplifié, on est souvent surpris par une impression de fluidité. Mais rarement un scooter a été aussi simple d’utilisation que le Rider 5000 de Go2Roues.
C’est un peu comme si tout avait été pensé pour faciliter la tâche au conducteur ou à la conductrice : on met le contact, et on file comme le vent.
Sur Vroom, la verticale de Numerama dédiée à la mobilité de demain, nous testons de nombreux vélos, motos, scooters et voitures électriques. Les offres de deux-roues électriques se multipliant à vue d’œil, nous essayons de couvrir un large pan du marché, des équivalents 50 aux 125. Tous nos tests sont disponibles ici et sur notre chaîne YouTube Vroom.
Un seul autre deux-roues nous avait déjà ravis l’an dernier sur des points similaires, et pour cause : le e-presto 125 de EasyWatts est quasiment identique au Rider 5000. Il s’agit en fait du même « moule » importé de Chine et adapté pour le marché français en fonction du concessionnaire. En somme, Go2Roues et EasyWatts travaillent avec le même prestataire tiers, et revendent ensuite leur version personnalisée de l’engin. La seule différence majeure se situe au niveau de la puissance et la vitesse maximale, plus poussée sur le scooter que nous testons aujourd’hui — mais qui se ressent sur le prix plus élevé.
À noter que le Rider 5000 a récemment connu une baisse de tarif : affiché à 5 500 euros pendant longtemps, il est aujourd’hui vendu 4 999 euros. Que vaut vraiment ce scooter électrique équivalent 125 ? Voici notre test complet après 48 heures passés avec l’engin.
Un design à la Vespa
Le constat s’impose dès le premier coup d’œil : le Rider 5000 est directement inspiré du look Vespa de Piaggio, avec ses courbes et ses arrondis souples, sans en faire trop. Il y a toujours un risque, lorsque l’on cherche à donner dans le scooter urbain, à aller trop loin dans le « petit scooter stylé », mais au niveau de la carrosserie, celui-ci est loin d’en faire trop.
D’autant plus que le véhicule de Go2Roues change vraiment d’allure en fonction du coloris, ce qui laisse le choix aux propriétaires d’affirmer leur identité comme ils le souhaitent : le noir brillant et le noir mat sont élégants avec un style passe-partout, tandis que le rouge pétant et le crème (que nous avons testé) revendiquent une esthétique plus affirmée, pour celles et ceux qui se lasseraient de la sobriété urbaine des deux-roues les plus classiques.
Seul point noir au tableau : la couleur des feux avant n’est pas harmonisée. Le feu rond supérieur tire sur le jaune plutôt classique, tandis que les LED plaquées sur le nez du scooter sont blanches voire bleutées, ce qui manque vraiment d’harmonie et rend l’avant assez disgracieux.
Autre petit défaut qui se ressent sur la conduite : le tableau de bord du Rider 5000 est vraiment plein de couleurs. Partout. On retrouve du vert, du rouge, du orange, du jaune, du bleu… pour un tableau finalement très petit et qui manque d’indications — exactement le même que l’on retrouvait sur le e-presto 125. Alors, oui, c’est original, mais on y perd en clarté des informations.
D’autant plus que le niveau de la batterie est indiqué par une étrange courbe de trois couleurs différentes (vert clair, jaune et rouge) dont les barres ne font pas toutes la même taille. La première prend quasiment la moitié du compteur, ce qui peut laisser penser que lorsqu’elle s’efface, on a déjà perdu 50 % de l’autonomie du scooter, ce qui n’est pas le cas dans les faits. Une barre plus classique aurait été la bienvenue.
Prise en main du scooter Rider 5000
Le Rider 5000 est probablement l’un des meilleurs scooters électriques en termes de taille : assez petit pour se faufiler dans le trafic ou se garer sur des places étroites, mais assez large pour être rassurant et confortable. Autre bonus : c’est un vrai deux-places, et la passagère ou le passager n’aura pas besoin d’être collé à la personne qui conduit. Grâce à des reposes-pieds rétractables et deux grosses poignées à l’arrière, on reste dans une position confortable même pendant les moyens et longs trajets.
La selle étant à moins de 90 cm du sol, les personnes les moins grandes arriveront quand même à bien manier le scooter électrique, tandis que les plus grands apprécieront le fait que le plancher soit bas, ce qui évite d’avoir les genoux qui montent haut et les jambes recroquevillées.
L’autre avantage du scooter réside dans son poids : malgré une très lourde batterie (on y reviendra), il fait moins de 100 kg et semble encore plus léger que ça au moment de le bouger. Le fait que la béquille latérale soit très efficace (quasiment pas besoin de mettre du poids dessus pour le faire basculer) y est également pour beaucoup.
La seule limite se situe au niveau de l’amplitude du guidon, qui aurait pu être un peu plus grande : lorsque l’on est habitués à pouvoir braquer très sec, il faut quelques heures pour faire le deuil d’une marge de manœuvre très large pour faire des créneaux serrés. Mais rien de rédhibitoire à une conduite classique.
Sur la route
Le scooter électrique Rider 5000 n’a qu’un seul mode de conduite, ce qui le différencie de la grande majorité des autres deux-roues électriques sur le marché — dont certains équivalents 50cc sur lesquels on ne comprend pas toujours bien l’intérêt d’avoir trois modes. Pour celles et ceux qui apprécient la simplicité et la vitesse (comme nous), c’est largement suffisant, et cela s’approche de la conduite d’un scooter thermique classique.
La conséquence de ce mode unique, c’est qu’il faut faire bien attention à la vitesse maximale réglementaire. Comme le scooter accélère très bien (doux au démarrage mais il prend très rapidement de la vitesse après une seconde), on peut vite se retrouver à 50km/h sans s’en rendre compte. Le freinage (disque couplé à l’avant et à l’arrière) est quant à lui très efficace et rassurant ; mais il faut noter que le scooter décélère beaucoup moins vite qu’un thermique, ce qui veut dire qu’il faudra freiner régulièrement et pas juste relâcher la poignée d’accélération si vous espérez perdre de la vitesse rapidement.
Fort d’une puissance moteur de 5000W (là où le e-presto est limité à 4000W), sa vitesse maximale théorique est de 95km/h, ce qui est vraiment élevé pour un équivalent 125 de sa catégorie, qui plus est vendu à moins de 5 000 euros. Nous avons testé sur une portion d’autoroute, et l’engin plafonnait aux alentours des 90km/h, soit largement assez pour épouser une conduite stable et rester en sécurité.
Autonomie du Rider 5000
Évidemment, pousser le deux-roues à la vitesse de 90km/h aura des conséquences quasi-immédiates sur l’autonomie du Rider 5000, qui reste son point faible. Alors que nous avions passé 36 heures intra-muros sur des petits trajets, en ayant perdu qu’un seul « trait » de batterie, le deuxième est descendu après seulement une dizaine de minutes d’autoroute.
Le scooter Rider 5000 dispose officiellement d’une autonomie de 80km, mais c’est avec une conduite à 45km/h en moyenne. Comptez plus sur 50 km d’autonomie si vous avez des portions à plus de 50km/h — en sachant que l’autonomie peut aussi varier en fonction de votre poids ou si vous avez un passager à l’arrière. Ici encore, on aurait apprécié un tableau de bord plus précis et rassurant sur les possibilités de l’engin, à l’image par exemple de la moto Super Soco TC Max, qui adapte l’affichage du pourcentage de batterie qu’il nous reste en fonction du mode de vitesse auquel on roule.
La batterie est le nerf de la guerre sur les scooters électriques : aujourd’hui, les équivalents 50 sont globalement tous dotés d’une batterie d’environ 10kg — ou de deux comme le LVE S5 — qui est suffisante sur des trajets de courte et moyenne durées. Mais lorsque l’on propose un scooter électrique qui va jusqu’à 95km/h avec une bonne accélération, il faut beaucoup plus d’énergie. C’est là que la batterie du Rider 5000 entre en jeu, avec ses 18 kilos qui en font l’une des plus lourdes du marché (hors celles qui se détachent comme des petites valises, comme le propose Seat), et qui la rendent vraiment difficile à transporter.
Évidemment, le scooter peut être aussi rechargé directement sur une prise 220V, et il faut environ 6 heures pour une charge complète. Mais la batterie amovible donne quand même plus de marge de manœuvre ; si vous habitez au rez-de-chaussée ou si vous avez un ascenseur, elle est transportable sur des petites distance — et puis vous n’aurez plus besoin d’aller deux fois par semaine aux cours d’escalade pour muscler vos bras.
Primes et aides financières
Cet équivalent 125 a une puissance moteur de 5000W, ce qui le rend éligible à une prime intéressante de 750 euros de bonus écologique mis en place par l’État et 1 500 euros si vous passez par votre entreprise ou un statut auto-entrepreneur.
Bilan
Le verdict
Rider 5000
Voir la ficheOn a aimé
- Un bon style
- Accélération impeccable
- 90km/h max
On a moins aimé
- Tableau de bord compliqué à lire
- L'autonomie pourrait être meilleure
- La batterie trop lourde
Comme son équivalent e-presto 125, le Rider 5000 dispose d’un excellent rapport vitesse-style-prix. Pour 4 999 euros (avec un service après-vente dispensé par Go2Roues), il est un compagnon urbain très efficace, mais permet aussi de prendre de la vitesse quand vous vous éloignez de la ville. Attention toutefois à surveiller le niveau de batterie.
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