Analyste en Stratégie Internationale, Défense & Sécurité ◾ Enseignant à l'Ecole de Guerre Économique ◾ Formateur sur les enquêtes terroristes certifié par: "US Office of Antiterrorism Assistance"
Analyse très pertinente cher ami !!!
En fait, je suppose que la conception de telles zones industrielles doit obéir à un modèle spécifique qui répond aux exigences de sécurité physique et cybernétique...
J'aide les entreprises à transformer leur suivi de commandes grâce à TrackForce Pro, une solution SaaS qui centralise, optimise et analyse vos processus logistiques // Sourcing partner // Helping you through logistics
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La stratégie suivie est la bonne.
A l époque de jemi carter..LE MAROC avait un besoin pressant d armes et de munitions.
1979 la chute du chah.les otages de l embassade à Téhéran.
Vous connaissez la suite.
Fabrication locale est la meilleure
DG et co-fondateur OBADIAFILMS | Vous emmener avec nous dans notre aventure cinéma ?
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Le 1er octobre s'est tenu à Kiev la seconde édition du forum international des industries de Défense. Le secteur compte plus de 500 entreprises qui emploient 300 000 salariés et revendique 1.5 point sur les 4.9% de croissance du PIB ukrainien.
En 2024, l'Ukraine a produit 25 fois plus de munitions d'artillerie et de mortiers qu'au cours de l'année 2022. Le pays fait désormais sortir de ses usines 4 millions de drones par an. Bien que dépourvu de marine, l'Ukraine a fait sauter le blocus maritime russe à l'aide de drones maritimes et de missiles de croisière. L'association ukrainienne des entreprises de Défense envisage donc logiquement de partir à l'export.
Des entreprises européennes participent bien heureusement à cet élan via des livraisons de matériels ou des ouvertures de filiales locales. Mais la conséquence est évidente : il est encore plus fondamental d'accélérer le renforcement en fonds propres de notre #BITD et de faciliter l'émergence de véritables champions capables de traverser les cycles, de résister à la concurrence internationale et de continuer à créer des emplois dans nos provinces.
C'est justement pour participer à la réalisation de cet objectif que Durandal Capital a été conçu.
➡ L’Otan veut une application plus stricte de ses normes pour la production d’obus de 155 mm
👉Standard de l’Otan [STANAG 4425]... 👉 "il existerait « quatorze types différents de munitions de 155 mm » 🤔🤦♂️
Même s’ils sont censés répondre au même standard de l’Otan [STANAG 4425], les obus d’artillerie de 155 mm utilisés par les Alliés ne partagent pas forcément les mêmes spécifications. Et ce n’est pas sans conséquence au niveau opérationnel, comme l’a démontré une enquête de terrain menée par l’US Army War College auprès de trois des huit groupements tactiques multinationaux déployés sur le flanc oriental de l’Alliance.
Les commandants de ces derniers ont ainsi expliqué que les « politiques nationales empêchaient l’échange de munitions », ce qui « pourrait entraver l’interopérabilité en temps de guerre et nuit indéniablement à l’efficacité opérationnelle en temps de paix », ont observé les auteurs de cette étude.
La norme fixée par l’Otan a une portée générale… car elle offre assez de latitude aux industriels des pays membres pour leur permettre de définir leurs propres spécifications en la matière. Ce que l’amiral Rob Bauer, le chef du comité militaire de l’Otan, avait déploré, en octobre dernier. Et il avait établi un parallèle avec le fabricants d’imprimantes.
« Un fabricant ne s’enrichira pas grâce aux imprimantes qu’il fabrique mais grâce aux cartouche d’encre qu’il vend. […] Si vous produisez des munitions qui ne s’adaptent qu’aux canons que vous fabriquez, vous obligez les utilisateurs à vous en acheter », avait expliqué l’amiral Bauer. C’est ce qui expliquerait, en partie, la hausse du prix d’un obus d’artillerie, celui-ci étant passé à 2000 euros pièces avant le début de la guerre en Ukraine à 8000 euros aujourd’hui.
Toujours selon l’amiral Bauer, quatorze pays de l’Otan se sont écartés du STANAG 4425… ce qui signifie qu’il existerait « quatorze types différents de munitions de 155 mm ».
Pour autant, tous les obusiers de 155 mm en service dans les pays de l’Otan peuvent théoriquement tirer n’importe quel obus de ce calibre… mais à condition que leurs servants aient à leur disposition des tables de tir prenant en compte leurs spécifications pour ne perdre en précision. Seulement, souvent pour des considérations politiques, ce n’est pas le cas.
« Derrière toute cette affaire de munitions se cachent des intérêts commerciaux très importants. Les entreprises gagnent de l’argent grâce au fait que les munitions ne sont pas interchangeables et qu’elles peuvent ainsi dominer leurs marchés nationaux », avait résumé une source industrielle auprès de Reuters. Cette pratique vaut également pour les obus de 120 mm, tirés par les chars lourds.
Aussi, l’Otan souhaite mettre un terme à cette situation, mise en exergue par l’aide militaire fournie à l’armée ukrainienne.
(...)
La position du Ministre des Armées 🇫🇷, Sébastien Lecornu, est la bonne. Les Européens doivent rapidement se concentrer sur la construction d’une véritable souveraineté stratégique européenne.
Cependant, nous n’effacerons pas en quelques semaines et quelques mois les réflexes et habitudes d’un grand nombre de pays européens de compter sur les États-Unis pour leur sécurité. Et un acteur transactionnel comme Trump risque d’accélérer ce fameux réflexe : acheter du matériel américain = acheter la sécurité américaine. Le message passé par Trump sera sûrement : achetez davantage de matériel américain ou vous n’aurez pas l’assurance de la protection américaine.
Un grand nombre de responsables politiques européens ont conscience que ce chantage mène à une impasse stratégique majeure et qu’il affaiblît considérablement leur souveraineté. Un pays régulièrement montré du doigt par les Français est la #Pologne 🇵🇱 car elle consacre plus de 4% de son PIB à ses dépenses militaires mais elle achète majoritairement du matériel américain et sud-coréen. À Paris, on entend régulierement que ce pays ne jouerait pas le jeu de la souveraineté stratégique européenne. Pourtant la Pologne change.
En novembre dernier, Donald Tusk, le Premier Ministre polonais déclarait que « l’ère de la sous-traitance géopolitique » aux États-Unis 🇺🇸 était terminée et que les Européens 🇪🇺 devaient en tirer les conséquences. Il y a quelques jours, le ministre des Affaires étrangères, Radosław Sikorski confiait au Figaro : « Si les Américains veulent que les Européens prennent plus de responsabilité pour leur défense, ils devront accepter l’idée que l’Europe a besoin d’une industrie militaire européenne sérieuse. » (ce qui signifie investir + dans une BITD européenne). Et ces discours sont largement partagés dans les pays scandinaves ou baltes.
Avec le retour de Trump, il y a un espace et un momentum politique à saisir. Si la France 🇫🇷 veut continuer de convaincre sur l’importance de la souveraineté stratégique européenne elle doit intensifier sa présence dans cette région entre mer Baltique et mer Noire et faire le travail d’influence qu’elle a délaissé pendant de très (trop) nombreuses années a contrario de nos partenaires américains, allemands ou britanniques. Pour citer une nouvelle fois l’exemple de la Pologne, je ne compte plus le nombre de forums économiques ou de défense/securité où la présence de responsables politiques/diplomatiques/intellectuels français est absolument ridicule. Et cet exemple est décuplable à tous les pays de la région (Ukraine compris, encore aujourd’hui).
Bref, oui la France a raison depuis de nombreuses années sur l’autonomie stratégique mais ne s’est pas vraiment donnée les moyens de convaincre ses partenaires européens. Le fera-t-elle au moment où elle est considérablement affaiblie sur les plans politique, économique et financier ? Il n’est pas interdit d’espérer. Euro Créative
Dans notre précédent post nous avons abordé les trois principaux défis auxquels Nexter doit faire face : l'augmentation des cadences de production, la sécurisation de la chaîne d'approvisionnement et le stockage des obus fabriqués. Aujourd’hui, la capacité de production de Nexter revêt une importance stratégique bien au-delà de la simple question de rentabilité. Il en est de même pour MBDA, dont le rôle stratégique s’impose de plus en plus dans le schéma de sécurisation et de défense des territoires ainsi que de nos Alliés. C'est également une question de souveraineté nationale, garantissant que la France dispose des moyens de production nécessaires pour faire face à d'éventuelles crises. Cette préoccupation s'étend à d'autres domaines, tels que la production d'armes légères, de munitions, d'essence, de maintenance d'aéronefs ou de véhicules utilitaires.
Développer cette indépendance stratégique nécessite une action concertée impliquant non seulement les industriels de la défense, comme nous l’avons vu plus tôt, mais également les institutions européennes et les gouvernements nationaux.
🏗 À l'échelle européenne, diverses initiatives ont été entreprises, telles que le Green Deal et le Critical Raw Material Act, dans le but de rapatrier une partie de la production de matières premières en Europe, notamment en rouvrant des mines de lithium, comme celle située à Echassières, en Auvergne. Parallèlement, le Programme européen pour l'industrie de la défense (EDIP) et les partenariats entre les entreprises de défense sur des projets comme le SCAF ou le MGCS contribuent à renforcer la Base Industrielle et Technologique de Défense européenne (BITDE), améliorant ainsi sa compétitivité et son potentiel d'innovation.
🏭 Au niveau national, la Loi de Programmation Militaire (LPM) 2024-2030 prévoit des mesures telles que l'accélération de l’industrialisation du territoire pour réduire les délais de production, ainsi que l'amélioration de la collaboration entre les acteurs de la chaîne d'approvisionnement, de la Base Industrielle et Technologique de Défense (BITD), jusqu'aux groupements d'industriels.
L’expertise de PwC en matière de défense et dans le secteur public nous permet d’accompagner les gouvernements dans la concrétisation de la réponse aux objectifs stratégiques de réindustrialisation de la France, d’augmentation de la capacité industrielle et d’accélération de la cadence.
En effet, les actions lancées à des niveaux étatiques comme inter-étatique peuvent bénéficier de leviers de support et d’amélioration formant le cœur de nos savoir-faire tels que :
- Des analyses de marché et support aux investissements et stratégies d’expansion.
- Du support et des directives au développement de partenariats stratégiques, plans de développement des fournisseurs, sécurisation des chaînes d’approvisionnement, etc
Matthieu Lemasson | Jean VON POLIER | Ludovic de Lannurien | Thibault Garric
Consulting Manager at PwC | Aerospace and Defense | Manufacturing and Supply Chain Digital Operations
En 2024, Nexter, acteur majeur de l’industrie de défense européenne dans la production de matériel militaire a annoncé doubler sa capacité de production de munitions d'ici la fin 2025.
Ce ramp up significatif s'inscrit dans un contexte d’économie de guerre où la demande de missiles s’accroit à mesure que le conflit perdure et que le nombre d’obus lancés s’accroit (+ de 60.000 obus par mois lancés par l’Ukraine vs. une hypothèse de 300.000 à 600.000 pour la Russie). Il est nécessaire de rappeler que la production annuelle actuelle de Nexter (30.000 obus en 2023) représente “seulement” deux semaines de combat à haute intensité côté Ukrainien. Cet écart met en évidence l’enjeu crucial de la souveraineté industrielle de l’Europe et, de façon plus opérationnelle, les faiblesses dans la capacité de production de l’industrie de défense européenne.
Au regard de cette ambition de sécurité du territoire Européen et Français, Nexter doit répondre à trois enjeux que sont :
⤴ L’hyperinflation du besoin de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur de la Défense.
Les grands acteurs du secteur que sont Nexter, Thalès, Naval Group ou encore MBDA recrutent en masse pour répondre à leurs besoins techniques et opérationnels, devant répondre dans le même temps à des enjeux de la contrainte de sécurité nationale rarifiant d’autant plus les candidats potentiels, et cela sans composer avec le “désamour” des jeunes générations pour le secteur.
🔒 La sécurisation des matières premières, notamment la poudre noire.
La France rapatrie en effet sa production de poudre, délocalisée avant les années 2010. L’entrée en « économie de guerre » appelée par le Président Macron, nécessite un réinvestissement dans la chaîne d’approvisionnement. A titre d’exemple, Eurenco (producteur de poudre pour Nexter) a recourt à l’import de poudre Allemande, Italienne ou même Suisse.
🏗 Les capacités de stockage et la logistique, qui sont également au cœur des enjeux.
Un rapport d'information (n°865) de l’Assemblée Nationale souligne notamment qu’en 2022 le budget Américain, combiné pour la maintenance et l’investissement dans les installations assignées au stockage, était de 1Md€. Si 80% des munitions européennes nouvellement produites seront expédiées en Ukraine, il est toutefois impératif de s’équiper des infrastructures nécessaires pour subvenir aux volumes d’une guerre à haute intensité, en terme de volumes mais aussi de conditions très particulières de stockage assurant le bon fonctionnement des obus au moment venu.
Il est donc impératif de repenser l'ensemble de l'écosystème, requérant une action concertée impliquant trois dimensions majeures : les institutions européennes, les gouvernements nationaux et les industriels de la défense.
Matthieu LemassonJean VON POLIERLudovic de LannurienSamuel Free
Bien le bonjour !
La vente récente de Rafale à la Serbie soulève des questions stratégiques pour la France. Les exportations de ce fleuron de notre industrie de défense sont cruciales pour notre économie, soutenant des milliers d’emplois, l’innovation dans le secteur, et le financement de la R&D pour nos forces armées. La France a toujours utilisé ses ventes d’armement comme levier diplomatique, renforçant ses alliances tout en assurant l'indépendance de sa base industrielle et technologique de défense (BITD).
Cependant, la proximité de la Serbie avec la Russie pose un dilemme moral et stratégique. Dans un contexte de tensions croissantes entre l’Europe et la Russie, vendre des avions de chasse à un pays potentiellement influencé par Moscou pourrait poser des risques de sécurité à long terme. Comment concilier nos intérêts économiques avec nos responsabilités stratégiques et éthiques ?
Ce débat, bien que légitime, n’aurait probablement pas lieu si les Européens soutenaient davantage l’industrie de défense française. Ces dernières années, l’Europe a largement privilégié les équipements américains. Par exemple, 549 F-35 ont été commandés par différents pays européens, reléguant les appareils européens au second plan. Cet afflux de commandes vers les États-Unis affaiblit non seulement notre BITD, mais met également en péril notre autonomie stratégique.
L’exemple du projet d’hélicoptère de combat franco-espagnol, abandonné par l’Espagne au profit des Apaches américains, illustre cette tendance. Cette décision a affaibli la coopération européenne en matière de défense et sapé la crédibilité des projets industriels communs, essentiels pour maintenir une base technologique européenne forte et indépendante.
Chaque fois que nos partenaires européens choisissent des équipements américains au détriment de ceux fabriqués en Europe, ils affaiblissent la capacité de l’Europe à se défendre de manière autonome et renforcent la dépendance aux États-Unis.
Il est impératif que l'Europe prenne conscience de l'importance de soutenir ses propres industries de défense. La vente des Rafale à la Serbie ne devrait pas être une nécessité pour maintenir notre industrie à flot, mais une option parmi d’autres, dans un contexte où les pays européens choisiraient naturellement de renforcer leur autonomie stratégique. En achetant européen, nous pourrions éviter bien des dilemmes éthiques tout en consolidant notre souveraineté.
#DéfenseEuropéenne#IndustrieDeDéfense#AutonomieStratégique#Rafale#IndustrieFrançaise#SouverainetéEuropéenne
Sources :
Reuters - Les commandes de F-35 en Europe
https://lnkd.in/ekawf8-A
Defense News - Abandon du projet d'hélicoptère franco-espagnol
https://lnkd.in/e5WrtCrm
La Tribune - Les enjeux économiques des exportations du Rafale
https://lnkd.in/ec3K4xXM
Guerre en Ukraine.
2023 une année en recul pour l’exportation d’armements de la France.
Alors que la guerre en Ukraine a fait rage en 2023 et que réarmement (modeste pour la plupart) des Européens est (officiellement) de mise.
Pourtant, Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation l’a déclaré dans une interview récente sur Europe 1: « nous ne profitons pas de la guerre en Ukraine en matière d’armements ». Et quand on regarde les chiffres de 2023 cela ne concerne pas que Dassault Aviation.
À qui profite cette guerre en matière d’industrie d’armement ?
La réponse est simple: aux Etats-Unis qui livrent des milliards d’armement aux Ukrainiens et des dizaines de milliards aux Européens, Allemagne et Pologne en tête.
F-35, Patriot, Himars: les 3 best sellers de l’industrie US 🇺🇸 en Europe.
Alors oui la France est passée de 22 Mds d’exportation d’armements en 2022 à 8 Mds en 2023. Merci quand même aux 18 Rafale vendus à l’indonésie.
L’Europe de la défense commencera à devenir le début d’une réalité quand les Européens cesseront de faire leurs courses aux Etats-Unis: c’est pas demain la veille.
#faireface
Les exportations d'armement ont atteint 18 milliards d'euros en 2024.
Le ministre des Armées, Sébastien LECORNU, a annoncé que 2024 est la "deuxième meilleure année de notre histoire" après 2022, dont les exportations avaient atteint les 27 milliards d’euros. Ce dernier cite notamment les principaux équipements français : Rafale, frégates de défense et d’intervention, sous-marins, hélicoptères, radars, artillerie ou encore systèmes anti-aériens SAMP/T de nouvelle génération.
Si "l’année 2025 s’annonce comme une excellente année", le ministre des Armées insiste sur l'importance stratégique de l'exportation d'armement, gage de développement pour la BITD mais aussi "une condition de notre souveraineté".
#AEYDefense#France#Defense#MinistèredesArmées#ExportationsArmement#BITD#Industrie#Recrutementhttps://lnkd.in/eb63qRCu
Prenant la suite de notre précédent post, on aborde la nécessité d'une réponse concertée entre industriels et institutions afin d'obtenir notre indépendance stratégique française et européenne.
C'est sur le post de Samuel Free pour en savoir plus !
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En 2024, Nexter, acteur majeur de l’industrie de défense européenne dans la production de matériel militaire a annoncé doubler sa capacité de production de munitions d'ici la fin 2025.
Ce ramp up significatif s'inscrit dans un contexte d’économie de guerre où la demande de missiles s’accroit à mesure que le conflit perdure et que le nombre d’obus lancés s’accroit (+ de 60.000 obus par mois lancés par l’Ukraine vs. une hypothèse de 300.000 à 600.000 pour la Russie). Il est nécessaire de rappeler que la production annuelle actuelle de Nexter (30.000 obus en 2023) représente “seulement” deux semaines de combat à haute intensité côté Ukrainien. Cet écart met en évidence l’enjeu crucial de la souveraineté industrielle de l’Europe et, de façon plus opérationnelle, les faiblesses dans la capacité de production de l’industrie de défense européenne.
Au regard de cette ambition de sécurité du territoire Européen et Français, Nexter doit répondre à trois enjeux que sont :
⤴ L’hyperinflation du besoin de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur de la Défense.
Les grands acteurs du secteur que sont Nexter, Thalès, Naval Group ou encore MBDA recrutent en masse pour répondre à leurs besoins techniques et opérationnels, devant répondre dans le même temps à des enjeux de la contrainte de sécurité nationale rarifiant d’autant plus les candidats potentiels, et cela sans composer avec le “désamour” des jeunes générations pour le secteur.
🔒 La sécurisation des matières premières, notamment la poudre noire.
La France rapatrie en effet sa production de poudre, délocalisée avant les années 2010. L’entrée en « économie de guerre » appelée par le Président Macron, nécessite un réinvestissement dans la chaîne d’approvisionnement. A titre d’exemple, Eurenco (producteur de poudre pour Nexter) a recourt à l’import de poudre Allemande, Italienne ou même Suisse.
🏗 Les capacités de stockage et la logistique, qui sont également au cœur des enjeux.
Un rapport d'information (n°865) de l’Assemblée Nationale souligne notamment qu’en 2022 le budget Américain, combiné pour la maintenance et l’investissement dans les installations assignées au stockage, était de 1Md€. Si 80% des munitions européennes nouvellement produites seront expédiées en Ukraine, il est toutefois impératif de s’équiper des infrastructures nécessaires pour subvenir aux volumes d’une guerre à haute intensité, en terme de volumes mais aussi de conditions très particulières de stockage assurant le bon fonctionnement des obus au moment venu.
Il est donc impératif de repenser l'ensemble de l'écosystème, requérant une action concertée impliquant trois dimensions majeures : les institutions européennes, les gouvernements nationaux et les industriels de la défense.
Matthieu LemassonJean VON POLIERLudovic de LannurienSamuel Free
En 2024, Nexter, acteur majeur de l’industrie de défense européenne dans la production de matériel militaire a annoncé doubler sa capacité de production de munitions d'ici la fin 2025.
Ce ramp up significatif s'inscrit dans un contexte d’économie de guerre où la demande de missiles s’accroit à mesure que le conflit perdure et que le nombre d’obus lancés s’accroit (+ de 60.000 obus par mois lancés par l’Ukraine vs. une hypothèse de 300.000 à 600.000 pour la Russie). Il est nécessaire de rappeler que la production annuelle actuelle de Nexter (30.000 obus en 2023) représente “seulement” deux semaines de combat à haute intensité côté Ukrainien. Cet écart met en évidence l’enjeu crucial de la souveraineté industrielle de l’Europe et, de façon plus opérationnelle, les faiblesses dans la capacité de production de l’industrie de défense européenne.
Au regard de cette ambition de sécurité du territoire Européen et Français, Nexter doit répondre à trois enjeux que sont :
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Les grands acteurs du secteur que sont Nexter, Thalès, Naval Group ou encore MBDA recrutent en masse pour répondre à leurs besoins techniques et opérationnels, devant répondre dans le même temps à des enjeux de la contrainte de sécurité nationale rarifiant d’autant plus les candidats potentiels, et cela sans composer avec le “désamour” des jeunes générations pour le secteur.
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Il est donc impératif de repenser l'ensemble de l'écosystème, requérant une action concertée impliquant trois dimensions majeures : les institutions européennes, les gouvernements nationaux et les industriels de la défense.
Matthieu LemassonJean VON POLIERLudovic de LannurienSamuel Free
Freelance Information Technology Consultant
9 moisBien dit !