Le terme biodiversité désigne « l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent », selon la définition donnée par l’Office français de la biodiversité. Ce concept est né en 1985 sous la plume de Walter G Rosen à l’occasion d’un congrès tenu à Washington, intitulé The National Forum on BioDiversity. Il est par la suite popularisé par le Sommet de la Terre de Rio en 1992 qui prend acte de la nécessité de la préservation du climat. Au cours de ce sommet, est adoptée la Convention sur la diversité biologique qui témoigne de la convergence entre les enjeux de développement durable et de la protection de la biodiversité. Cette dernière englobe trois niveaux principaux d’organisation qui sont la diversité génétique, la diversité spécifique et la diversité écosystémique. Le changement climatique a amené au franchissement d’une étape significative dans l’analyse de la biodiversité. Sa préservation s’avère représenter un enjeu considérable pour le développement durable car elle fournit des services écosystémiques vitaux pour les sociétés humaines, c’est une source potentielle de découvertes scientifiques et d’application dans de divers domaines comme la médecine ou l’alimentation et elle a enfin une valeur patrimoniale. En passant de sa description à l’étude de son fonctionnement, les scientifiques réfléchissent à l’empreinte de l’homme sur la biodiversité affectant le dérèglement climatique. Depuis 1900, les espèces terrestres ont diminué d’au moins 20 % en moyenne. Plus de 680 espèces de vertébrés ont disparu depuis le XVIe siècle et plus de 9 % des races domestiquées. L’ONU et le GIEC rappellent que ce déclin est la conséquence directe de l’activité humaine avec une hausse de l’exploitation de la terre et la mer, la pollution et les espèces envahissantes. Un rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) alertait en 2019 sur le déclin de la nature à un rythme « sans précédent dans l’histoire de l’humanité. » Le rapport estime qu’environ un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction au cours des prochaines décennies. En décembre 2022, lors de la COP 15, plus de 190 États ont signé un accord historique en faveur de la préservation de la biodiversité. Parmi les objectifs emblématiques entérinés, celui de protéger 30 % des surfaces terrestres et maritimes à l’horizon 2030. En juillet 2023, le Parlement européen a de son côté adopté un projet de législation visant à enrayer le déclin de la biodiversité et à mieux réparer les écosystèmes abîmés. D’après le rapport de référence du Fonds mondial pour la nature (WWF) publié le 10 octobre 2024, en seulement 50 ans, la taille moyenne des populations d’animaux vertébrés sauvages a chuté de 73 %. « Les populations d’espèces d’eau douce affichent le plus fort déclin, avec une baisse de 85 %, suivies des populations d’espèces terrestres (69 %) et marines (56%) ». Le WWF alerte sur les « points de bascule » avec l’impossibilité d’un retour en arrière dans certaines zones comme l’Amazonie et les récifs coralliens. Le rapport a été publié à quelques jours de la COP 16 qui s’est déroulée à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1ernovembre 2024. La COP 16 a remis à plus tard les dossiers prioritaires, comme le financement de la protection de la biodiversité. Mais il y a eu des progrès en matière de représentation des peuples autochtones et sur la question des ressources génétiques. La COP 29, consacré à la solidarité financière des pays développés vers les pays en développement, se déroule du du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan.