La dernière édition (2021) braque les projecteurs sur le rôle que la science et la gouvernance scientifique ont joué pour faire progresser à la fois l'Agenda 2030 pour le développement durable et la quatrième révolution industrielle depuis 2016. Elle constate que les pays, quel que soit leur niveau de revenus, donnent la priorité à une double transition – verte et numérique. Bien que 32 pays aient augmenté leur effort de recherche depuis l'adoption des ODD en 2015, quatre pays sur cinq consacrent toujours moins de 1 % de leur PIB à la recherche.
Le Rapport de l'UNESCO sur la science souligne que les pays à revenu intermédiaire inférieur ont affiché le plus fort taux de croissance en matière de publications scientifiques de tous les groupes de revenus pour les principaux sujets de durabilité depuis 2016. Ces pays ont quadruplé leur activité de recherche sur le traitement, le recyclage et la réutilisation des eaux usées, et ont affiché une forte croissance dans des sujets tels que les technologies de réseau intelligent, l'agriculture de précision et les alternatives écologiques aux plastiques. Pourtant, ces pays n'ont contribué qu'à hauteur de 4,3 % aux dépenses mondiales de recherche en 2018.
Ces tendances suggèrent que la collaboration scientifique internationale compense dans une certaine mesure les faibles niveaux de financement dont disposent ces communautés scientifiques et d'autres. Plus d'un tiers des publications scientifiques produites par les pays à hauts revenus impliquent désormais une collaboration internationale. La coopération Sud-Sud se développe. Au niveau mondial, cependant, moins d'un quart des publications scientifiques impliquent un partenaire international.
L'adoption du premier cadre international sur la science ouverte par les 193 États membres de l'UNESCO en 2021 pourrait changer la donne. Sous la bannière de la science ouverte, les scientifiques et les ingénieurs utilisent des licences ouvertes pour partager largement leurs publications, leurs données, leurs logiciels et même leur matériel – contribuant ainsi à réduire la fracture numérique, technologique et cognitive, tant au sein des pays qu'entre eux. En favorisant une plus grande transparence et en stimulant la collaboration, cet accord historique devrait également accélérer le progrès scientifique.
La science ouverte contribue à trouver des solutions aux défis mondiaux complexes d'aujourd'hui. C'est ce qu'a démontré la pandémie de la COVID-19, qui a incité les scientifiques à partager leurs données et informations scientifiques de manière plus ouverte et plus rapide. Quelque 70 % des publications scientifiques sont habituellement enfermées derrière des murs payants mais, au cours des deux dernières années, cette proportion est tombée à moins de 30 % pour les publications sur la COVID-19, dans le but d'accélérer la recherche de tests, de vaccins et de traitements.
Jusqu'à présent, il n'existait aucune définition universelle pour la science ouverte. En adoptant la recommandation, les États membres se sont engagés à adopter des politiques connexes et à mettre en place des mécanismes de financement pour la science ouverte, à veiller à ce que toutes les recherches financées par des fonds publics respectent ses valeurs fondamentales, et à rendre compte de leurs progrès tous les quatre ans.
L'UNESCO a entamé le processus consultatif inclusif, transparent et multipartite qui a produit cet instrument mondial sur la science ouverte dès 2019. Depuis lors, la pandémie a suscité un intérêt encore plus grand pour l'agenda de la science ouverte et le développement de nouveaux modèles pour fluidifier la circulation des connaissances scientifiques.
