Dans l'élégante manufacture historique de Modène, le calme règne parmi les 250 salariés de Maserati qui assemblent méticuleusement la supercar MC 20, un bolide limité à 6 unités par jour et vendu à partir de 250 000 euros.
Cependant, derrière cette quiétude, la marque au trident, prestigieux segment de Stellantis, fait face à une crise notable.
Davide Grasso, le directeur général restant après le départ récent de deux top managers, reconnaît la nécessité d'ajuster la trajectoire financière de Maserati, qui a vu sa marge opérationnelle chuter à 6 % en 2023, loin des 25 % de ses rivaux de la vallée du Pô.
Les marques de luxe comme Maserati naviguent dans un marché où les faibles volumes et les investissements considérables les rendent vulnérables aux moindres fluctuations.
Maserati a particulièrement souffert en Chine, où les ventes ont chuté de 41 % en deux ans, et avec le démarrage poussif du SUV Grecale, dont les ventes ont diminué de 6 % dans les principaux marchés.
De plus, Maserati a reporté le lancement de deux modèles clés, le gros SUV pour 2027 et la nouvelle Quattroporte pour 2028, mettant l'accent sur la flexibilité et la redéfinition du luxe plutôt que sur de simples mises à jour.
Carlos Tavares, PDG de Stellantis, reste impliqué dans le développement des futurs modèles, insistant sur l'adéquation entre le niveau des véhicules et le prix de vente.
Après avoir déclaré un retour en force en 2022 avec une marge opérationnelle historique, Maserati poursuit son plan de long terme initié en 2020, visant à reconquérir le segment de l'ultra-luxe.
La stratégie inclut l'électrification de la gamme sous le label "Folgore", espérant ainsi stimuler les ventes en Chine et en Europe du Nord face aux réglementations environnementales strictes.
Les investisseurs, quant à eux, doivent abandonner l'idée d'une introduction en Bourse de Maserati à court ou moyen terme.
Selon Thomas Besson, de Kepler Cheuvreux, les marges réduites et le report des lancements de produits éloignent la perspective d'un spin-off boursier.
Comme le souligne Davide Grasso, la transition vers le super-luxe est un processus de longue haleine.
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