Post de Laurent Francis Ngoumou

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PHD Student in Social Work at Laval University Specialization: Immigration policy, social integration, sexual diversity, systemic racism and mental health (Africa, Europa, Canada)

« Il n’y a pas très longtemps, il y a eu à Paris une Black Pride. En quoi cet événement est-il intéressant pour penser la lutte à la fois contre le racisme et l’homophobie ? Les organisateurs de cette manifestation ont sollicité Audrey Pulvar et moi-même comme marraine et parrain de l’événement. C’était une première à Paris. Cela a été une très belle réussite. La Black Pride permet de penser ensemble les problématiques que vivent les noirs et les personnes LGBT : racisme et homophobie. Il faut penser ces questions ensemble, parce que souvent les solutions se trouvent ensemble. Vous avez également publié un dictionnaire de l’homophobie ainsi que des travaux concernant l’homosexualité et l’hétérosexualité. Pensez-vous que l’homophobie demeure prégnante en France et si oui comment analysez-vous ce fait ? Il serait étonnant que des persécutions homophobes qui ont duré pendant des siècles puissent disparaître ainsi, comme par enchantement, du simple fait d’une loi votée concernant le mariage pour tous. La France demeure un pays profondément homophobe. Si vous demandez aux gens qui vous entourent quelle serait leur attitude si leur fils aîné leur présentait son compagnon, vous verrez que les réactions ne sont pas toujours aussi ouvertes qu’on ne le pense. Cependant, les choses tendent à s’améliorer. La Manif pour tous est un mouvement homophobe de masse, mais il ne faut pas oublier que les militants anti-pacs à la fin des années 1990 défilaient avec des slogans encore plus homophobes : « brûlez-les », « il faudrait rouvrir les camps de concentration », « les pédés au bûcher », etc. Les militants de la manif pour tous ne sont pas forcément moins homophobes qu’ils ne l’étaient hier, mais ils cherchent à le dissimuler, ce qui est déjà un signe, le signe que l’homophobie est de plus en plus honteuse dans notre société, et que l’homosexualité l’est un peu moins qu’hier….. »Louis-Georges Tin Né en 1974 en Martinique, Louis-Georges Tin préside le CRAN, le Conseil représentatif des associations noires de France dont il est un des cofondateurs en novembre 2005. Normalien, agrégé et docteur ès lettres, il est enseigne à l’université d’Orléans. Il est à l’origine de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie célébrée le 17 mai depuis 2005. Entretien avec le militant et auteur de nombreux ouvrages sur la discrimination, distingué à plusieurs reprises pour son engagement dans sa lutte contre l’homophobie, le racisme et le colonialisme. Cet entretien, signé Jean-Philippe Cazier, a d’abord été publié le 10 août 2016 puis le 3 Juillet 2024 Source : https://lnkd.in/gxUySTMd

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