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Automobile : Un acier plus « vert » coûterait seulement 57 euros de plus par voiture

juillet 10, 2024

L'industrie automobile peut devenir un marché de prédilection pour la production d'acier bas-carbone en Europe, à condition de définir des objectifs légaux d’incorporation.

17% Part de la demande d'acier dans l'UE consommée par le secteur automobile

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La fabrication de l’acier, notamment pour les voitures, est un processus énergivore qui émet traditionnellement beaucoup de CO2. Une nouvelle analyse de Transport & Environment (T&E) montre que si la filière automobile utilisait de l’acier produit avec de l’hydrogène « vert » [1], des fours à arc électrique, ou de la ferraille recyclée, les émissions de CO2 liées à cette production baisseraient de 6,9 millions de tonnes en 2030. C’est l’équivalent des émissions annuelles de 3,5 millions de voitures. L'impact de la production automobile sur le climat est de plus en plus discuté alors que les rejets de CO2 à l'échappement doivent être réduits à zéro et que le secteur automobile s'efforce d'atteindre le zéro émission nette d'ici à 2050. [2]

Selon T&E, qui se base sur les calculs de la société de conseils Ricardo [3], incorporer 40% d’acier « vert » en 2030 ne coûterait que 57 euros de plus par voiture, par rapport à l’acier conventionnel. Ensuite, passer à un acier 100 % vert d'ici 2040 ne coûterait que 8 euros de plus, en raison de la tarification du CO2 et de la baisse des coûts de production de l'acier vert. Toutefois, pour mobiliser les milliards d'euros d'investissements nécessaires à la production d'acier à faible teneur en carbone, il faudra que les producteurs puissent avoir l’assurance de débouchés.

Le secteur automobile est très bien placé pour créer cette demande puisqu'il consomme actuellement 17 % de l'acier utilisé dans l'UE. T&E appelle donc les législateurs à contribuer à la création d'un marché pilote pour l'acier vert en Europe, en fixant des objectifs d’incorporation pour les constructeurs automobiles à partir de 2030.

Diane Strauss, directrice de T&E France, explique : « L'Europe peut construire une industrie de l'acier vert pour un coût par voiture inférieur à celui d'un changement de pneu. À terme, l'acier vert sera moins cher que l'acier conventionnel. Mais il faut d'abord que les législateurs donnent un coup de pouce à cette industrie naissante ».

Selon le rapport de T&E, qui s'appuie sur le suivi des annonces de production effectué par Ricardo, l'Europe sera en mesure de produire jusqu'à 172 millions de tonnes d'acier bas-carbone par an d'ici 2030. Cette quantité sera plus que suffisante pour répondre à la demande totale d'acier du secteur automobile, qui a consommé 36 millions de tonnes en 2022. L'étude montre également que la diminution du poids des véhicules réduira l'utilisation de l'acier dans le secteur de l'automobile au cours de la prochaine décennie.

Selon T&E, au moins 40 % de l'acier des nouvelles voitures devrait être vert d'ici 2030, pour atteindre 75 % en 2035 et 100 % en 2040. Les constructeurs automobiles devraient se voir fixer une moyenne globale à atteindre tous modèles confondus, ce qui leur permettrait d'absorber le coût initial grâce à des modèles haut de gamme. Cet objectif pourrait être introduit par le biais du règlement européen sur les véhicules hors d'usage (VHU), actuellement en cours de révision.

« Le secteur automobile est le deuxième plus grand consommateur d'acier et il est bien placé pour être un marché de premier plan pour l'acier vert en Europe. La valeur relativement élevée des voitures, en particulier des marques haut de gamme, signifie qu'elles peuvent absorber la majoration de l'acier à faible teneur en carbone, qui ne sera que temporaire » conclut Diane Strauss.

Notes aux éditeurs

[1] Hydrogène fabriqué grâce à de l’électricité provenant d’énergie verte ou décarbonée.

[2] L'acier vert est ici défini comme ayant un impact sur le climat compris entre 50 kg CO2eq et 400 kg CO2eq par tonne d'acier produite. Ce chiffre est à comparer aux 1800 à 2250 kg CO2eq par tonne généralement associés à la production d'acier conventionnel.

[3] L'analyse de T&E sur les économies de CO2 et les coûts est basée sur les résultats de l'étude de Ricardo pour T&E, The use of green steel in the automotive industry (2024). L'étude part du principe que l'allègement des véhicules réduira l'utilisation de l'acier dans le secteur automobile au cours de la prochaine décennie.

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