🐎 Expo Le crin dans tous ses éclats - Musée de la Toile de Jouy
Une exposition sur un sujet assez pointu et qui nous apprend énormément de choses: l'usage du 𝗰𝗿𝗶𝗻 𝗱𝗲 𝗰𝗵𝗲𝘃𝗮𝗹 notamment dans le tissu pour ameublement et vêtements!
Les chevaux ne font plus partie de notre vie quotidienne aujourd'hui, mais jusqu'à avant guerre le crin était utilisé dans beaucoup d'objets du quotidien, surtout liés à l'armée et aux travaux des champs mais pas seulement, à commencer par les brosses à dents 😁
Sous son emploi textile, le crin de cheval est tissé en Europe depuis le début du 17eme siècle (beaucoup plus longtemps dans les sociétés extra-européennes, notamment asiatiques).
𝗥é𝘀𝗶𝘀𝘁𝗮𝗻𝘁, 𝗿𝗶𝗴𝗶𝗱𝗲, 𝗱𝘂𝗿𝗮𝗯𝗹𝗲, 𝗶𝗺𝗽𝘂𝘁𝗿𝗲𝘀𝗰𝗶𝗯𝗹𝗲, 𝗱𝗼𝘂𝘅, 𝗱'𝘂𝗻𝗲 𝗯𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗯𝗿𝗶𝗹𝗹𝗮𝗻𝗰𝗲 qui rappelle la soie, le crin de cheval a beaucoup de qualités qui ont été exploitées par exemple pour produire des accessoires (coiffes, chapeaux, étuis...), ou rembourrer des vêtements ou assurer la bonne tenue des jupons. Ça vous évoque quelque chose? Et oui, la fameuse crinoline vient de là! 💡
La crinoline était d'abord un brevet déposé en 1829 pour un tissu rigide de crin et de laine, appelé crinoline.
Pendant la guerre, la maison Hermès par exemple le travaillera en alternative au cuir, plus difficile à se procurer. C'est aussi une alternative à la soie, moins cher et aussi doux...
Le tissage a lieu essentiellement sur des 𝗺é𝘁𝗶𝗲𝗿𝘀 𝗝𝗮𝗰𝗾𝘂𝗮𝗿𝗱 (Photos 4) où les brins de crin sont utilisés uniquement comme fils de trame, d'une longueur d'environ 70 cm (sa longueur "naturelle"!), entrecroisés avec des fils de chaîne en lin ou en coton.
Aujourd'hui en France, seul un atelier est encore garant de ce savoir-faire traditionnel et des différentes étapes du procédé de tissage manuel du crin de cheval. Rattaché à la 𝗺𝗮𝗶𝘀𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗰𝗿é𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗲𝘁 é𝗱𝗶𝘁𝗶𝗼𝗻 𝘁𝗲𝘅𝘁𝗶𝗹𝗲𝘀 𝗠é𝘁𝗮𝗽𝗵𝗼𝗿𝗲𝘀, il produit majoritairement des tissus d'ameublement ou de décoration intérieure.
C'est fascinant de voir ces métiers qui semblent avoir si peu changé depuis le 19eme siècle, avec leurs cartons perforés (Photo 3), ainsi que la minutie avec laquelle les artisans travaillent ce matériau très fin. Jusqu'au "𝗰𝗵𝗶𝗽𝗼𝘁𝗮𝗴𝗲", action de couper petits brins avec une petite pince plate coupante. On comprend jusqu'où on peut chipoter 😉
L'appropriation et la réinvention de l'usage du crin par les artistes contemporain.e.s est magnifique (Photo 5). Coup de coeur pour les oeuvres de Zoé Montagu 🧡
Évidemment, le musée est aussi l'occasion d'une plongée à la fois très belle et vraiment passionnante dans la 𝘀𝘂𝗰𝗰𝗲𝘀𝘀 𝘀𝘁𝗼𝗿𝘆 𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲𝗽𝗿𝗲𝗻𝗲𝘂𝗿𝗶𝗮𝗹𝗲 𝗱𝗲 𝗖𝗵𝗿𝗶𝘀𝘁𝗼𝗽𝗵𝗲-𝗣𝗵𝗶𝗹𝗶𝗽𝗽𝗲 𝗢𝗯𝗲𝗿𝗸𝗮𝗺𝗽𝗳, fondateur de la manufacture de Jouy et pionnier de la Révolution industrielle française.
Cela vaut le déplacement dans la bucolique ville de Jouy en Josas!
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