« Face aux grosses questions philosophiques à majuscule comme la Liberté, la Justice, le Bonheur, la Nature ou la Vérité, l’hospitalité pourrait sembler une intruse au visage pâle… Elle ne figure pas au programme de philosophie de terminale, et pourtant, elle constitue à mes yeux une grande question philosophique, à la fois universelle et atemporelle.
S’interroger sur l’hospitalité, c’est s’interroger sur la relation à l’autre ; or, dans la vie, le sujet, l’enjeu, - pour ne pas dire le problème -, c’est toujours la relation à l’autre !
Elle interroge aussi la question des frontières, du seuil, du dedans et du dehors, de l’étranger et du familier, du don et de la dépendance. L’hospitalité fait aussi référence au don sans contrepartie, au geste gratuit ; dans une société comme la nôtre, est-elle encore possible ?
L’hospitalité est à la fois très naturelle et très artificielle ; elle nécessite une éducation. C’est parce que l’enfant, tout petit, voit ses parents accueillir leurs hôtes, prendre du temps pour eux, leur offrir le meilleur et les honorer – par une série de rituels, de symboles, de conventions sociales qui ont tout simplement codifié l’altruisme, et plus précisément la sollicitude -, que l’enfant, plus tard, saura accueillir ses propres hôtes. Il y a beaucoup de gens qui ne savent pas inviter, qui ne savent ni recevoir ni accueillir et l’on oublie que l’hospitalité nécessite un apprentissage.
Qu’est-ce qui fait que je fais un peu d’espace en moi pour faire de la place à l’autre ? Sous quelles conditions suis-je capable d’accueillir l’autre ?
Sarah Bernhardt écrivait que « l’hospitalité est une qualité, faite de saveur primitive et de grandeur antique »…
Retrouvez la suite de mon propos dans mon interview croisée avec le pasteur Vincent Miéville dans l’émission #Solaé de Jean Luc Gadreau sur France Culture #Hospitalité
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