Vu du ciel, on perçoit encore le tracé de l’ancien circuit automobile qui a accueilli des bolides de 1972 à l’été 1981. Un tracé de 3,7 km qui n’a pas résisté à la concurrence de Spa-Francorchamps. Et qui, au début des années 1980, a changé d’affectation au plan de secteur pour finalement devenir une «une zone artisanale ou de P.M.E.» Vu du sol, on découvre aujourd’hui un parc d’affaires florissant développé par l’intercommunale du Brabant wallon in BW, propriétaire des lieux depuis 1995. Plus de 87 entreprises disséminées sur 59 des 85 ha que comptent ce site, de quoi générer près de 2 000 emplois. Et ce n’est pas terminé puisque la phase 2 vient d’être inaugurée (19 ha avec un potentiel de 450 emplois). Le solde de la superficie étant dédié à des espaces verts. Une troisième phase est espérée, via une extension de 32 ha situés au nord du site. L’objectif est d’y créer 800 emplois. Une révision du plan de secteur sera nécessaire.
Une charte à respecter pour toutes les entreprises
Mais la spécificité du parc d’affaires « Les Portes de l’Europe », situé à Nivelles-Nord, tient surtout à son engagement en matière de biodiversité. Une nouvelle donne là où historiquement ce volet ne faisait pas partie des priorités. « Mais beaucoup de chemin a été parcouru depuis l’aménagement des premiers zonings, précise Françoise Duplat. Des normes écologiques et paysagères ont très vite été précisées dans les cahiers des charges. Avant d’arriver, il est vrai, à une vraie volonté d’intégrer le volet environmental dans le développement économique. » Et Christophe Dister, président d’in BW, d’ajouter : « Avec le recul, nous pouvons affirmer que nous avons été précurseurs en termes de réhabilitation d’espaces existants ou déjà artificialisés. »
L’aménagement de la phase 2 de Nivelles-Nord a été plus complexe que prévu, la zone ayant été colonisée par des espèces végétales rares et protégées, dont certaines populations d’orchidées. Des solutions ont finalement été trouvées pour permettre d’y accueillir des entreprises tout en préservant un milieu favorable au développement de ces espèces. Le fruit d’une collaboration entre le Département de la Nature et des Forêts (DNF) de la Wallonie, le Plan communal de Développement de la Nature (PCDN) de Nivelles et Natagora. « Nous avons tout d’abord délimité une zone préservée de 4,2 hectares autour du bassin d’orage où se trouvent les populations-mères, détaille Laurent Dauge, directeur général d’in BW. Celle-ci a été définie en tant que zone de grand intérêt biologique. Ensuite, un plan de gestion de la biodiversité a été rédigé et l’aménagement des parcelles à bâtir voisines a fait l’objet d’une charte paysagère qui a été jointe au cahier des charges à respecter par les entreprises. » Pour y parvenir, près de 160 000 m3 de terres ont été déplacés, auxquels il faut ajouter la plantation de 4 800 arbres et arbustes de même que 25 000 m2 d’ensemencements (pelouses et prairies fleuries).