Le doudou, une transition vers l’indépendance

Le doudou, une transition vers l’indépendance

Géraldine Lefebvre

« Mon enfant n’est pas dépendant à un objet », « un doudou mais pourquoi ? », « le doudou ne sort jamais de la maison »…

Les questions des parents sont fréquentes, légitimes et nombreuses concernant la relation de leur enfant avec cet objet que l’on nomme doudou.

Nous allons tenter de vous donner quelques pistes de réflexions concernant le sens, l’usage, la représentation, le besoin que peut représenter le doudou chez votre enfant.

Le doudou familièrement nommé ou « objet transitionnel » n’est pas une nécessité pour tous les enfants. Il n’est donc pas obligatoire. En revanche, quand il est choisi il est unique et précieux.

Il appartient à votre enfant.

La relation avec un doudou se manifeste naturellement chez l’enfant en fonction de sa maturité affective, de sa capacité à en choisir un, ou tout simplement de ne pas en ressentir le besoin.

Le choix du doudou par votre enfant ne s’inscrit pas vraiment dans une tranche d’âge précise.

Ce que l’on observe c’est qu’il peut prendre sens entre 7 et 9 mois âge auquel l’enfant prend significativement conscience qu’il est séparé psychiquement et physiquement de ses parents. C’est une période sensible que l’on nomme « la peur de l’étranger ».

Vous l’avez surement observé avec votre enfant. Les premiers mois, de la naissance à ses 8 mois, les interactions de votre enfant avec son environnement sont faciles. Votre enfant regarde, découvre le monde qui l’entoure. Il lui arrive même parfois de sourire à des inconnus.

En revanche, entre 7 et 9 mois, son comportement change. Il est moins souriant lorsqu’une personne autre que vous s’adresse à lui. Cette période est assez significative. Elle indique que votre enfant grandit et qu’il associe votre potentielle absence à la présence de ce tiers.

A quel moment le doudou est choisi ?

Le doudou est rarement choisi et investi par votre enfant s’il est gardé à la maison. Il est dans son environnement familial et ses repères sensoriels et affectifs sont maintenus. Vous êtes pourtant absent du domicile mais la permanence des objets de la maison, de ses espaces de vie, des odeurs sont bien présents. En revanche, le doudou peut être investi lors des temps de repos (sieste ou nuitée).

Car « s’endormir c’est se séparer ».

L’enfant fonctionne sur un mode sensible qui nous est étranger. Le choix de son doudou sera sa forme, sa couleur, sa texture, son odeur…. Vous l’avez surement expérimenté, il est rare que le doudou que vous avez choisi soit celui que l’enfant s’approprie.

Ce monde sensible lui appartient !

L’entrée en collectivité, la mise en place d’une garde partagée, ou encore un changement important peut générer le besoin d’investir un doudou.

Celui-ci représente un petit bout de vous qu’il peut accompagner au quotidien dans ce nouvel environnement. Le doudou est aussi une passerelle entre l’imaginaire de votre enfant et la réalité. Il permet à l’enfant de gagner en confiance en lui et en autonomie.

En collectivité, l’idée n’est pas de créer une dépendance à l’objet, mais de permettre à votre enfant de pouvoir s’y nicher lorsqu’une émotion importante l’envahit. Une sorte de parenthèse qu’il peut s’offrir pour pouvoir repartir au sein du groupe en se sentant en sécurité affective. 

Le doudou en collectivité est souvent à sa disposition, dans un espace reconnu afin que votre enfant puisse faire preuve d’autonomie et répondre à son besoin de sécurité.

Je ferai la distinction entre le doudou et la tétine ou le pouce qui d’après moi ne répond pas au même besoin.

Vous l’aurez bien compris cet objet est unique. Il est recommandé d’en avoir deux afin de palier à sa perte.

Référence Winnicott qui a nommé le doudou «  objet transitionnel » dans les années 50.

Antoine Roussel

CEO, TANKYOU | (Dé)Livrer les énergies partout et pour tous 🚚🌱

8 mois

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