Tourisme: les perspectives d'action dans les prochains mois

Tourisme: les perspectives d'action dans les prochains mois

Depuis plus de 30 ans, la France est la première destination touristique du monde. En 2019, 90 millions de touristes étrangers sont venus découvrir la richesse de notre patrimoine pour un total de recettes de 57 milliards d’euros. S’il représente 4,1 % du produit intérieur brut, le secteur du tourisme fait face à des défis structurels : montée en qualité et adaptation de l’offre touristique, développement des infrastructures, difficultés de recrutement, transitions environnementale et numérique.

Ces défis sont des opportunités pour renouveler notre modèle de tourisme et dynamiser le secteur, en profitant notamment du mouvement impulsé par l’organisation des Jeux Olympiques de Paris (JOP). Sous l’impulsion du ministre Bruno Le Maire , la Direction Générale des Entreprises a élaboré et conduit de nombreuses politiques publiques à destination du secteur.

Au début de la saison estivale, j’évoquais ici notre action sur le tourisme, autour des questions de gestion des flux touristiques, d’accueil des saisonniers et des marques du tourisme. Alors que les résultats de l’été 2023 viennent d’être présentés par la Ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Gregoire , je pense utile d’évoquer nos autres perspectives d’action au profit du secteur dans les prochains mois.

En premier lieu, la DGE pilote le plan Destination France qui a été une réponse conjoncturelle à la crise sanitaire tout en préparant les transformations structurelles du secteur. 1,9 Md€ de crédits publics sont mobilisés et ont déjà soutenu plus de 14 000 projets pour conforter la place de 1ère destination touristique mondiale de la France et en faire la 1ère destination en matière de tourisme durable.

En second lieu, l’Etat accompagne les acteurs du tourisme face à leurs difficultés de recrutement suite à la disparition de 230 000 emplois entre 2020 et 2021. Malgré une reprise d'activité en 2022 et en 2023, ces difficultés demeurent. La DGE a mis en place une campagne de communication pour valoriser et faire connaître les métiers du tourisme au niveau national et régional, une feuille de route avec les branches professionnelles sur l’emploi des saisonniers et a coordonné l’organisation de la première Semaine des métiers du tourisme en mars 2023 qui sera reconduite début 2024. Plus de 1 300 événements ont ainsi été organisés pour des visites d'entreprises, des forums de recrutement, des ateliers et des conférences. La Ministre Olivia Gregoire a ouvert les portes de Bercy à 500 collégiens, lycéens et étudiants pour leur faire découvrir les métiers et formations du tourisme.

L’Etat accompagne également le secteur du tourisme dans la création et le déploiement de solutions innovantes. Les start-ups du tourisme lèvent en moyenne trois fois moins de fonds que les autres start-ups françaises et rencontrent des difficultés à dépasser le stade d’amorçage. Le programme « France travel tech » a été lancé en juillet 2023 pour améliorer l'expérience des voyageurs et développer les services liés à l'industrie du voyage comme les plateformes de réservation en ligne, les applications mobiles de voyage ou les technologies immersives (VR/AR).  En France, plus de 300 entreprises françaises innovent dans la travel tech, majoritairement des start-ups/PME/ETI dont la licorne BlaBlaCar pour une taille de marché estimée à 2 Mds€ par an qui pourrait doubler d’ici 2030 et 20 000[1] emplois directs. L’Etat va œuvrer à la consolidation de cet écosystème, en vue de faire émerger des champions français capables de se positionner sur des marchés mondiaux. L’ambition est d’atteindre, à horizon 2030, trois licornes françaises. Un des enjeux associés est de renforcer la « plateformisation » des données sur le tourisme, qu’il s’agisse de transports, de tourisme social ou encore de tourisme culturel.

Par ailleurs, la transition vers un modèle de tourisme durable structure les efforts des acteurs et leur accompagnement par l’Etat. Le fond Tourisme durable a ainsi bénéficié à 73 lauréats comme le camping « Demain » en Auvergne-Rhône-Alpes, soutenu dans le développement de son offre d’éco-tourisme (approvisionnement local, toilettes sèches, utilisation et promotion des énergies et mobilités douces...). Capitalisant sur ces résultats positifs, nous continuerons à encourager financièrement le déploiement de formes émergentes de tourisme s’inscrivant dans une démarche de slow tourisme ou d’écotourisme pour de premiers résultats fin 2023. Toujours dans ce cadre, l’Etat soutient également des filières touristiques à faible impact sur l’environnement, à travers le fonds tourisme de savoir-faire, en cours de déploiement auprès des 10 Régions co-signataires, qui permettra de concrétiser les projets d’ouverture au public de TPE-PME sur des territoires aujourd’hui touristiquement peu fréquentés. 

De la même façon, l’Etat intervient en soutien aux projets de développement du tourisme à vélo, pratique en plein essor qui revêt un enjeu stratégique pour la destination France, tant en matière de durabilité que de valorisation de nouveaux parcours et circuits touristiques. Avec pour objectif de devenir la première destination cyclotouristique mondiale, l’Etat travaille au plus près des acteurs du vélo, en participant activement à la mise en place d’un contrat de filière vélo et lors de l’élaboration de la « stratégie nationale du tourisme à vélo ». 

Pour faire écho aux travaux sur l’attrition des logements permanents pilotés par les Ministres Dominique Faure, Olivia Grégoire et Patrice Vergriete, la DGE travaille à la mise en place d’une interface de programmation applicative (API) qui facilitera les transferts de données entre plateformes de location de meublés de tourisme et collectivités territoriales, en vue d’améliorer le contrôle sur le nombre maximum de nuitées de location imposé aux résidences principales dans les zones de tension sur le marché locatif.

Enfin, la DGE pilote la stratégie de maximisation des retombées économiques des JOP en lien avec le délégué ministériel Cédric Roussel et la délégation interministérielle aux JOP. Avec un budget global de plus de 8 Md€, 16 millions de visiteurs en France et environ 4 milliards de téléspectateurs, les JOP sont un levier de développement du tourisme et des entreprises françaises. Il s’agit de promouvoir la destination France au-delà des villes-hôtes, de maximiser le panier de consommation des visiteurs et de favoriser la montée en gamme de l’offre touristique. Les Jeux constitueront également une vitrine permettant d’exposer de manière ambitieuse les savoir-faire et les entreprises françaises innovantes relevant des secteurs d’excellence de France 2030 ou les pépites du Fabriqué en France exposées à l’Elysée. Il s’agit également de favoriser l’internationalisation des entreprises en mettant en avant celles capables de livrer de grands événements tels que les Jeux auprès des donneurs d’ordre et clients étrangers. 


[1] Estimations DGE à partir des bases Motherbase, Dealroom et Crunchbase.

Gilles Denoyel

Président du Conseil chez Dexia

11 mois

Félicitations pour cette action multiforme en faveur de l un des secteurs clefs de notre économie en matière d emploi , mais aussi en termes de balance des paiements . Amicalement

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