Il y a 79 ans, le 19 mars 1946, la Guadeloupe, la Martinique, la Réunion et la Guyane Française, les quatre plus vieilles colonies du pays, (re)deviennent officiellement des départements français.
Portée par quatre élus issus de ces territoires, Aimé Césaire (Martinique), Léopold Bissol (Martinique), Gaston Monnerville (Guyane) et Raymond Vergès (La Réunion), la loi départementalisation, au départ nommée loi assimilation, sera promulguée le 19 mars 1946. C’est le retour outre-mer d’un statut départemental qui avait déjà existé entre 1795 et 1799 sous le Directoire, pour garantir constitutionnellement l’impossibilité de rétablissement de l’esclavage aboli le 4 février 1794, la loi étant la même pour tous les départements.
Cette loi marque un jalon important dans la revendication d’égalité des habitants de ces territoires, qui étaient encore considérés comme des colonies sous la IIIème République, avec des parlementaires élus au suffrage universel mais qui votaient des lois qui ne s’appliquaient pas automatiquement à leur territoire. Elle ne marque pas pour autant la fin de la revendication d’égalité, car il faudra des décennies pour que les droits sociaux applicables aux DOM soient alignés sur la législation de l’Hexagone, l’affaire du chlordécone dans les années 1990 montrant par ailleurs la persistance du traitement différencié appliqué à ces territoires, cinquante ans après la départementalisation.
Encore aujourd’hui, le droit applicable à Mayotte, 101ème département français depuis 2009, est en retrait par rapport au reste de la France, pour certaines prestations (ainsi le RSA) comme pour certains droits (ainsi le droit du sol).