Musée Unterlinden a republié ceci
Une pyramide humaine, posée sur un char, est entrainée par 7 destriers squelettiques blancs et 8 noirs, dirigés par l’ange de la Mort, embarquant ses passagers vers les fins dernières. Telle est la représentation dans un seul cadre, d’une création macabre, peinte entre 1848 et 1851 par Jules-Théophile Schuler (1821-1878) et conservée au Musée Unterlinden à Colmar. « Le char de la mort » selon la notice descriptive du peintre de 1862, représente « la Mort, sous l’aspect d’un bel ange sérieux, (j’ai voulu éviter le squelette toujours répété du maître de Bâle) fait sa tournée journalière emportant sur son char, dont elle est le conducteur, toutes les conditions humaines sans distinctions de rang. » En effet, on y retrouve une représentation de tous les états de la société de son époque : pape, général, roi, poète, artiste, sauvage, mahométan, fiancés, mère et ses enfants, médecin, assassin, pêcheur, ouvrier, riche, pauvre, jeune et vieillard, A l’avant plan, à droite, devant le char, la Mort retient la main du bourreau, signifiant par-là que seul Dieu est juge et renvoie Ashaverus poursuivre son errance jusqu’au retour du Christ. Du côté gauche de ces personnages figure la tombe ouverte de l’artiste. Foncièrement républicain, Jules-Théophile Schuler, après l’échec de la révolution de 1848, a souhaité exprimer par ce tableau sous la forme d’une allégorie « ce qu’il éprouv[ait] de la haine pour le nom de Bonaparte », sans que la censure puisse en révéler le sens. Par un repentir, il a ainsi remplacé le bicorne de Napoléon par des lauriers. Jules-Théophile Schuler fut un peintre et un brillant illustrateur. A ce titre il réalisa de nombreux dessins pour les ouvrages de l’éditeur Hetzel. Une description minutieuse du tableau a été réalisée par Emmanuel Honegger dans un ouvrage intitulé « Le Char de la mort » publié chez Le Verger éditeur en 2020. ☠️ La Poste de la Mort, titre retenu lors de la seule exposition publique, en 1851, à Strasbourg, huile sur toile de 190 x 355 cm © Musée Unterlinden ☠️Dessin à la plume de 35,5 x 62,5 cm signé Strasbourg 1851 et portant les inscriptions : « La mort emportant sur son char toutes les conditions humaines ». Grandeur du tableau original 11pieds de long sur 6 de haut. ©Musées de la Ville de Strasbourg. Cabinet des estampes. ☠️ Détail l’ange de la mort ☠️ Détail de l’attelage de sept chevaux blancs et huit chevaux noirs ☠️ Détail : le bourreau, la Mort drapée dans un linceul, Ashaverus ☠️ Croquis d’Illustrations anatomiques ©Musées de la Ville de Strasbourg. Cabinet des estampes
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