Airbags défectueux chez Stellantis : aucun mort à déplorer en France ?

DS 3
DS 3Credit Photo - Citroën
Le 30/05/2024

Si l'affaire Takata a fait couler autant d'encre ces dix dernières années, c'est parce que - dans le pire des cas - les airbags fournis par l'ex-société japonaise et équipant un grand nombre de véhicules à travers le monde peuvent blesser mortellement certains conducteurs en explosant. Justement, des décès sont-ils à déplorer avec des véhicules du groupe Stellantis ?

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Nous vous en avions parlé il y a quelques semaines, une nouvelle affaire secoue le groupe Stellantis, en plus de celle des moteurs Puretech. Cette fois-ci, le problème concerne des airbags défectueux fournis par le tristement célèbre ex-groupe nippon Takata, lequel a fait faillite en 2017 à cause de ce scandale planétaire.

L'agent chimique utilisé par l'entreprise et permettant le déploiement de l'airbag - le progergol - est sensible à la chaleur et à l'humidité. "En cas d'accident", indiquait le groupe Stellantis dans un communiqué publié le 17 mai dernier, "le gonfleur de l’airbag peut se rompre avec une force excessive, pouvant causer des blessures graves ou même la mort, dans le pire des cas". Justement, des décès sont-ils à déplorer parmi les clients de Stellantis ?

Plusieurs affaires en cours 

Hélas, il se pourrait que bien lesdits airbags soient en cause dans plusieurs affaires judiciaires selon les informations partagées par nos confrères du Parisien qui ont enquêté sur le sujet. Pour le moment, cela ne concernerait que les départements d'Outre-Mer. Nous l'avons souligné plus haut, le propergol est sensible à la chaleur et à l'humidité, ceci expliquant cela. Ce qui permettrait de comprendre en partie seulement pourquoi, comme précisé par le Parisien dans son édition du jour, il aurait été signalé que "les véhicules se situant au-dessus d'une ligne Clermont-Lyon ne présenteraient aucun danger". Ce à quoi ils se demandent avec justesse que penser "d'une voiture qui a fait sa vie à Marseille et qui aurait été revendue à un Lillois".

Revenons-en aux informations judiciaires. Les deux ont été lancées en juin 2023. La première concerne la propriétaire d'une Citroën C3 qui serait décédée selon l'autopsie des suites "de la projection d'un élément métallique de l'airbag conducteur" en direction de sa tête.

La deuxième information judiciaire gérée par Me Grégory Guyard "concernerait" pour sa part "trois décès et deux blessés graves". L'exemple donné en particulier est celui d'un jeune homme de 26 ans ayant embouti une voiture à faible allure et "dont l'autopsie aurait révélé que le décès n'était pas dû au choc mais à l'explosion de l'airbag, et notamment à la projection d'une pièce métallique qui a traversé son œil".

Le groupe Stellantis aurait-il un train de retard ?

Ce qui signifierait qu'à la dizaine de décès recensés à travers le monde depuis que le scandale des airbags Takata a éclaté, c'était en 2014, il s'en ajouterait quatre autres, rien qu'en France. Un bien triste bilan qui interroge. Pourquoi, alors que certaines marques avaient lancé des rappels géant une fois l'affaire connue, le groupe Stellantis n'a-t-il pas fait de même en sachant pertinemment que certains de ses véhicules (497 171 Citroën C3 à travers le monde, 181 734 en France et 108 601 DS 3 dont 65 149 en France tout de même selon les données du Parisien) étaient équipés desdits airbags en cause ? "Etait-ce par manque de données ou ont-elles été tentées de minimiser le danger ou de temporiser, dans l'espoir de limiter les frais ?".

A suivre de très près. A noter que le cabinet de Me Lèguevaques - qui s'est déjà saisi du dossier PureTech - prépare une nouvelle action collective pour les airbags Takata avec pour objectif "d'obtenir des indemnités liées au trouble de jouissance et aux effets sur la valeur du bien". Il est à-peu-près certain que la valeur de revente des modèles incriminés pourrait être affectée par cette affaire. Et que dire des Citroën C3 et DS 3 équipées en sus d'un moteur essence PureTech ?

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Pour résumer

Si l'affaire Takata a fait couler autant d'encre ces dix dernières années, c'est parce que - dans le pire des cas - les airbags fournis par l'ex-société japonaise et équipant un grand nombre de véhicules à travers le monde peuvent blesser mortellement certains conducteurs en explosant. Justement, des décès sont-ils à déplorer avec des véhicules du groupe Stellantis ?

Rédacteur

Hugo Dupont
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