On a roulé sur un vélo presque 100 % plastique : est-ce vraiment fantastique ?

 

Le salon Eurobike nous a donné l’opportunité de rouler sur le très original vélo en plastique Igus RCYL, qui aura droit à terme à une version électrique.

Vélo plastique recyclé Eurobike
Plus de matériaux recyclés, et une version électrique, ce vélo en plastrique a-t-il de l’avenir ? // Source : M. Lauraux pour Frandroid

Le salon Eurobike 2024, organisé à Francfort du 3 au 7 juillet, est le théâtre de nombreuses nouveautés vélos électriques, mais aussi de quelques innovations atypiques… du côté des matériaux en l’occurrence. Car un vélo est, à quelques exceptions près, généralement fait en acier, en aluminium ou en carbone. Pour bousculer les codes, une entreprise allemande, Igus, veut changer de paradigme en lançant un vélo en plastique. Pas juste le cadre comme chez Matra, mais (presque) tout le vélo entièrement fait en plastique.

Car le plastique, ou plutôt le polymère haute performance, c’est la spécialité de cette firme originaire de Cologne depuis plus de 50 ans. On parle ici d’un pilier industriel générant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires !

Igus fabrique des milliers de pièces très diverses, dont des pièces de vélos (pivots de suspension par exemple), et a initié son projet RCYL voilà deux ans en collaboration avec les Néerlandais de MTRL. Pourquoi un tel projet ? C’est pour eux un souhait de bâtir des vélos plus durables dans le temps, sans aucune corrosion ni rouille, avec moins de pièces, et le tout recyclable/recyclé. Car du plastique, c’est aussi et surtout fabriqué à partir de pétrole, c’est donc loin d’être un vélo écologique sur le papier.

Du plastique (majoritairement) recyclé sinon rien

Le résultat de cette idée est un vélo RCYL au style complètement atypique. Le cadre monobloc est massif mais creux, tout comme la pièce regroupant la potence et le guidon. Le plastique s’invite partout, même dans les roues à bâtons au moyeu creux (on y passe presque le bras à l’avant !), mais aussi dans la tige de selle, les manivelles, la poulie de courroie, les roulements ou encore la béquille.

Seuls quelques rares éléments sont en métal dont les freins (bien cachés). Le composé plastique, aujourd’hui à issu à 50 % de matière recyclée pour le cadre, est en constante amélioration pour s’approcher des 100 % à terme.

Le vélo plastique veut tordre la concurrence

Bien évidemment, nous n’avons pas résisté à essayer ce vélo en plastique insolite. Pour être honnête, le ressenti est très mitigé. Oui, la stabilité est bonne, et le pédalage assez facile malgré la transmission monovitesse. Par contre, le cadre est clairement déformable lorsque l’on donne de grands coups de guidon, et l’on demande à expérimenter le confort sur un revêtement plus exigeant que le bitume de l’Eurobike.

Vélo plastique Igus conduite
En toute franchise, la prise en mains de ce vélo nous a un peu décontenancés. // Source : M. Lauraux pour Frandroid

Les quelques exemplaires de test de RCYL semblaient aussi peu fiables, le nôtre ayant rencontré un problème de pédale après un petit kilomètre de roulage, quand un autre était tout simplement inutilisable. Heureusement, ce sont des préséries, qui sont là pour essuyer les plâtres.

Lourd et cher, mais produit localement

Contrairement à ce que l’on peut penser, ce vélo n’est pas si léger, affichant 17 kg sur la balance : c’est difficile à porter à la main. C’est beaucoup, en sachant que le RCYL est seulement mécanique, ou musculaire si vous préférez.

Vélo plastique RCYL Igus
Source : M. Lauraux pour Frandroid

Si Frandroid vous en parle, c’est que Igus et MTRL travaillent sur une version électrique, qui ne sera pas disponible avant l’année prochaine. Les deux partenaires se focalisent sur le début de production qui a démarré depuis quelques derniers jours, en Allemagne (on salue la fabrication locale). Le prix du vélo en plastique est de 1 243 euros, en taille unique, mais en plusieurs coloris très vifs, voire multicolores.

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