À Tours (Indre-et-Loire), les chapiteaux et les yourtes ont été plantés sur l’île Balzac, en bordure du Cher, où 3 600 personnes sont attendues du 22 au 24 août pour les 40es Journées d’été des Écologistes, organisées pour la première fois depuis sa création en 1982 dans une ville du Centre-Val de Loire. Une joyeuse atmosphère de festival s’échappe de cet écrin de verdure en plein cœur de la métropole ligérienne, « où René Dumont est venu nous annoncer il y a 50 ans le début de la politisation du mouvement écologique », rappelle Emmanuel Denis, le maire écologiste de Tours depuis 2020.

Le moral gonflé à bloc depuis le deuxième tour des législatives du 9 juillet dernier, qui a vu le Nouveau front populaire (NFP) arriver en tête du scrutin avec 193 sièges, les militants, sympathisants et élus se sont inscrits en nombre. « C’est une édition record », se réjouit Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes, qui a annoncé « d’autres bonnes nouvelles ». Son parti a franchi la barre des 15 000 adhérents et des 200 000 soutiens, « dépassant unautre seuil historique ».

À la veille des rencontres entre les chefs de partis et Emmanuel Macron en vue de la nomination d’un premier ministre, les Écologistes se sont offert une « jolie photo de famille », reconnaît la dirigeante écologiste, entourée de nombreux députés comme Charles Fournier, Benoît Biteau ou Cyrielle Chatelain, la présidente du groupe à l’Assemblée, de maires (Pierre Hurmic, Jeanne Barseghian), d’eurodéputés (Marie Toussaint et David Cormand) et de sénateurs (Yannick Jadot, Mélanie Vogel).

Tous se sont rangés derrière le nom de Lucie Castets, la candidate désignée par le NFP pour prendre la succession de Gabriel Attal. Marine Tondelier ne voit pas d’autres alternatives à sa nomination : « Il n’y a pas de plan B. Emmanuel Macron et son entourage peuvent dire qu’il faudrait une majorité plus large et plus cohérente. Elle n’existe pas. Nous, nous sommes prêts individuellement et collectivement ». À la mi-journée, la haute fonctionnaire de 37 ansa fait une entrée triomphale dans l’arène écologiste, quelques heures avant de monter sur scène pour un meeting.

«Nous ne sommes pas d’accord sur tout »

Chacun veut entretenir cet espoir de voir cette gauche unie gouverner le pays. En dépit de l’apparition de nouvelles frictions avec La France insoumise, après que ses dirigeants ont agité la menace de la destitution, la députée insoumise Aurélie Trouvé était invitée ce jeudi midi à une table ronde sur l’agriculture. « C’est le principe d’une coalition. Nous ne sommes pas d’accord sur tout mais nous nous sommes quand même entendus sur des candidatures communes, un programme, des circonscriptions », soutient Marine Tondelier, qui propose cette maxime comme nouveau slogan du NFP : « Ceux qui pensent que c’est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient. »

Mathilde, une jeune militante parisienne, veut y croire jusqu’au bout : « Quel chemin parcouru. Il y a un an, on polémiquait bêtement autour de la venue du rappeur Médine aux Journées d’été qui avaient lieu au Havre. Cette année, c’est de l’avenir du pays et de la promesse d’un changement dont on parle ! » Inquiet par « l’enracinement du vote RN », Emmanuel Denis, lui, ne voudrait pas que l’actualité politique prenne une place trop importante lors de ces Journées d’été : « Ayons conscience qu’il ne s’agit peut-être que d’un sursis. Pour gouverner la France, nous allons devoir nous surpasser ! »

(1) LFI se réunira en fin de semaine près de Valence pour ses Universités d’été