16 ans après le succès d'HéliDax : bis repetita ?
16 ans après, ce renforcement de l'externalisation de la formation des pilotes d'hélicoptère des armées françaises valide l'audace d'un état d'esprit, la pertinence d'un modèle et l'efficacité d'un outil.
L'état d'esprit, c'est le passage d'une logique de moyens à une logique de service à rendre. Pourquoi acquérir des hélicoptères structurellement sous-utilisés et, in fine, sous-entretenus, alors qu'on pourrait en louer des neufs sans avoir à assurer leur maintenance ? Ce qui compte, c'est le nombre de machines possédées ou que le nombre d'heures de vol nécessaires à la formation soit effectué ? La propriété, y compris d'actifs qui se dégradent, est-elle préférable à la garantie de l'usufruit de matériels parfaitement neufs mais en location ?
Il en fallait, de l'audace, pour changer d'état d'esprit, et oser un modèle partenarial public-privé où les deux parties concourent ensemble à l'intérêt général, selon une logique gagnant-gagnant. Car, oui une entreprise peut gagner de l'argent - ce n'est pas vulgaire - tout en servant la France. Le patriotisme n'est pas - et heureusement ! - l'apanage exclusif du secteur public.
Quant à l'outil, feu l'ordonnance du 17 juin 2004 (20 ans déjà !) avait créé le contrat de partenariat public-privé ou autrement dit, une méthode pour financer des actifs publics avec de l'argent privé tout en demandant au partenaire privé de porter le risque d'exploitation des actifs en question par leur mutualisation et par la fourniture de services associés avec obligation de résultat. Bien sûr, les esprits chagrins brandiront les mégaprojets immobiliers des années 2005-2015 comme autant de contre-exemples, en omettant de rappeler que l'ordonnance de 2004 avait été pensée pour des projets moyens portant sur le financement d'actifs mobiliers mutualisables, à l'instar de ce qui se pratique depuis 16 ans à Dax et... qui marche !
Audace, pertinence, efficacité et, bien sûr, détermination : celle de l'ingénieur général Philippe Genoux, celle de Matthieu de VARAX que j'ai eu l'honneur de servir et rédacteur du tout premier PPP défense en 2008, celle d'Olivier Piot indispensable artisan du financement des hélicoptères EC120 toujours en service, et celle de tant d'autres chez Défense Conseil International, au sein du ministère de la Défense, comme on disait encore à l'époque, et ailleurs, dont l'incroyable aventure a été relatée dans Le continuum de sécurité nationale, paru aux Éditions Hermann, en 2020, coecrit avec Romain de Calbiac et préfacé par Stéphane Volant.
Comment l'écrivait jadis Marcel Pagnol "Tout le monde savait que c'était impossible. Un ignare ne le savait pas : il l'a fait !".
16 ans après, c'est fait. C'est bien fait. Et cela va être refait !
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Merci Gouvernement 🚀