S'il y a bien une marque qu'on ne pensait pas capable de revenir en arrière sur sa stratégie d'électrification, c'est Volvo. Et pourtant...
Audi, Kia ou encore Ford, nombreux sont les constructeurs qui, face à un succès moins grand qu'espéré, ont décidé de ralentir leur transition vers le tout-électrique depuis quelques mois. En cause tout particulièrement, la suppression des aides en Allemagne qui met à mal les véhicules zéro émission sur le marché européen (on parle du premier marché en matière de volumes) ou encore la chute des ventes aux Etats-Unis et en Chine. Dernier en date à vouloir remettre son objectif de ne plus vendre que des voitures 100 % électrique à l'horizon 2030, Volvo. Pour le coup, la surprise est assez grande.
C'est que la marque suédoise faisait partie des constructeurs les plus convaincus par l'électrification totale. Comme le notent nos confrères d'Automotive News Europe, le directeur commercial et CEO adjoint Björn Annwall maintenait encore fermement l'année dernière cette position. "Il n'y pas de si, pas de mais qui tiennent", affirmait-il alors.
Durant les longs mois pendant lesquels les différents membres de l'Union européenne ont planché sur l'interdiction de la vente de voitures neuves thermiques en 2035, Volvo faisait clairement savoir qu'il était temps de dire adieu au thermique. Il y a quelques années, au moment de l'annonce de son plan stratégique, avait été dévoilée une campagne choc et plutôt maligne dans laquelle le constructeur avait annoncé que son nouveau leitmotiv, ce n'était plus la sécurité des occupants de ses véhicules mais la sauvegarde du genre humain. Devant une telle détermination, on n'imaginait pas qu'il décide de faire machine arrière.
Force est de constater hélas que, Europe mise à part, les ventes de Volvo zéro émission brillent un peu moins ailleurs. La progression de 20 % dans l'Empire du milieu peut paraître plutôt bonne de prime abord. C'est sans compter sur le fait que les volumes sont ridicules. 2 168 Volvo zéro émission ont été écoulées sur place. A titre de comparaison, il s'en est vendu 71 406 en Europe (36 % de part de marché sur le Vieux Continent tout de même).
Pire encore, aux Etats-Unis, les modèles 100 % électrique sont en chute libre de 7 603 unités de janvier à juin 2023, on est passé à un très maigre 1 981 Volvo à batterie sur le même exercice en 2024, soit une baisse de 74 %.
On comprend mieux dès lors pourquoi le dirigeant de la marque Jim Rowan a déclaré récemment que "cela va prendre du temps de rapprocher les différentes parties du monde en vue d'une électrification complète". Ou encore que les véhicules hybrides "constituent un pont solide pour nos clients qui ne sont pas prêts à passer à l'électrification complète".
En tout cas, Volvo ne devrait avoir aucun mal a priori à ne plus vendre que des modèles électrifiés à l'horizon 2030. Leur part s'élève déjà aujourd'hui à un impressionnant 44 % des ventes. Peu de marques peuvent se targuer d'une telle performance.
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