La fondation Vinci Autoroutes vient de partager les résultats de son étude annuelle sur la conduite responsable. Spoiler alert : ils ne sont pas positifs.
Comme chaque année depuis 14 ans, la fondation Vinci Autoroutes vient de communiquer les résultats de son sondage réalisé en partenariat avec l'institut Ipsos sur la conduite responsable avec pour objectif de dresser "un état des lieux des comportements et représentations des Européens au volant" et surtout d'évaluer si les incivilités au volant se multiplient ou, au contraire, diminuent. En la matière hélas, 2023 est un plutôt mauvais cru. Place aux résultats.
Bernadette Moreau, déléguée générale de la fondation Vinci Autoroutes, dresse en effet un tableau plutôt sombre de cette enquête puisqu'elle reflèterait, selon elle, "une société partagée entre la crainte de la montée de la violence, y compris sur la route, et la difficulté de chacun, quel que soit son âge d'ailleurs, à agir en faveur de son apaisement". Rien que ça.
Problème principal, les conducteurs ne se remettraient jamais en question. L'étude note "une autocomplaisance des Français vis-à-vis de leur propre conduite". Comme la majorité des conducteurs européens, 97 % en ce qui les concerne, les Français à 96 % n'hésitent pas à citer "au moins un adjectif positif pour décrire leur propre attitude sur la route". Pour 3/4 d'entre eux, ils s'estiment par exemple suffisamment "vigilants".
Le problème, ce n'est pas eux, ce sont les autres. 85 % des conducteurs "citent au moins un adjectif négatif pour décrire le comportement des autres". Ils sont surtout 88 % à "craindre l'agressivité des autres au volant", un chiffre supérieur à la moyenne européenne, déjà élevée (83 %).
Dans les faits, les conducteurs sont néanmoins nombreux à adopter des pratiques dangereuses ou faire preuve d'incivilité au volant. Et ces mauvaises pratiques se développent. L'exemple le plus frappant, c'est l'usage du téléphone au volant. 65 % des Français ont admis qu'ils téléphonaient au volant, ils n'étaient "que" 54 % en 2018.
Pis encore, les Français font quasiment toujours pire que la moyenne européenne. Quand 52 % des Européens "admettent injurier d'autres conducteurs", les Français sont 67 % à le faire. Quand 58 % des Européens "déclarent ne pas respecter les distances de sécurité", les Français sont bien plus nombreux à le faire : 72 %.
Parmi les quelques rares comportements qui distinguent les Français de leurs voisins européens en bien (il faut le noter), ils sont par exemple moins nombreux à "descendre de leur véhicule pour s'expliquer avec un autre conducteur" (moyenne européenne : 21 %, moyenne française : 18 %). Ils doublent également mois souvent à droite sur autoroute (moyenne européenne : 35 %, moyenne française : 28 %). Parmi les 43 % de Français qui prennent le volant alors qu'ils sont fatigués, ils sont moins nombreux que la moyenne à déclarer ne jamais s'arrêter "pour faire une sieste" : 34 % des Français, 38 % des Européens. Bien, mais pas de quoi pavoiser pour autant.
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