#Boothèque - Inspi 1 - Principe n°2 : la plénitude -"Reinventing organizations"​ by Yaniv
Etre soi-même au travail

#Boothèque - Inspi 1 - Principe n°2 : la plénitude -"Reinventing organizations" by Yaniv

Dans la continuité de nos articles sur les organisations Opale, nous allons parler du 2ème principe des organisations Opale : la Plénitude ou comment être soi-même au travail.

Pour rappel, il y a 3 grands principes qui régissent une organisation Opale :

  1. L’autogouvernance
  2. La plénitude
  3. La raison d’être évolutive

Certaines entreprises appliquent à fond un ou deux principes et laissent pour le moment de côté les autres mais c’est déjà une immense avancée.

Aucune obligation mais je vous recommande vivement de lire l'article "Le cas Buurtzorg" car pour rendre concret les principes théoriques, je vais utiliser cette entreprise comme exemple tout au long de l'article.

En 2014, lorsque Frédéric Laloux a écrit son livre, les entreprises Opale ne devaient pas courir les rues mais aujourd’hui, il existe des Champions.

Principe n°2 : « La Plénitude »

La Plénitude, on le comprend très bien depuis le confinement : c’est le fait d’être pleinement soi-même sur le lieu de travail.

Il est extrêmement difficile d'être soi-même au travail. Souvent, le management est mis en cause. Jurgen Appelo a même écrit un best seller sur le Management 3.0 et qui pointe du doigt un management qui empêche les employés de se révéler d'une certaine manière. Lorsque les managers se permettent de "staffer" en criant, ou qu'ils imposent des idées parce qu'ils ont décidé ainsi, il est très difficile de ne pas revêtir un masque ne serait-ce que pour se protéger. (Personnellement, je n’ai jamais compris les personnes qui se permettent d’hurler au travail sous prétexte qu’ils sont managers alors qu’ils n’oseraient pas parler ainsi dans le métro, et je trouve pire les personnes qui acceptent ou cautionnent qu’on parle mal. C'est du vécu mais je digresse.)

Tout tourne autour de l'égo.

Il est certain que l’égo prend une place très importante dans le monde de l’entreprise au point qu’on se cache derrière lui pour prendre toute la place ou pour occuper la place d’un autre.

Dans la plénitude, on encadre l’égo. L’égo est important pour la confiance en soi mais il ne doit pas pour autant empiéter sur l’autre.

Et donc ? Bas les masques encore une fois !

Dans une organisation Opale, on cherche l’authenticité, on s’affiche vulnérable car on sait que les autres seront bienveillants à notre égard. On fait coïncider l’image avec l’être et pour cela, l’entreprise peut (doit ?) donner un cadre d’expression pour y arriver.

L’autogouvernance favorise déjà ce processus car sans chef à qui plaire et pas de subordonnés à maintenir dans le rang, il est plus facile de se comporter tel que l’on est. Tous les éléments RH sont revus au travers de ce prisme : du recrutement aux évaluations en passant par les formations, les descriptions de poste ou encore les horaires de travail. C’est une évolution du stade vert, stade où les valeurs sont si importantes, on y ajoute simplement dans l’Opale la culture et des règles à mettre en pratique.

Tout cela est un travail de fond pour créer un langage commun et des références communes ; chaque occasion est un bon prétexte pour les rappeler voire les enrichir.

(Chez Reboot, tous les mardis à 13h, nous avons un « Let’s talk » qui est un moment réservé et dédié où chacune et chacun peut prendre la parole pour parler de ce qu’il ou elle souhaite. C’est un rituel qu’on a commencé en faisant un mardi sur deux et que j’animais au départ mais aujourd’hui, il vit très bien et sans moi avec des sujets passionnants. Je digresse encore !)

Pour revenir à l’égo, il adore les réunions ce vilain. On a tous vécu une réunion où on écoute celui ou celle qui a le plus de charisme ou parce que c’est le/la chef alors qu’on sort complètement du sujet et qu’à la fin, on sort comme on est rentré. Les réunions est un sujet en soi et je vous invite à regarder les méthodes chez Amazon et surtout celle d’Alan.

Dans une entreprise qui s’appelle Heiligenfeld, on désigne en début de réunion le sonneur. Lorsque le sonneur, qui est aussi participant, perçoit que l’égo parle à la place de la personne, il sonne les cymbales et tant que le son des cymbales ne se s’est pas éteint, chacun réfléchit en silence à ce qui est en train de se passer. Cela recadre tout de suite la réunion pour la remettre généralement dans le bon sens. Il est rare aujourd’hui d’entendre les cymbales dans cette entreprise.

Les processus d’évaluation, les horaires de travail, les congés, ce sont des sujets qui s’inscrivent dans la plénitude mais c’est un sujet en soi pour chaque pan. Impossible de tout balayer en un seul article.

Remettre du sens dans son travail, être soi-même.

Pour revenir sur notre cas, Buurtzorg, en se réorganisant en unité, en donnant de la liberté dans la répartition des tâches, les infirmières ont commencé à retrouver un sens. Par exemple, les infirmières, lorsqu’elles découvrent un nouveau patient isolé, va frapper aux portes des voisins pour présenter son patient. Si elle constate que le coiffeur n’est pas passé depuis un moment, elle va contacter la famille pour savoir si elle peut prendre un rendez-vous chez le coiffeur. Elles reviennent à leur vocation.

C’est fou de se dire qu’une entreprise créée en 2006 a pu proposer un cadre aussi libre avec une si belle mission !

Pour aller plus loin:

Si le sujet des organisations Opale vous intéresse, voici les précédents articles:

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