Toyota se lance dans le vélo cargo à assistance électrique, le Cargo Verso, et s’adresse aux professionnels comme aux particuliers en mal de mobilité douce quand ils ont les bras chargés.
Pour se lancer dans l’aventure cycliste, la marque automobile a décidé de faire appel à un spécialiste français, Douze Cycles, pour produire ces vélos. Voici donc un vélo avec une vraie charge utile, un segment en plein boum qui devrait ravir les familles nombreuses comme les professionnels du type artisans, livreurs et autres TPE. Tous ceux qui ont besoin d’accéder aux ZFE, les zones à faibles émissions, qui deviennent la norme dans les grandes villes françaises. On vous emmène pour une petite tournée d’essai.
Au premier regard, le vélo de Toyota en impose. D’abord grâce à son beau cadre rouge, en aluminium recyclé. Ensuite, par son gabarit puisque ce vélo est long, très long : 2,75 mètres, soit l’équivalent d’une (toute) petite voiture.
La roue avant déportée paraît loin devant la plateforme et les 45 kg de la bête sur la balance provoquent une certaine appréhension au moment de monter dessus. Mais rapidement, le Cargo Verso dissipe les inquiétudes. Une fois la hauteur de selle et du guidon ajustée, on se sent à l’aise dès les premiers coups de pédale. Il faut trouver ses repères et bien appréhender la position de la roue avant, mais celle-ci braque facilement et rend le vélo étonnamment maniable une fois que l’on trouve la mire. Quelques mètres et nous voilà déjà en confiance. L’avantage d’un long vélo, c’est qu’il se montre très stable. Bien équilibré, il se prend en mains quasiment comme un vélo normal et l’on se retrouve à naviguer dans les petites rues, entre les piétons, sans avoir peur de se retrouver coincé ou de ne pas pouvoir se sortir d’une situation compliquée. Les 45 kilos ne sont pas réellement un problème en roulant puisque le poids est bien réparti et la plateforme abaisse le centre de gravité. Par contre, à l’arrêt, il se fera davantage sentir. Un peu coincé par le démarrage en côte ou lorsqu’il faudra le manœuvrer pour se garer, il faudra anticiper. D’ailleurs, la mise sur la béquille s’avère être un exercice de souplesse pour les adducteurs puisque celle-ci se trouve au milieu du vélo, donc assez loin de la position normale. Il faut tendre la jambe, pour béquiller et remettre son pied devant pour débéquiller plus facilement, surtout avec le chargement.
Son comportement dynamique est très sain, pour un vélo qui se laisse faire et ne vous embarque pas en virage. La roue avant guide bien, se montre réactive et si elle disparaît derrière la wide box, dont nous parlerons un peu plus loin, il suffit d’anticiper un peu les manœuvres. Le Cargo Verso se révèle stable même à bonne vitesse, on se sent comme sur un rail avec un vélo qui ne bouge pas dans les virages. Son cadre très rigide, rend le confort un peu sec et à vide, il aura tendance à vous faire rebondir sur les bosses. Dès qu’on le charge un peu, nous avions 30 kg de matériel pour notre essai, il se montre encore un peu plus cohérent et agréable. Si la fourche avec 80 mm de débattement est réglable en précharge, le confort du pilote reste limité et les chocs sur les routes bosselées se feront sentir. On aurait aussi aimé une selle moins ferme, après tout, les acheteurs ne seront pas tous des coursiers professionnels endurcis du postérieur.
Pour freiner le vélo et son chargement, les freins hydrauliques et à disques Tektro se montrent à la hauteur de la tâche. Suffisamment progressifs pour se doser facilement, ils se montrent assez puissants pour répondre présent une fois chargé et lancé à bonne vitesse. L’arrière se montre même très performant.
Ce Cargo Verso est propulsé par un moteur de dernière génération, le Yamaha PW-X3. Il produit une puissance de 250 Wh pour une vitesse maximale de 25 km/h, conformément à la législation.
Le moteur est accompagné par une batterie de 500 W, ce qui permet d'atteindre 100 km d’autonomie sur le papier. Une batterie amovible, verrouillée par une clé, que vous pouvez facilement emporter chez vous pour charger en 4 heures sur une prise domestique.
Ce moteur Yamaha vous accompagne via plusieurs modes, Eco, Sport, Boost ou automatique, en fonction de votre envie de faire travailler les cuisses ou non, du temps que vous avez pour rejoindre votre prochain rendez-vous ou du dénivelé à affronter.
Les 25 km/h sont aisément atteints sur le plat, même en mode éco, mais au-delà, il sera difficile de dépasser les 27 km/h même en produisant un effort musculaire intense. Le moteur se fait discret et permet de ne pas se sentir dépassé par le vélo à chaque coup de pédale. Le mode Boost ne va pas provoquer une accélération foudroyante, mais rendre votre pédalage plus léger et efficace. D’une simple pression longue, on active le mode automatique qui s’adapte avec finesse à vos besoins. Le moteur n’intervient jamais trop fort lorsque vous pédalez sur ce mode, même si en zone piétonne, il se montrera un peu trop puissant pour les débutants.
Quels que soient les modes dans les montées, il faut malgré tout jouer du dérailleur pour se mettre sur le bon braquet. Heureusement, les passages de vitesses sont fluides et permettent de trouver le bon équilibre entre puissance et effort. Surtout que les rapports sont bien marqués et bien étagés. On découvre un vélo très doux, avec peu ou pas de friction mécanique, et aucun à-coups. L’ensemble transmission, moteur et vitesses, permet de faire oublier le poids, y compris avec un bon chargement, et vient confirmer la facilité du vélo à effectuer son travail d’utilitaire.
Parlons maintenant de sa capacité d’emport. On trouve à l’avant une plateforme avec une longueur de chargement de 850 mm et la charge utile peut monter jusqu’à 100 kg. Le porte-bagages à l’arrière permet d’avoir 25 kg en supplément. De quoi glisser suffisamment de matériel, de colis, ou comme nous, d’équipement vidéo pour notre tournage. Le week-end, vous pourrez même y glisser vos jumeaux sans qu’ils se sentent à l’étroit au cœur de la Wide Box.
Le Cargo Verso mise sur la modularité avec la possibilité d’ajouter une Wide Box. Ce caisson de 270 L, suffisamment robuste pour encaisser une chute, peut se fermer de deux manières. Pour notre essai, nous avions un vélo avec une box avec une toile tendue, déperlante, qui sera privilégiée pour ceux qui habitent au sud de la Loire et ne craignent pas la pluie au quotidien. Un hard top est disponible à la place, et permet de verrouiller à clé et en sécurité votre cargaison, à l'abri de la pluie. La caisse ne vient pas compromettre le comportement du vélo, en dehors d’une roue avant qui se cache derrière. Mais elle pèsera sur le prix final.
Avec ce Cargo Verso, Toyota propose une solution pertinente pour les professionnels comme pour les familles qui ont besoin d’une solution de transport zéro émission avec une grosse capacité d’emport. Lors de l’achat, Toyota annonce que les 1200 vendeurs et chefs d’atelier du réseau sont formés pour vous accompagner dans vos premiers pas.
Le Cargo Verso est disponible à partir de 6 190 euros, sans la Wide Box, ou pour un loyer de 79 euros par mois, avec un premier apport de 1000 euros. Notez que que son achat vous donne accès à diverses aides financières, similaires à celles pour les vélos électriques classiques, mais les modalités peuvent varier.
Aides locales : Les collectivités territoriales offrent souvent des aides locales. Par exemple, Paris accorde 400 € pour tout vélo à assistance électrique (VAE), y compris les vélos-cargo. La région Île-de-France propose une subvention de 50 % du prix TTC, plafonnée à 500 € pour un vélo-cargo non motorisé et à 600 € pour un modèle à assistance électrique. Nantes et Caen attribuent 300 € pour l'achat d'un vélo-cargo.
Toyota propose en plus une assurance à 24 euros/mois (29 euros pour les pros). Une petite somme malgré tout, qui fera réfléchir avant de passer à cette mobilité douce.
Le Cargo Verso est accessible à tous, avec une prise en mains rapide et une capacité d’emport impressionnante. Seul son prix risque de peser dans la balance au moment de l’achat, mais il existe des aides locales (région, département, etc.) qui peuvent faire baisser son prix, alors n'hésitez pas à vous renseigner.
