Marché automobile France 2024 : les 10 flops du début d'année

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408Credit Photo - Peugeot
Le 03/07/2024

6 mois se sont déjà écoulés depuis le début de l'année 2024. Voici venu le temps de dresser un premier bilan des immatriculations tant en neuf qu'en occasion dans l'Hexagone.

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Le premier semestre vient de se terminer. 6 mois, c'est bien plus qu'il n'en faut pour identifier des tendances sur le marché automobile français, que l'on parle des voitures neuves ou d'occasion. Nous en avons sélectionné dans le cadre de cet article 10 au total. Une fois n'est pas coutume, nous vous proposons de commencer par les choses qui fâchent afin de garder le meilleur pour un prochain article. C'est parti !

1) 3 mois de baisse

Si nous avons décidé de nous concentrer dans un premier temps sur ce qui n'allait pas, c'est qu'il faut reconnaître que le marché français n'est pas dans l'ensemble au meilleur de sa forme. Avec 914 890 immatriculations et des ventes en hausse de 2,82% en données brutes (avec un jour ouvré de moins), il n'y a pas encore de quoi crier au scandale. Toutefois, pour le deuxième mois consécutif et pour la troisième fois depuis le début de l'année 2024, les immatriculations de voitures neuves ont reculé le mois dernier.   

2) L'électrique en difficulté, l'hybride rechargeable encore plus

Nous avons eu l'occasion de revenir sur ce point à plusieurs reprises depuis quelques temps, l'électrification du marché français se heurte à un mur depuis quelques temps. Le leasing gouvernemental à 100 €/mois n'a malheureusement pas pu inverser cette tendance. Plafond de verre ou simple difficulté temporaire ? Il est encore trop tôt pour le dire même si nous aurions tendance à penser que l'arrivée prochaine en concession des Citroën ë-C3 et Renault 5 E-Tech 100 % Electrique, avec leurs prix étudiés, devrait changer la donne.

En attendant, les ventes de voitures zéro émission sont loin d'être au beau fixe. En juin, leurs ventes ont plongé de 11 % (-2,3 % en supprimant les 2 jours ouvrés en moins). Une telle chose ne s'était pas produite depuis l'été 2021. Un bien piètre résultat qui s'explique notamment par le fait que le bonus nouvelle formule exclut un grand nombre de véhicules auparavant appréciés des Français. Nous allons y revenir plus en détail.

Pour les modèles hybrides rechargeables, la tendance est également baissière. En juin, elle s'élève à -23 %. Au cumul, sur les 6 premiers mois, la chute est plus contenue mais réelle : -5,5 %. Leur part de marché (pdm : 8,8 %) est à peine supérieure à celle des voitures diesel (8,1 %).  

3) Le diesel nettement sous la barre des 10 %

Les modèles carburant au gazole justement poursuivent leur descente aux enfers avec des immatriculations en recul de 22,9 %. Le dieselgate a produit ses effets. Des énergies traditionnelles, c'est celle qui dévisse le plus, mais les modèles à essence n'ont pas de quoi se pavaner non plus. En recul de 13,1 % sur les 6 premiers mois de l'année, leur pdm a baissé de presque 6 points passant de 38 % à 32,1 %. 

4) Les vieilles voitures toujours en progression en occasion

Intéressons-nous rapidement au marché de la seconde main, lequel - pour le coup - retrouve des couleurs. Toutefois, notons que si les occasions récentes sont de nouveau appréciées des acheteurs, ces derniers continuent malgré tout à acheter de vieux modèles âgés de 16 ans et plus. Les volumes sont loin d'être négligeables avec 653 906 transactions et 23,6 % de pdm. Ce sont les occasions les plus prisées après celles ayant entre 2 et 5 ans (722 672 ventes, 26,6 % de pdm) mais elles ont davantage progressé : +6 % pour les VO de 16 ans et plus, +3,8 % pour les VO ayant entre 2 et 5 ans. C'est bien le signe que le pouvoir d'achat est un sujet fondamental pour les Français. 

5) Les familiales françaises ont presque toutes disparu du top 100

Passons à présent aux modèles et démarrons avec une catégorie en grande difficulté, celle des berlines familiales. Impossible de trouver les Citroën C5 X et Peugeot 508 dans le top 100 des modèles les plus vendus en 2024. L'année dernière, à la même période, elles y apparaissaient encore en respectivement 81e et 98e position. Il ne reste à date plus qu'une seule berline familiale française, la 408. Elle-même, malgré sa jeunesse, dévisse. Elle a perdu 26 places au classement général pour atterrir 78e. Ses 3 085 exemplaires immatriculés de janvier à juin représentent une baisse de 28,7 % par rapport à l'année dernière. A ce stade de sa carrière, on peut parler d'échec commercial. 

6) De manière générale, les carrosseries traditionnelles sont toujours plus délaissées par les acheteurs 

Là aussi, on ne sera pas véritablement surpris mais le succès des SUV est tel (48 % de pdm) que les carrosseries traditionnelles sont toujours plus délaissées par les acheteurs. La part de marché des berlines recule d'un point (44 %), les monospaces (sans grande surprise) tombent sous les 1 %. 

7) Le groupe Stellantis a vendu moins de voitures que le groupe Renault en juin

Même si la Peugeot 208 a retrouvé sa couronne en 2024, le groupe Stellantis ne peut pas se vanter de réaliser un très bon cru. La preuve, le mois dernier, malgré son portefeuille de 10 marques, il a immatriculé moins de voitures que le Groupe Renault, lequel n'en comprend que 3 (Renault, Dacia et Alpine). Au global, en incluant les 5 premiers mois, l'avantage est à Stellantis (260 592 ventes, 227 394 pour Renault), mais la différence n'est pas flagrante.  

8) Les modèles électriques produits loin de l'Europe dans la tourmente

Autre point sur lequel nous avons pu revenir par le passé et que nous avons évoqué plus haut, les voitures 100 % électrique produites loin de France ne pouvant plus bénéficier du bonus écologique sont en grande difficulté. Le meilleur exemple étant la Dacia Spring, assemblée en Chine, dont les ventes se comptent désormais à quelques dizaines d'unités par mois. On pourrait en dire tout autant de la MG4 dont les immatriculations ont chuté de 27,5 %. Selon les données d'AAA Data, on parle d'une perte de "7 150 unités de juin 2023 de Tesla, MG et Dacia, privés de bonus 2024" qui "manquent clairement à la dynamique du marché électrique". Rien que ça !

9) Tesla dans le dur

Inutile de s'attarder trop longtemps sur ce point. Entre la Model 3 qui ne bénéficie plus du bonus écologique parce qu'elle est produite en Chine et le Model Y qui souffre sans doute d'un restylage trop tardif, le constructeur américain est sur une pente descendante. Moins de 20 000 exemplaires ont été écoulés à date, il s'en était vendu plus de 27 000 à la même période l'année dernière. 

10) Inquiétudes pour DS Automobiles

-27,09 % en juin, -22,80 % sur les 6 premiers mois de l'année, la situation de DS est franchement inquiétante, et ce d'autant plus que la France est son principal marché. Le DS 7, meilleure vente de la marque, est en recul de 20,1 %. La DS 4, ancien best-seller, chute de 30,2 %. Quant au DS 3, lui qui n'a jamais été un grand succès pourrait bientôt quitter le top 100.

Les perspectives ne sont pas très bonnes. Certes, plusieurs nouveautés sont attendues mais rien qui ne devrait inverser la tendance. Outre la DS 4 électrique, la future DS 8 se voudra le nouveau haut de gamme du constructeur premium français. Mais à voir le succès des berlines SUV-isées chez Stellantis (Citroën C4, C5 X, Peugeot 408), il y a de quoi se demander si c'est vraiment le modèle qui va sauver la marque. 

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6 mois se sont déjà écoulés depuis le début de l'année 2024. Voici venu le temps de dresser un premier bilan des immatriculations tant en neuf qu'en occasion dans l'Hexagone.

Rédacteur

Hugo Dupont
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