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Agronome / Spécialisé en fertilité des sols et biodiversité fonctionnelle / Guide nature

La saison des observations de sol se poursuit 🔍. Nous étions hier en Picardie pour le programme Sols Vivants. L'occasion de constater de l'érosion mais aussi du lessivage. Ce phénomène est particulièrement visible cette année suite aux fortes précipitations de l'automne et de l'hiver 🌧 . Il se produit surtout sur les sols très limoneux, et irrigués. Il s'agit en fait du transfert en profondeur des particules minérales les plus fines (zones claires sur les photos). Les fortes pluies désagrègent les mottes de surface, libérant ainsi les particules, qui vont ensuite descendre dans le sol par des fissures, des galeries de ver de terre, etc. Donc l'horizon de surface s'appauvrit en éléments fertiles. L'irrigation aggrave ce phénomène de deux manières: ➡ l'eau est amenée de manière très violente et rapide, c'est l'équivalent d'un gros orage en quelques minutes et ➡l'humidification intense du sol en plein été pendant une période où il est en pause normalement, est une bombe de minéralisation puisqu'elle réactive l'activité de dégradation de la matière organique par les microorganismes. Cela provoque un déstockage de ces matières organiques encore plus rapide, dans des parcelles avec des rotations déjà très intensives. Difficile d'arrêter l'irrigation. Alors que faire? Avant tout, la couverture du sol est primordiale (😉 Earthworm Foundation France ), surtout en période hivernale. Les semis de blé tardifs après betteraves sont particulièrement préjudiciables car la culture met très longtemps à s'implanter et donc à protéger le sol. D'autre part, le non labour (quand il est possible) est bénéfique parce qu'il laisse plus de résidus en surface, agissant comme un pseudo paillage. C'est intéressant aussi pour lutter contre la croute de battance. Apporter du calcium? On est d'accord, le calcium stabilise le sol en formant le complexe argilo-humique. Mais on entend encore trop souvent des conseils d'apport de chaux ou d'écumes alors que le sol est déjà bien pourvu en calcium, et que les pH sont très élevés! Cela entraine un risque de blocage du phosphore, élément des plus importants pour la nutrition des plantes. Miser sur la matière organique! Il vaut mieux investir dans des fumiers, des composts, des digestats, la restitution des pailles... ET l'augmentation des biomasses des couverts d'interculture! Réaliser un bilan humique pourra aider à définir la stratégie d'apport. Autre chose, il faut arrêter de croire que les fientes de poule sont un amendement organique. Elles ont un intérêt pour fertiliser mais très peu pour apporter de l'humus. #sol #érosion #agroécologie

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Florian Baralon

L'Agroécologie au coeur des systèmes - Expert en transition agroécologique

2 mois

Merci pour cette présentation. Est-il possible de semer entre les rangs de betteraves un couvert qui serait détruit par la récolte par exemple ?

☀ Stephane Ducoup

Manager et Chargé d'affaires pour VOLTAICA.

2 mois

De très bons conseils !

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