Post de Sidney Rostan

S’inspirer de la nature, tel est le principe du biomimétisme. Afin de pourvoir à nos besoins primaires réinventons nos modes de vie en nous laissant inspirer par la nature en lui donnant plus de place dans nos intérieurs et extérieurs.

Nous ne connaissons qu’une infime partie des mystères de nos océans. Moins de 20 % des grands fonds marins ont été cartographiés, et les scientifiques ont donc besoin de davantage de temps pour découvrir ce que les océans ont à nous apprendre. Ce que nous savons d’ores et déjà, c’est qu’ils font partie de nos meilleurs alliés dans la lutte contre le changement climatique. Des décisions majeures concernant l’exploitation minière en eaux profondes sont en train d’être prises. Des responsables politiques du monde entier se réunissent pour rédiger de nouvelles règles. Ce moment constitue un tournant majeur pour la survie de nos océans ! L’industrie minière endort nos politiques, et leur fait avaler n’importe quoi pour obtenir leur feu vert afin de ratisser le fonds de nos océans comme jamais auparavant. Tout cela pour tirer des profits des métaux précieux cachés au fond des mers. Anesthésiés par les belles paroles de l’industrie, nos responsables politiques nous mènent tout droit vers une catastrophe environnementale. Nous devons agir dès maintenant pour leur faire prendre conscience de la situation avant qu’il ne soit trop tard. Pour cela, nous devons utiliser un langage qu’ils comprennent. À savoir dénoncer à quelques semaines des élections européennes…

Voici le Courlis à bec grêle, la première espèce d'oiseau officiellement éteinte en Europe continentale. Le 30/11 dernier était la Journée de Commémoration des Espèces Disparues. Une date qui passe régulièrement à la trappe entre la COP et le Black Friday mais qui rappelle un fait essentiel : nous sommes à l'origine de la 6e extinction de masses. Nos modes de vie menacent 1 000 000 d'espèces, soit un taux d'extinction 1 000 fois supérieur à avant l'apparition des humains, d'une magnitude comparable à celle du météorite qui a annihilé les dinosaures. Les scientifiques appellent cette extinction "l'entrée dans l'anthropocène". Tous les ans, l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN) publie la liste d'espèces officiellement éteintes en fonction de la dernière date d'observation. La plupart ont vécu sur Terre pendant des millions d'années et disparaissent en seulement quelques décennies à cause de l'artificialisation des habitats, la surexploitation des ressources, le changement climatique, les pollutions ou de l'invasion des espèces exotiques. C'est le cas du courlis à bec grêle (Numenius tenuirostris), oiseau limicole migrateur autrefois répandu entre les zones humides d'Europe et d'Asie Centrale. Il nichait en Sibérie et en Finlande puis s'envolait pour hiverner sur les côtes méditerranéennes. La dernière observation indiscutable de l'espèce remontant à 1995 et les recherches intensives pour localiser des individus se révélant infructueuses, la revue d'ornithologie IBIS du 17/11 dernier estime à 96% que l'espèce soit éteinte. La population de l'espèce a disparu en moins de 40 ans au cours du XXe siècle en raison de la perte d'habitat causée par l'agriculture intensive et par le drainage des zones humides. Pour les scientifiques cette disparition est particulièrement inquiétante : il s'agit de la première extinction d'une espèce d'oiseau continentale dans la zone Paléartique occidentale (Europe, Afrique du Nord et Asie occidentale), alors que la plupart des 150 espèces d'oiseaux éteintes sont des espèces endémiques fragilisées par leur insularité (la plus emblématique étant le Dodo de l'île Maurice). Alors, pour commémorer ces espèces qu'on ne verra plus, je vous invite à consulter la liste d'espèces éteintes, à lire leur histoire et à voir ce qu'on peut faire dans son quotidien personnel et professionnel pour éviter que d'autres espèces disparaissent. Pour ma part, je n'offre plus d'objets à Noël mais des sorties locales. Sources : The Guardian, LPO France.

𝕆𝕓𝕤𝕖𝕣𝕧𝕒𝕥𝕚𝕠𝕟 𝕕𝕖 ℂ𝕚𝕤𝕥𝕦𝕕𝕖𝕤 𝕕’𝔼𝕦𝕣𝕠𝕡𝕖 - 𝟙𝟚/𝟘𝟜/𝟚𝟘𝟚𝟜 🐢 La semaine dernière, lors d’un terrain, j’ai eu l’heureuse occasion de rencontrer des 𝗖𝗶𝘀𝘁𝘂𝗱𝗲𝘀 𝗱’𝗘𝘂𝗿𝗼𝗽𝗲 (𝘌𝘮𝘺𝘴 𝘰𝘳𝘣𝘪𝘤𝘶𝘭𝘢𝘳𝘪𝘴). 🌍 Il s’agit d’une espèce de tortue d’eau douce vivant naturellement en France. Jusqu’au XIXème siècle, elle était présente sur de grands territoires dans toute l’Europe, la Russie et le Nord de l’Afrique. Aujourd’hui, elle est en déclin dans toute son aire de répartition et occupe des zones bien moins étendues. Cette tortue est le reptile européen ayant subi la plus forte régression ces dernières décennies. 🏞 Ses habitats privilégiés sont les marais, les étangs, les rivières et les canaux à faible débit, où elle trouve une abondance en nourriture et des conditions favorables à sa reproduction. Les berges herbeuses et les zones avec une végétation dense, sur des sols chauds et bien exposés, sont des endroits très appréciés pour la ponte de ses œufs. Cette espèce, discrète et timide, se cache souvent sous les végétaux aquatiques ou les branches immergées. 📉 Son déclin est principalement attribué à la destruction de son habitat naturel, notamment la disparition des zones humides et la fragmentation de son territoire. La pollution de l'eau et certaines espèces envahissantes ont également un impact néfaste sur ses populations. La présence, notamment, de la Tortue de Floride, ou Trachémyde écrite (𝘛𝘳𝘢𝘤𝘩𝘦𝘮𝘺𝘴 𝘴𝘤𝘳𝘪𝘱𝘵𝘢), issue de lâchés sauvages dans le milieu naturel, entraîne une compétition entre ces deux espèces qui utilisent des niches écologiques proches. Cette tortue exotique, originaire des États-Unis, a été importée en masse durant de nombreuses années. ☝ La Cistude d’Europe se distingue de la Tortue de Floride par sa taille plus modeste (généralement jusqu’à 20 cm) et sa carapace plutôt bombée. La Tortue de Floride a une carapace plus plate et peut atteindre des tailles plus imposantes (jusqu’à 28 cm). Cette dernière présente des lignes jaunes et une tache rouge sur la tête. La Cistude, elle, possèdent des points jaunes sur la tête et le corps. Le plastron de la Tortue de Floride est relié à sa dossière tandis qu’il ne l’est pas chez la Cistude. 🐢 🐢 🐢 Adelidae

🫶🏻 Fascinant. La migration des papillons albatros est un phénomène naturel qui repose sur des mécanismes biologiques, écologiques et climatiques. Elle opère sur une stratégie d’adaptation pour trouver des ressources, des plantes hôtes pour la reproduction et des fleurs riches en nectar pour la subsistance. Les papillons albatros utilisent plusieurs méthodes pour s’orienter et se déplacer sur de longues distances, la position du soleil, le champs magnétique terrestre pour s’orienter et les repères visuels comme les montagnes, rivières et forêts. Les odeurs et phéromones servent de signaux chimiques pour aider les papillons à se regrouper en essaims et à trouver des zones riches en ressources et en eau. Dans les Ghâts occidentaux, y compris au Kerala, plusieurs espèces migrent des plaines sèches vers les forêts humides des collines de façon synchronisée. Les migrations sont menacées par la perte d’habitat avec la déforestation et l’urbanisation, les chargements climatiques et la pollution. Des efforts de conservation sont faits comme par exemple la création de jardins à papillons qui offrent des ressources essentielles pour les papillons migrateurs.

Les médias pointent l'éclipse, les scientifiques regardent les oiseaux 🔭 Alors que les images d’une rare éclipse, observée hier, affluent de l’Amérique du Nord, certains scientifiques en profitaient pour ne pas trop garder la tête en l’air, mais plutôt observer notre environnement. Prévue depuis longtemps par les humains, ce rendez-vous céleste a surpris la faune sauvage. Ce qui en fait un évènement intéressant à observer pour les scientifiques de l'Université de l'Indiana. En modifiant rapidement la luminosité, les éclipses ont déjà provoqué par le passé des comportements étranges chez de nombreuses espèces. On a ainsi déjà observé des comportements de détresse chez des animaux de zoos, des déconstructions nocturnes de toiles d'araignées au milieu de la journée, ou encore des chants de coqs en plein jour, comme si l'aube était de retour. Pour les oiseaux, on assiste à une grande confusion. Lors de l'éclipse de 2017, les volatiles ne sont pas complètement passés en mode nuit, alors que l'obscurité suscite normalement un tumulte d'activités entre les insectes qui émergent et les oiseaux qui cherchent des endroits pour se reposer. C'est la piste que souhaitaient approfondir les biologistes en appelant la population à télécharger une application pour recenser la réaction des oiseaux face à l'éclipse américaine d'avril. Les citoyens devaient ainsi observer le comportement d'un individu avant et après le passage à l'obscurité pour le renseigner. Objectif, en savoir plus sur la réaction sensorielle et l'adaptation des oiseaux. Les données sont désormais entre les mains des scientifiques. Les réponses bientôt disponibles en études ou dans nos chroniques. ------------- Pour en savoir plus sur la #biodiversité et le vivant, rdv sur La Corneille et sur notre newsletter : https://lnkd.in/eFZynJQa 🐦

Comment multiplier le monde ? C’est la rentrée. Le retour à la normalité, à l’attendu. Après des vacances en Aveyron à explorer rivières et lacs, j’ai envie de garder vivante cette idée qu’il existe d’autres mondes, d’autres possibles. C’est pourquoi j’ai tant de plaisir à vous partager une de mes lectures estivales : Habiter en oiseau, de Vincianne Despret. Sur le conseil de mon ami Ahmed Guenaoui, j’ai découvert cet été le travail de cette philosophe belge qui s’intéresse aux animaux et à ce qu’ils peuvent nous apprendre. Dans ce livre elle trace la carte d’un concept génial : celui de territoire. C’est un récit passionnant, à la fois docte et incarné, qui nous donne à voir les multiples sursauts intellectuels des éthologues autour de cette notion. Au départ, une découverte, qui va bouleverser l’ornithologie. En 1920, Henry Eliot Howard décrit le comportement d’un bruant des roseaux mâle qui choisit un arbre et en fait une sorte de “quartier général”. C’est la “révélation” d’une étrange : les oiseaux changent de comportement à certains moment de l’année et s’isolent dans des lieux qu’ils vont “défendre”, leur territoire. Comment expliquer cela ? Vincianne Despret nous fait voyager à travers les différentes interprétations scientifiques de ce phénomène, qui parlent autant des oiseaux que de nous qui les observons. S’agit-il de préserver de l’espace, des ressources contre la surpopulation ? De favoriser la sélection et la reproduction ? Les oiseaux font-ils, en homo oeconomicus ailés, des calculs coûts - bénéfices pour choisir les espaces qui seront leur territoire ? Ces explications tentantes ne tiennent pas face aux observations. Les différents territoires des oiseaux sont collés les uns aux autres. Il ne s’agit donc pas d’avoir plus d’espace ou de ressources. Les combat entre oiseaux pour la “possession” d’une zone sont souvent joués d’avance au profit de celui qui est déjà sur place. Ce n’est donc pas la lutte pour la survie. Alors, pourquoi les oiseaux font-ils “acte de territorialisation” ? Les oiseaux font territoire… pour avoir des voisins. La codification géographique leur permet de réduire le niveau d’incertitude des interactions (ici, c’est mon territoire, tu es censé agir de telle manière) et les “combats” sont davantage des actes d’apparats, qui pourraient s’apparenter à de la conversation, de la négociation. Le territoire est finalement moins un lieu qu’un ensemble d’expressions (danse, chant, parades - formes, musiques, couleurs - les composants de l’art !) destinées aux autres oiseaux. “Chaque animal est une manière de connaître le monde”. Vincianne Despret nous montre ici qu’il est possible de se défaire nos lectures trop évidentes et de multiplier les manières d’être, c’est-à-dire “les manières d’éprouver, de sentir, de faire sens et de donner de l’importance aux choses.” Regarder les oiseaux pour multiplier le monde. Peut-être peut-on s’en inspirer en cette rentrée :)

Les Hirundo rustica sont de retour ! L'Hirondelle rustique est un oiseau de petite taille au corps fuselé et élancé. Son plumage est caractérisé par un dessus bleu-noir profond contrastant avec un ventre blanc pur. Elle a une queue fourchue distinctive, des ailes longues et pointues, ce qui lui confère une grande agilité en vol. Ses yeux sont relativement grands et disposés sur les côtés de sa tête, lui offrant un large champ de vision pour détecter les proies en vol. Cette espèce est présente dans une grande variété d'habitats, notamment les zones agricoles, les prairies, les zones boisées ouvertes, les marécages et les zones côtières. Elle est souvent associée aux zones où elle peut trouver des structures artificielles pour nicher, telles que les bâtiments, les ponts et les falaises. Elle se nourrit principalement en vol, capturant des insectes tels que les moucherons, les moustiques, les papillons et les coléoptères. Elle chasse en effectuant des vols rapides et agiles, utilisant sa vue perçante pour repérer les proies. L'Hirondelle rustique est une espèce migratrice qui effectue de longs voyages entre ses aires de reproduction et d'hivernage. Les populations nichant dans l'hémisphère nord migrent vers l'hémisphère sud pour passer l'hiver dans des régions plus chaudes, tandis que celles nichant dans l'hémisphère sud migrent vers le nord. Ces migrations peuvent couvrir des milliers de kilomètres et nécessitent souvent plusieurs étapes de repos et de ravitaillement en cours de route. Pendant la saison de reproduction, les Hirondelles rustiques forment des couples monogames qui retournent souvent au même site de nidification chaque année. Les nids sont construits en utilisant de la boue mélangée à des matériaux végétaux et sont souvent situés sous les avant-toits des bâtiments ou des structures similaires. Les femelles pondent généralement entre 4 et 6 œufs et les deux parents participent à l'incubation des œufs et à l'alimentation des jeunes. Ce sont des chanteuses compétentes et produisent une variété de gazouillements, de trilles et de cris. Les vocalisations sont souvent utilisées pour la communication intra-spécifique, la défense territoriale et la coordination lors des vols en groupe. Bien que l'Hirondelle rustique ne soit pas considérée comme une espèce en danger à l'échelle mondiale, certaines populations locales peuvent être affectées par la perte d'habitat, la pollution, les collisions avec des structures humaines et d'autres menaces. Des efforts de conservation tels que la protection des sites de nidification, la réduction de l'utilisation de pesticides et la sensibilisation du public à l'importance de ces oiseaux peuvent contribuer à assurer la survie à long terme de l'Hirondelle rustique.

🦉✨ Découvrez l'Engoulevent d'Europe - Caprimulgus europaeus ✨🦉 L'Engoulevent d'Europe est un oiseau crépusculaire et nocturne dont le nom français provient du verbe "engouler", signifiant "avaler le vent". Ce mystérieux oiseau est difficile à détecter lorsqu’il se tient immobile sur une branche. 🌳 Cependant, il devient particulièrement visible lors de ses vols crépusculaires, accompagné de son chant distinctif, audible jusqu’à un kilomètre. 🎶 🔎 Faits intéressants sur l'Engoulevent d'Europe : - Il niche au sol sans construire de nid. - Se nourrit principalement d'insectes volants, notamment de papillons, qu'il attrape en vol en chassant à vue, ses yeux adaptés à la vision crépusculaire et nocturne. - Présent dans la majeure partie de l'Europe et en Asie, il hiverne en Afrique subsaharienne. En France, ses populations ont diminué dans le nord, bien qu'il puisse être observé de mi-avril à septembre selon les régions. 🌍 L'espèce est protégée, soulignant l'importance de la conservation de ses habitats naturels. 🌱🦋 #EngouleventDEurope #Biodiversité #Oiseaux #Nature #FauneEuropeenne -- 📸 Vincent Vignon - Erdeven (56) 

En montagne, il y a deux grands thèmes écologiques qui me fascinent : les zones humides d'altitude et les habitats semi-ouverts, là où les Genévriers nains colonisent la prairie. Point commun : grande diversité d'espèces rares. Voici le cortège incomplet des Orthoptères typiques : Sténobothre bourdonneur (♂), Miramelle du Ventoux (♂ et ♀), Dectique verrucivore (♀), Analote noirâtre (♀), Ephippigère diurne (♂), Criquet des Genévriers (♂), Criquet jacasseur (♂), Omocestus sp. (♂). Beaucoup de ces espèces sont rarement observées à moins de 1500 m d'altitude et, vous le constaterez sur mes photos, la grande majorité est dépourvues d'ailes "fonctionnelles". Vient alors une question, subsidiaire, mais tellement fascinante : comment ces Orthoptères, qui ne vivent qu'en altitude, peuvent-ils avoir pu coloniser autant de montagne, sans pouvoir voler ? Outre les Orthoptères on retrouve d'autres espèces liées aux mêmes milieux d'altitudes : le Pentatome des Genévriers, l'Agreste, la Lepture porte-cœur et, bien évidemment, dans les montagnes provençales...la Vipère d'Orsini. Rare reptile, c'est un prédateur exclusif des Orthoptères énoncés précédemment. Elle est l'emblème de ces montagnes dans lesquelles je ne prospecte qu'autour des chemins pour éviter toute perturbation du milieux.