Comprendre le chômage

Définitions et formes du chômage

Le chômage est la situation d'une personne qui, souhaitant travailler et ayant la capacité de le faire, se trouve sans emploi malgré ses recherches.

On peut identifier trois formes de chômage :

• Le chômage naturel (ou frictionnel) est du au fait qu'il y a toujours un temps de battement entre le début de la recherche de l'emploi et l'entrée dans un nouvel emploi. Le plein emploi est considéré comme atteint lorsque le taux de chômage se situe aux alentours de 3,5% à 4%.
• Le chômage conjoncturel correspond à un ralentissement de l'activité économique provoquant une réduction temporaire des besoins de main d‘œuvre dans l'économie. Les entreprises licencient pour adapter leur capacité de production à la baisse. Le chômage conjoncturel se résorbe avec le retour de la croissance économique qui nécessite des embauches de la part des entreprises.
• Le chômage structurel est lié à des changements de structures économiques, provoquant une inadéquation qualitative entre l’offre et la demande de travail. L'évolution des qualifications dues aux évolutions techniques conduit à rendre inemployable une partie de la population active qui ne trouve plus d'emplois correspondant à ses qualifications.

L’analyse néoclassique du chômage

Pour l’école néoclassique, le marché de l’emploi est autorégulé : il assure automatiquement le plein emploi. Le chômage est alors considéré comme volontaire. Cette théorie identifie trois causes principales du chômage :

L’existence d’un salaire minimum fausse la confrontation de l’offre et de la demande de travail sur le marché. Ainsi si le salaire minimum est dessus du salaire d’équilibre, les entreprises diminueront leur demande et les ménages augmenteront leur offre amenant à une situation de chômage.

Les prestations sociales modifient le comportement des ménages et leur arbitrage travail/loisir encourageant le chômage volontaire et les faisant parfois tomber dans une « trappe à pauvreté ».

La réglementation du travail empêche le bon fonctionnement du marché en substituant de la rigidité à la flexibilité indispensable à son fonctionnement

Le chômage keynésien

Il s’agit d’un chômage dû à une insuffisance de la demande anticipée sur le marché des biens et services. Le chômage est involontaire et peu être durable.

La demande anticipée (ou effective) correspond à la demande de biens et services anticipé par les entreprises. L’analyse keynésienne défend un chômage qui serait dû au manque de cette demande anticipée (par manque d’optimisme ou prise de risque des entrepreneurs) entrainant une baisse de l’offre de biens et services.

C'est cet ajustement qui provoque un chamboulement de l'ensemble du marché du travail. En effet, la baisse de l'offre provoque, quant à elle, une diminution des besoins en main d‘œuvre et, par conséquent, une augmentation du chômage.

Selon Keynes, si on laisse le marché agir seul, la situation ne peut qu'empirer. Il suggère donc une intervention de l’État pour provoquer une augmentation des biens de consommation et des biens de production pour que cela ait des effets sur la demande effective : plus de demandes équivaut à plus de production qui équivaut, à son tour, à plus d'embauche et donc moins de chômage.