🔍 𝑅𝑒𝑣𝑖𝑡𝑎𝑙𝑖𝑠𝑒𝑟 𝑙𝑒 𝑐𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑣𝑖𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒𝑠 : 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑝𝑢𝑏𝑙𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑒𝑡 (𝑖𝑚)𝑚𝑜𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡𝑒́𝑠 𝑟𝑒́𝑠𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒𝑙𝑙𝑒𝑠.
Il y a quelques mois, j’ai soutenu ma thèse en urbanisme, désormais disponible en ligne. Je vous propose d’en résumer les principales conclusions.
Depuis le milieu des années 2010, sous l’impulsion de programmes nationaux tels que Action Coeur de Ville, de nombreuses villes moyennes se sont lancées dans des projets de réhabilitation pour requalifier leurs centres-villes, marqués, pour certains, par la dévitalisation commerciale, la dépopulation et la paupérisation. Cependant, comment les acteurs publics peuvent-ils intervenir face à un marché dominé par des logiques d'acteurs privés (propriétaires, ménages, investisseurs) ?
1️⃣ Les centres historiques sont des quartiers dont les parcs de logements sont spécialisés dans les petits appartements proposés à la location privée. Cela contribue à expliquer qu’il s’agisse d’espaces privilégiés par des ménages en situation de rupture(s) biographique(s) : décohabitation, séparation, veuvage, migration de longue distance… Ce parc de logements est donc essentiel à la fluidité des parcours résidentiels et, dans le même temps, génère une forte mixité socioprofessionnelle — y compris dans les QPV.
2️⃣ Les acteurs publics identifient la mixité sociale comme un moyen de la revitalisation et comme un objectif. Les classes moyennes, en particulier les couples avec enfants, constituent une cible privilégiée. Les politiques de revitalisation cherchent donc à créer un environnement attractif pour cette catégorie de population, tout en favorisant l’évolution du parc de logements pour répondre à ses attentes supposées. L’objectif affiché est de transformer les centres pour opérer un « dumping » des communes périphériques.
3️⃣ Toutefois, les initiatives publiques — en particulier, les actions visant à transformer le parc de logements — sont limitées dans leur ampleur. Du fait de la détente des marchés immobiliers, la faible présence d’opérateurs institutionnels privés de production de logements, pouvant relayer l’initiative publique limite l'effet d’entraînement des investissements publics. Face à ces difficultés, les collectivités sont amenées à finalement privilégier l’amélioration de l’environnement urbain à la transformation du parc de logements.
4️⃣ Le cadrage des politiques nationales et la seule présence des bailleurs sociaux pour mener à bien les opérations immobilières ne contribuent pas à faire évoluer le parc de logements ou le peuplement. À cet égard, la prédominance de la propriété privée dans les centres limite fortement la capacité des pouvoirs publics à y déployer des politiques de peuplement.
👉 Cette recherche met en évidence les limites des politiques actuelles, tout en révélant des potentiels inexploités pour redynamiser les centres-villes. Pour en savoir plus, accédez à ma thèse ici : https://lnkd.in/eBdPkpkK
