Essai Renault Clio dCi 100 : il faut sauver le soldat diesel
Boudé, raillé, vilipendé, le diesel a pourtant toute sa place sous le capot de nos voitures, y compris celui de la Clio.
Boudé, raillé, vilipendé, le diesel a pourtant toute sa place sous le capot de nos voitures, y compris celui de la Clio.
Six petites minutes seulement après avoir marqué l’arrêt, contact. L’ordinateur de bord affiche plus de 700 km d’autonomie ! Et encore, la consommation moyenne à laquelle se fie l’électronique pour calculer ce rayon d’action souffre à la marge d’une conduite jusqu’ici assez peu recommandable. Mais quelle est donc cette motorisation quasi miraculeuse qui permet de traverser notre beau pays, presque de part en part et à bon rythme, avec un seul plein d’énergie ? Le diesel évidemment. Mais si, vous savez, ce mode de carburation fanatiquement encensé pendant près de quatre décennies, puis dénigré, de manière au moins aussi déraisonnable, depuis une bonne poignée d’années.
Objectivement, le “mazout” n’a jamais été aussi fréquentable qu’aujourd’hui. Et a fortiori sous le capot d’une Renault Clio, qui s’avère également à son apogée. Désignée par nos soins comme véhicule de service lors de ces 24 Heures du Mans 2024, la vedette du Losange, déjà essayée par Laurent l'hiver passé, succède à “notre” Porsche Taycan Sport Turismo GTS de l’an passé. Certes, le plaisir n’est pas le même. Mais pas réellement moins présent non plus.
Il y a d’abord cette paix de l’esprit offerte par la possibilité de faire l’aller-retour entre la rédaction et le chef-lieu de la Sarthe, et même d’y retourner une seconde fois, sans se soucier du niveau de carburant ni de son style de conduite. Pas question d’en tirer une quelconque fierté, loin de là, mais nous n’aurons pas épargner l’accélérateur une seule seconde durant cette semaine mancelle, assez chargée comme à son habitude. Or, la consommation moyenne n’excède pas les 5,5 l/100 km à l’issue des plus de 1 000 km parcourus.
Il y a aussi cette simplicité d’emploi reposante, inhérente au positionnement relativement modeste de cette citadine polyvalente 100 % thermique. Comme nous le saluions lors de l’essai de la regrettée TCe 140, un temps proposée avant le restylage de mi-carrière de cette cinquième génération, la dCi 100 se résume à un volant, trois pédales et une commande de boîte manuelle à 6 rapports suffisamment agréable à manier.
Le superflu fait d’autant moins partie du voyage ici que la seule finition compatible avec cette motorisation est celle de base ; evolution. Petit écran multimédia de 7”, climatisation manuelle et même une véritable clé de contact “à l’ancienne”, entre autres. Rien d’indigent. Néanmoins, c’est à croire que Renault a presque honte d’encore compter un “fioul” au sein de sa gamme et fait de son mieux pour que personne n’ait envie de l’acheter.
C’est bien dommage. Car sans trop exagérer, cette Clio dCi apporte le même sentiment satisfaisant d’engranger infatigablement les kilomètres qu’une bonne routière de la fin des années 2000 à son époque. Tenue de cap sur autoroute impeccable, amortissement prévenant quoiqu’un peu ferme en ville, comportement ultra efficace, position de conduite appropriée aux long parcours malgré une assise un peu haute…
Et l’inamovible (espérons-le) 4-cylindres 1.5, à l’acoustique soignée pour une mécanique de son genre, ne dénote pas au cœur de ce tableau. Que personne ne se fie à ses humbles 100 ch ou à un 0 à 100 km/h qu’il promet en un peu plus de 11”.
Dans la pratique, sa belle rondeur, obtenue sans que ses vrombissements s’invitent plus que cela à bord, fait mentir ces chiffres. Si ses 260 Nm n’ont rien d’extraordinaire, rappelons ici qu’ils tractent une simple voiture, et non un SUV, qui plus est dépourvue de la moindre électrification, dont le poids à vide demeure sous les 1 200 kg. Une pépite en 2024.
Sans même parler de son tarif, sous les 23 000 €, ni de son exemption de malus, la Clio dCi est sans concurrence directe à ce jour. Au moins pour une raison évidente : il n’y a pas d’autres modèles ainsi motorisés au sein de sa catégorie sur notre marché. En tout cas, nous n’en avons pas trouvé. Une absurdité puisque le diesel n’est pas un plus mauvais choix qu’un autre, tant que l’on en fait bon usage.
Notre monde moderne marche parfois sur la tête. Il peut encore heureusement compter sur une bonne Clio diesel pour tourner à peu près rond.
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OPTIONS CONSEILLÉES
Boudé, raillé, vilipendé, le diesel a pourtant toute sa place sous le capot de nos voitures, y compris celui de la Clio.