Biden l’a répété lors de son dernier discours à la tribune des Nations Unies : « L’OTAN est plus grande, plus forte et plus unie que jamais. » Sur le papier, cette affirmation est tout à fait exacte. Jamais l'alliance n’a rassemblé autant de pays, et son poids politique reste considérable. Cependant, d’un point de vue militaire, bien que l’ordre de bataille théorique de l’OTAN en fasse la première alliance militaire au monde, la réalité est bien moins flatteuse.
Le dernier signal alarmant en date est l’incapacité de la marine allemande à remplir ses obligations envers l’OTAN, la contraignant à déployer un navire de recherche, faute de navires de guerre disponibles. À cela s’ajoutent les déboires techniques de certains systèmes d’armes des marines allemandes et danoises, suscitant des doutes sur la réelle capacité opérationnelle de leurs unités. Il en va de même pour la Royal Navy, qui peine à armer tous ses navires et une flotte de sous-marins nucléaires souvent immobilisée à quai. L’US Navy, quant à elle, souffre de problèmes chroniques dans la maintenance de ses navires, dus à des malfaçons, des retards causés par un manque de personnel qualifié, et des coûts qui explosent.
Bien que ces difficultés soient plus visibles dans les forces navales, des problèmes similaires touchent les forces terrestres et aériennes de nombreux pays de l’OTAN. La maintenance et la disponibilité des équipements sont largement insuffisantes, même en temps de paix. Certains matériels se révèlent d’ailleurs peu adaptés à des engagements de haute intensité, comme le Pzh-2000 ou le Challenger 2. De plus, les stocks de munitions, extrêmement limités, posent de sérieux défis en cas de conflit prolongé.
En théorie, la flotte de chasseurs de l’OTAN est impressionnante, mais dans la pratique, de nombreux pays ne disposent que d'une flotte réduite, tout juste suffisante pour maintenir les compétences opérationnelles. Cette situation rend difficile, voire impossible, le soutien à un engagement de longue durée. Ce phénomène risque de s’aggraver à mesure que le F-35 prendra une place de plus en plus importante dans les forces aériennes, en raison de la complexité de sa maintenance et de sa faible disponibilité.
Alors, l’OTAN est-elle vraiment « plus forte que jamais » ? Tant que l'alliance n'est pas mise à l'épreuve sur le terrain, elle peut encore entretenir cette illusion. Mais si elle devait être engagée dans un conflit de grande envergure, la réalité pourrait bien décevoir les attentes...
https://lnkd.in/e6mJ2dqE
Chargé de mission sécurité économique auprès de la préfecture de la région Centre-Val de Loire - Délégué régional à l'information stratégique et à la sécurité économiques
4 moisIndustriels du #CentreValdeLoire, si vous pensez que les exemples cités n'arrivent qu'aux autres, ou ne concernent pas les "petits" exposants, ou pas ceux de la région Centre-Val de Loire, envisagez - fortement - de réviser votre opinion et de suivre les recommandations de la DRSD - Direction du renseignement et de la sécurité de la défense 😉 Ayez le réflexe #SécuritéÉconomique !