Journée nationale des aveugles et des malvoyants !
Ne laissez pas ce handicap vous gâcher la vie, faites en un atout ! Qui suis-je pour dire cela, me direz-vous ? Certains connaissent mon histoire, d’autres pas.
Il y a une dizaine d’années, lors d’une consultation classique d’ophtalmologique, le verdict tombe : DMLA précoce. Ce jour là, en bonne gauloise, le ciel m’est tombé sur la tête. Ce diagnostic a été rapidement écarté après des examens plus approfondis. Finalement, après plusieurs années et avec les avancées scientifiques en génétique, le nom de la maladie est déclaré, il s’agit de la maladie de Stagardt, une dégénérescence de la rétine qui entraîne une perte de la vision centrale.
La chance que j’ai, c’est qu’un seul œil est très atteint, l’autre a commencé sa dégénérescence mais de manière très lente. Le corps humain étant très bien fait, mon « bon » œil compense le mauvais, ce qui me laisse encore la possibilité de conduire (mais pas de nuit sans éclairage public), de lire…
Ma passion des livres m’a conduite au métier de libraire que j’ai exercé pendant plus de 20 ans. Le choix n’a pas été facile d’envisager une reconversion professionnelle. Je repoussais toujours en me disant que j’avais encore du temps puisque j’arrivais encore à lire, même si cela devenait plus difficile au fil du temps. Et puis, un jour, le déclic s’est produit et j’ai pris les choses en main. J’ai recherché les formations disponibles pour les déficients visuels et trouvé celle qui m’a apparue comme une évidence, celle de praticien bien-être proposé par le CRDV - ABV & C360 & Cap Parents de Clermont-Ferrand en binôme avec HECATE Formation à Vichy. Après 11 mois de formation, j’obtiens mon titre de praticienne bien-être (titre inscrit au RNCP), et quelques mois plus tard je crée mon entreprise Éviméría.
Beaucoup m’ont dit que c’était courageux, de me former à nouveau pour un nouveau métier à l’aube de mes 50 ans. Moi, je ne trouve pas. Il me paraissait évident que je devais vivre avec mon handicap. Nous l’avons bien vu récemment avec les jeux para-olympiques, les prouesses, l’abnégation et le courage qu’il a fallu à ces athlètes diminués pour se révéler et être au plus haut niveau.
Bien sûr, ce n’est pas toujours facile de vivre avec sa maladie, d’avoir une épée de Damoclès au dessus de sa tête en ne sachant pas combien de temps je pourrai encore conduire, lire… Le moral en prend un coup quand on s’aperçoit que l’on ne peut plus faire telle chose, mais on apprend à faire différemment ou à s’en passer, on s’adapte.
Avoir cette maladie a été une formidable opportunité pour embrasser cette magnifique profession de praticien bien-être, dans laquelle je me sens épanouie et à ma place.
Je profite de ce post pour remercier mes proches qui me soutiennent, ainsi que les personnes qui m’ont fait confiance ces derniers mois pour déposer leur corps entre mes mains.