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5 | 2008
Education et pragmatisme

Sous la direction de Michel Fabre

Dans De la démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville affirmait que le cartésianisme était devenu la « philosophie spontanée » des américains. Il se doutait bien que le Discours de la Méthode ou Les Règles pour la direction de l’esprit n’étaient pas les livres de chevet des pionniers, des ingénieurs ou des hommes d’affaires, il entendait plutôt signifier que l’esprit de Descartes était passé – par-delà la pensée des pères de la nation américaine et peut-être même de manière tout à fait indépendamment – dans le bon sens populaire (la chose la mieux partagée, comme le soulignait déjà le Discours de la Méthode) des enfants de la révolution américaine. Il voulait dire que désormais les habitus d’analyse rationnelle, de résolution de problèmes, sous-tendaient chez eux l’action politique comme les stratégies technologiques, économiques ou militaires, dans leur ambition à devenir « maîtres et possesseurs de la nature », comme d’ailleurs – mais plus tard il est vrai – maîtres de l’histoire. Sans doute pourrait-on aujourd’hui inverser le constat de Tocqueville et observer que l’Amérique nous retourne le cadeau cartésien, mais paré cette fois des habits plus modestes du pragmatisme.Reste à évaluer le lien de notre sens commun pragmatique au pragmatisme comme corpus philosophique. Les pionniers de Tocqueville n’avaient vraisemblablement pas lu Descartes et nous n’avons pas forcément lu James, Dewey, Peirce ou Rorty. (Extrait de l'édito)

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