Les compétences enchevêtrées des collectivités locales et de l’État : un fouillis territorial à 7,5 milliards d’euros par an
La France est un vaste pays, la démocratie la plus étendue d’Europe. A rebours d’une caricature facile, nos quatre échelons territoriaux, hérités de notre histoire, nos communes, nos intercommunalités, nos départements et nos régions ne sont pas de trop pour administrer le territoire national et seconder l’Etat dans la mise en œuvre des politiques publiques. La France n’a pas une catégorie de collectivités à supprimer, une strate d’élus à liquider pour que tout s’arrange, pour remédier à l’impuissance publique, pour combler les déficits, pour motiver les citoyens à s’exprimer à nouveau aux élections. Notre pays doit en finir avec la facilité, celle qui a conduit à permettre à tout le monde de s’occuper de tout, sans ordre ni coordination, sans responsabilité claire et, trop souvent, sans souci d’efficacité. L’intuition des commanditaires de cette mission, Thomas CAZENAVE et Dominique FAURE, était que l’enchevêtrement de nos responsabilités et des compétences entre l’Etat et les collectivités avait un coût considérable. La mission le confirme. Pour la première fois, nous l’avons évalué : le coût pour la nation de l’enchevêtrement des responsabilités et des compétences s’élève à 7,5 milliards d’euros au moins. On peut considérer que c’est peu, 0,3% du PIB. En réalité, c’est énorme pour une somme dont une large part pourrait être économisée grâce à une répartition plus claire et plus stricte des responsabilités et des compétences entre l’Etat et les collectivités. . L’Etat et les collectivités en sont solidairement responsables et personne ne peut l’imputer à l’autre. C’est peut-être la raison pour laquelle l’énormité de ce coût, largement évitable, doit convaincre chacun d’agir. Agir, en l’occurrence, c’est organiser résolument la décentralisation française pour ce qu’elle est, une formidable entreprise de reconquête de la confiance des citoyens, la quête d’une efficacité rétablie de l’action publique, le moyen le plus sûr d’une maitrise de la dépense publique et, par-dessus tout, l’assurance d’une restauration de l’autorité de l’Etat. La mission ne prétend nullement clore le débat sur l’ampleur de la décentralisation à opérer. Elle s’est employée à développer la logique vertueuse qui exige que ce soient des responsabilités qui soient d’abord confiées aux collectivités, des responsabilités dont l’exercice nécessite l’attribution de compétences cohérentes et l’octroi de moyens financiers adaptés. Le souhait le plus vif de la mission, c’est que la réflexion se poursuivent, pour examiner toutes les responsabilités que notre Etat, enfin recentré et stratège, pourrait déléguer en confiance aux collectivités françaises. De même doit-il en aller du chantier de simplification des normes, qui pèsent sur l’action des collectivités et constituent une ponction financière insupportable à l’heure où des économies sont demandées à tous.
Tout à fait, cher Patrick MOLINOZ! Comme on aime à le répéter et l’appliquer au PRG-le centre gauche: redonnons le pouvoir aux territoires!