Série « Délits mineurs » : une justice à hauteur d’ados
Cette série suisse bien documentée suit le quotidien de trois professionnelles confrontées à la dure réalité de la délinquance juvénile : une juge pour enfant, une éducatrice et une policière.
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Ses collègues au tribunal de Genève raillent ce qu’ils appellent la « méthode Favre » et la taxent de laxisme. Mais Gabrielle Favre n’en a cure. Cette juge pour enfants chevronnée cherche à tisser un lien avec les mineurs délinquants, convaincue qu’il vaut mieux éduquer et réinsérer qu’enfermer. Si Anaïs, une éducatrice très investie, partage son point de vue, c’est loin d’être le cas de Kadi, inspectrice de police aux méthodes musclées, qui puise dans sa propre enfance dans un quartier défavorisé une certaine connaissance de la délinquance et de ses ressorts.
Malgré leurs divergences, ces trois femmes apprennent à faire équipe dans la série Délits mineurs. Cette production de la télévision publique suisse romande, nourrie de témoignages recueillis sur le terrain, commence comme une série policière classique autour d’un vol de cartouches de cigarettes dans un entrepôt, puis d’un meurtre commis non loin de là. Marek, un adolescent de 15 ans au casier chargé, est reconnu par la vidéosurveillance.
Faire confiance ou punir ?
L’enquête n’est qu’un prétexte pour explorer le véritable sujet de la série : la justice des mineurs et les dilemmes auxquels sont confrontés les professionnels chargés de les protéger, y compris d’eux-mêmes. Les jeunes, au verbe explosif et aux comportements imprévisibles, leur donnent du fil à retordre. Faut-il faire confiance ou punir Loredana, soupçonnée de se prostituer, Marek, dont la mère épuisée veut résilier ses droits parentaux, mais aussi Santiago, jeune sans-papiers chilien, ou encore Nathan, fils du conseiller d’État dont l’arrogance cache un profond mal-être ?
Face à des situations complexes, Gabrielle, Kady et Anaïs, interprétées par un trio d’actrices convaincantes (Marie Gillain, Noémie Schmidt et Assa Sylla) avancent sur une ligne de crête et ne prennent pas toujours les bonnes décisions. Malgré quelques maladresses d’écriture et des seconds rôles inégaux, cette série dévoile la complexité de leurs métiers et invite à regarder les jeunes en difficulté avec humanité, mais sans naïveté.
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Fiche technique
Genre Drame
Création Nicole Borgeat et Jacqueline Surchat
À voir sur Polar + (les mardis à 20 h 55) et en intégralité sur myCanal
Six épisodes de 52 minutes
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