✍ #MaDernièreChronique Les Echos va à contre-courant mais s'appuie sur des faits : "L’humain plus rentable que la tech ? "
Extraits :
" Vivons-nous réellement sur la même planète ?
D'une part, l'urgence climatique exige une réduction drastique d’au moins 90% des émissions de gaz à effet de serre - et donc de notre consommation d’énergie - d'ici à 2040 . C’est demain.
D'autre part, les fonds d’investissement privés comme publics continuent de diriger massivement leurs financements uniquement vers le développement des innovations technologiques.
Or, si on regarde honnêtement les données, la grande majorité des innovations tech constituent des gouffres d’énergie, d’eau et de ressources naturelles comme l’a récemment admis Sam Altman, le père de ChatGPT.
Même les solutions tech for good, si utiles pour l’humain ou l’environnement, nécessitent toujours plus de matières et d’énergie pour se déployer.
Comment ferons-nous quand leur utilisation sera limitée par la force majeure ?
Nous savons déjà qu’à elles seules les énergies vertes ne seront pas suffisantes pour soutenir notre rythme de consommation, qu’un quart de la population est en stress hydrique, et que l’approvisionnement d’éléments clés comme les semi-conducteurs ou les « terres rares » est incertain en raison de tensions géopolitiques.
Parier uniquement sur des solutions dépendantes de ressources de plus en plus rares, exposées aux aléas géopolitiques et ayant un impact sur l’environnement ? N’avons-nous déjà pas vécu une situation similaire avec le pétrole ? Nous reproduisons malgré tout cette erreur dans une quête incessante de rentabilité immédiate.
Nous vivons donc un grand écart presque schizophrénique. D’un côté, l’éveil des consciences grandit sur l’urgence absolue de transformer nos modes de vie, notre économie et notre relation à l’environnement.
De l’autre côté, nous continuons de financer abondamment ce qui augmente notre empreinte carbone et épuise notre planète mais est rentable à court terme et nous maintient compétitifs.
(...)
Diversifions dès aujourd’hui nos thèses et nos critères d’investissements. Plus encore que de technologie, l'humanité aura alors besoin d'une alimentation accessible, de care, de systèmes de santé robustes, d'une éducation centrée sur l'environnement, l'adaptabilité et le vivre ensemble.
Elle nécessitera aussi une économie résiliente, voire régénératrice, qui privilégie les interactions locales et les solutions bas carbone.
Ces investissements, qui peuvent sembler moins financièrement attractifs, ont un temps d’avance. Sur le long terme, ils s’avéreront être les choix les plus rentables.
Inspirés par Gandhi, engageons-nous à investir dans le changement que nous souhaitons voir dans le monde.
Ce que nous finançons aujourd'hui façonnera notre futur.
Ce que nous négligeons disparaîtra."
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Merci Céline ANDRE, Julie Bodin, Maud Cotto 🙌, Julien Kerforn, Ingrid Certain et Caroline Duchêne
#Environnement